Partir en volontariat avec la DCC…
Une session de préparation au départ pour des volontaires qui partent avec la Délégation Catholique pour le Coopération (DCC) s’est tenue à Nantes au mois de juillet 2017. Elle s’est clôturée par la messe d’envoi (dimanche 23 juillet), présidée par Mgr JL Papin, évêque de Nancy, accompagnateur de la DCC. Voici leurs témoignages, sur les raisons du départ, sur les envies, les craintes, les motivations, les rêves de déplacement et de dépaysement…
Quel est votre parcours ?
Antoine Blais : J’ai 30 ans, une formation d’ingénieur en gestion industrielle, et depuis la fin de mes études, j’ai passé 7 ans dans le même groupe, un équipementier automobile (4 ans d’abord sur le site espagnol, 3 ans sur le site de Laigneville, dans l’Oise), je suis actuellement responsable logistique.
Cécile Belon : J’ai 33 ans. Après un Bac ES, une année d’arts appliqués, un BTS professions immobilières, j’ai travaillé 12 ans dans l’immobilier, en tant que négociatrice immobilière et ensuite en tant que courtier en prêt immobilier. À 30 ans, j’ai commencé à me remettre en question, j’ai tout quitté et suis partie au Togo, à partir de là commence mon nouveau projet : travailler dans l’humanitaire, j’ai fait une formation à Bioforce en tant que responsable ressources humaines et finances et maintenant je pars sur le terrain.
Gaëlle Dansette : J’ai 26 ans et j’ai travaillé cette année comme orthophoniste en cabinet libéral.
Jean-Baptiste Dansette: J’ai 25 ans, après des études d’architecte et d’ingénieur, je suis chargé d’opérations dans une société d’aménagement urbain, qui travaille surtout dans le recyclage de l’habitat ancien dégradé. Nous nous sommes mariés cette année, et nous souhaitions partir en long « voyage de noces » !
Où partez-vous ?
Antoine : En septembre, je pars à Bouar en République Centrafricaine, ça sera la première fois que je pars en Afrique Centrale. Je n’ai pas choisi ma destination, j’ai suivi le parcours classique de la Délégation catholique pour la coopération qui est constitué de deux premiers week-end de réflexion (interculturalité, orientation) et à la fin desquels, quelques jours plus tard, la DCC m’a proposé une mission qui correspondait à mon expérience et aux attentes du partenaire local. Je pars pour deux ans.
Cécile : Je pars en Haïti. C’était mon premier souhait, en effet ayant travaillé sur ce pays pendant ma formation, je voulais vraiment voir la réalité sur place. Je ne suis jamais partie en Haïti.
Gaëlle et Jean-Baptiste : Nous sommes envoyés à Jérusalem, et nous ne l’avons pas choisi : c’est le jeu de la DCC, où les volontaires sont envoyés là où leurs compétences peuvent être utiles. De ce fait, l’affectation est la première des surprises du volontariat ! À la base, nous nous projetions de partir dans la campagne africaine… changement de décor ! Comme quoi, pas besoin de partir pour avoir ses repères bousculés. Pour le coup, nous n’avons pas de liens avec ce pays, et nous n’y sommes jamais allés. Si nous sommes envoyés là, c’est aussi, nous croyons, que nous avons quelque chose à y apprendre, à découvrir et à apporter.
une envie de découvrir, d’essayer de comprendre, de partager
Pour quelles raisons partir à l’étranger ? Combien de temps partez-vous ?
Antoine : Il y a plusieurs motivations qui m’ont poussé à partir. C’est un projet mûri depuis longtemps que je n’avais pas pu réaliser à la sortie de mes études pour des raisons personnelles. C’est aussi un moyen pour moi de donner un sens à ma vie professionnelle, j’ai pu en prendre conscience que récemment après plusieurs années passées dans un grand groupe industriel. Enfin c’est un moyen aussi de retrouver des valeurs chrétiennes qui me sont chères, et faire une pause dans un quotidien qui, avec du recul, était devenu trop prenant.
