« Chère Amazonie », un an après

À l’occasion du premier anniversaire de la publication de l’exhortation apostolique Querida Amazonia (2 février 2020), nombreuses sont les voix qui se sont fait entendre pour saluer une fois de plus l’opportunité de ce texte. À commencer par les quatre institutions-clés dans la mission de l’Église en Amazonie : le Conseil épiscopal latino-américain (CELAM) la Confédération latinoaméricaine des religieux (CLAR), la toute nouvelle Conférence ecclésiale de l’Amazonie (CEAMA) et le Réseau ecclésial panamazonien (REPAM).

Le cardinal péruvien Carlo Barreto est le président du REPAM, qui a joué un rôle fondamental dans le processus de préparation et la tenue du synode sur l’Amazonie. « L’exhortation apostolique Chère Amazonie, c’est – dit-il – l’Église qui nous embrasse en la personne du pape François et de tous ceux qui reconnaissent la valeur fondamentale de la vie dans ces communautés autochtones qui depuis toujours prennent soin de ce biome de l’humanité ». Et il ajoute : « Son titre exprime déjà la joie et l’affection que l’Église éprouve pour l’Amazonie depuis toujours, mais plus particulièrement aujourd’hui où la compréhension de la valeur des cultures des peuples originaires de l’Amazonie est en butte à de nombreuses difficultés ». Une affection, dit-il que « l’Église a toujours ressentie pour l’Amazonie, mais qui se transforme aujourd’hui en un engagement ferme et irrévocable à prendre soin de la vie ».  Parlant des quatre rêves de Querida Amazonia, il les qualifie d’engagements que l’Église en Amazonie est appelée à assumer pleinement.

Le vice-président du REPAM, Mgr Rafael Cob (Équateur), estime pour sa part que ce texte est un grand cadeau, dans lequel le pape François parle de « savoir rêver, rêver dans cette culture et cette richesse de l’Amazonie, ces peuples qui sont la mémoire pour savoir prendre soin de la nature » ; le mot rêver, mot-clé de l’exhortation, selon lui, car « il n’y a pas de progrès sans rêve » tout en insistant sur l’importance de « rêver ensemble pour avancer ensemble ».

La Conférence ecclésiale de l’Amazonie créée en juin 2020

Une des décisions du synode était la création de la Conférence ecclésiale de l’Amazonie (CEAMA), constituée en juin 2020 pour faire vivre le synode sur ce territoire. Le cardinal brésilien Claudio Hummes, qui avait été le rapporteur général du synode, en est le président. Il considère que le Document final du synode « interpelle toute l’Église et peut aussi l’inspirer », en particulier en ce qui concerne l’inculturation, pour ainsi faire advenir « le grand visage diversifié de l’Église dans sa grande unité ». Le cardinal Hummes rappelle les quatre rêves nés du processus synodal, et affirme que la CEAMA, « qui comprend non seulement les évêques mais aussi tout le peuple de Dieu dans ses diverses catégories », est l’un des fruits de ces rêves du pape François.

La CEAMA fait partie du CELAM. Mgr Miguel Cabrejos, président du CELAM, définit la CEAMA comme « une expression organique qui mettra en œuvre de manière durable la majorité des propositions concrètes du discernement du synode ». Pour lui, ces deux entités sont le fruit du processus ecclésial latinoaméricain, qui a toujours opté pour « élargir la perspective de participation du Peuple de Dieu ».

À la Confédération latinoaméricaine des religieux (CLAR), « nous sommes convaincus que l’écologie intégrale est clairement une option de l’Église d’aujourd’hui », affirme sa présidente, la colombienne sœur Gloria Liliana Franco Echeverri, soulignant que « de Laudato Si’ à Querida Amazonia, il y a tout un chemin d’écoute, de réflexion, de conversion et de mobilisation. Chacun de nous est invité à une nouvelle manière de se situer, à un nouveau style de vie ». La pandémie, selon sœur Liliana, est une expression de cette « beauté blessée » dont parle le Document final du synode, et nous montre l’urgence de penser « la manière dont nous construisons l’avenir de la planète, les types de relations que nous développons entre nous et avec la terre, nos habitudes de consommation, les personnes avec qui nous entrons en alliance et selon quels critères nous le faisons ».

Du côté de la base également, cet anniversaire est l’occasion d’un bilan par les leaders des communautés, qui notent qu’aucun retour en arrière n’est possible !

Annie Josse (SNMM)

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