La fête de saint Pierre et saint Paul, le 29 juin, marque le point d’orgue des ordinations en France. Zoom sur Jesus Miguel Ceretto à Toulouse et Pierre Duong Van Hoa à Bordeaux. Leur point commun ? Ils ont fui leur pays.

Jesus Miguel Ceretto, 36 ans, a entendu l’appel du Seigneur au Venezuela, son pays natal, et a poursuivi sa formation en France, où il sera ordonné prêtre le 27 juin, pour le diocèse de Toulouse. Né au Vietnam, Pierre Duong Van Hoa, 50 ans, marié et père de famille, a été ordonné diacre permanent le 13 juin, pour le diocèse de Bordeaux.

Du Vénezuela à Toulouse

Avec ses parents, catholiques et pratiquants, Jesus Miguel Ceretto a fui « la situation politique très compliquée au Venezuela », il y a quatre ans. La famille s’installe alors à Toulouse, où vit déjà la sœur aînée. « Bien que ma famille paternelle soit française, je ne parlais alors pas un mot de français » précise-t-il sur le site du diocèse de Toulouse.

A l’âge de 21 ans, il avait vécu une conversion – « J’avais oublié Dieu » – puis s’était rapproché de Cursillos de Cristiandad, « un mouvement d’Église connu en Amérique latine ». Sa formation de séminariste avait commencé au Venezuela quand il lui a fallu partir.

En France, il intègre le séminaire Saint-Cyprien de Toulouse, en septembre 2017. « Bien accueilli », il note que « des deux côtés de l’Atlantique, la formation est la même mais dans un style très différent ». « Ici, poursuit-il, la communauté est vraiment fraternelle et très priante. Il y a beaucoup de joie, on peut y aimer le Seigneur en totale liberté ».

A quelques jours de son ordination, il « souhaite être un prêtre qui marche au milieu de son peuple, capable de sentir et de vivre les peines et les joies de tous ».

Du Vietnam à Bordeaux

Pierre Duong Van Hoa est né au Vietnam, dans une famille de six enfants. « Après avoir vécu deux ans dans un camp de réfugiés en Thaïlande, je suis arrivé en France, accueilli par le foyer Claude Quancard » se souvient-il pour le site du diocèse de Bordeaux. La situation politique « troublée » au Vietnam, dans les années 80 et 90, ne lui permettra pas de faire de grandes études.

En préparant son mariage avec Julie, sa future épouse, il découvre « la foi catholique et ses grandes richesses ». Il suit alors un parcours de catéchuménat et reçoit le baptême en 1999 à Bordeaux. Avec leurs trois enfants, le couple est actif dans la communauté vietnamienne : « Je suis trésorier, ma femme est dans l’équipe des fleuristes et mes enfants servent l’autel ».

Interpellé en 2016 par l’aumônier vietnamien, il prend « une année de prière et de réflexion » avec son épouse, avant de répondre favorablement à la formation diaconale. Si « ce temps de formation a été une grande grâce pour toute notre famille », il ne cache pas avoir « rencontré beaucoup de difficultés au niveau de la langue française ». Admis en vue de l’ordination au diaconat en 2019, un soutien en français lui est proposé : « une nouvelle grâce » dit-il.

« Je rends grâce à Dieu pour l’appel de son Église afin que je sois ordonné diacre permanent au service de son peuple » se réjouit-il. « L’ordination n’est pas une fin pour moi, mais un nouveau et grand début pour ma vie chrétienne ».

Claire Rocher (SNMM)