Cécile : Je veux partir à l’étranger pour découvrir d’autres pays, d’autres cultures, d’autres populations, c’est une envie de découvrir, d’essayer de comprendre, de partager. Je pars pour 12 mois déjà, peut-être 24 mois.
Gaëlle et Jean-Baptiste : Nous partons pour une année renouvelable. C’est autour du mois de mars que nous choisirons si nous restons une année de plus ou non. Plusieurs éléments nous poussent à partir : le désir de se donner, le désir de la rencontre d’une autre culture et de ses habitants, l’envie de se décentrer pour revenir différent en France, et enfin, la volonté de vivre une expérience fondatrice pour notre couple.
Quelle sera votre mission sur place ?
Antoine : J’aurai comme mission la gestion d’un garage diocésain (gestion du personnel, organisation, amélioration, gestion du stock, approvisionnement, etc…). Le diocèse s’engageant dans de nombreuses activités de développement, le garage permet à 120 agents de développement de disposer de véhicules motorisés et donc d’exercer leurs missions allant du soutien médical au soutien éducatif. Au-delà de l’impact social, il permet également l’entretien des groupes électrogènes qui fournissent la communauté en eau et en électricité.
Cécile : Sur place, je serai responsable administratif et financier pour une école et un orphelinat.
Gaëlle : Je travaillerai dans une crèche des sœurs de Saint Vincent de Paul avec 120 enfants de 3 mois à 3 ans, issus de l’immigration éthiopienne, érythréenne ou philippienne.
Jean-Baptiste : Je participerai au chantier de rénovation et d’extension de la maison d’Abraham. C’est une hôtellerie pour pèlerins, ouverte à tous, tenue par le Secours Catholique.
Quelles sont vos attentes et vos espoirs pour cette mission ?
Antoine : J’ai déjà fait de nombreux voyages, mais j’ai envie aujourd’hui de découvrir autrement une nouvelle culture, en m’y imprégnant et en partageant sur le long terme le quotidien de la population locale. Par ailleurs les échanges avec la communauté locale me permettront, je l’espère, de découvrir d’autres manières de célébrer sa foi.
Cécile : J’espère pouvoir apporter mes compétences à l’institution, continuer à développer ce qui a été mis en place et ajouter ma plus-value, j’espère partager de nombreux moments avec les Haïtiens et avec les enfants et j’espère trouver ma place.
Gaëlle : Nous allons sûrement approfondir notre vision de la laïcité et de l’identité. J’espère mieux découvrir comment vivre pour la paix.
Jean-Baptiste : J’espère rencontrer toutes les populations présentes en Israël, Israéliens compris, et toutes les religions. Découvrir le pays m’intéresse beaucoup aussi, sa diversité, ses contrastes, ses questionnements. J’ai aussi envie de me rendre utile à la fois dans mon travail et dans la construction de la fraternité humaine.
Appréhendez-vous le départ à l’étranger et la mission sur place ? Si oui, pourquoi ?
Antoine : Même si je me suis beaucoup renseigné sur la santé et la sécurité en Centrafrique, je n’ai pas d’appréhension particulière. Les week-ends et le stage de préparation au départ avec la DCC, m’ont permis de mûrir et confirmer ma décision dans un premier temps, ainsi que d’échanger avec de nombreux volontaires au départ tout comme moi, ou d’anciens volontaires dont il était toujours très enrichissant d’écouter leurs témoignages.
Cécile : Je n’appréhende pas du tout le départ à l’étranger, j’ai le temps de me préparer et je suis bien encadrée. Pour la mission sur place, j’appréhende un peu, comme tout changement, il y a une part d’inconnu mais c’est ce qui fait qu’il me tarde …
Gaëlle : Oui, bien sûr, il y a beaucoup d’inconnu : nous allons perdre nos habitudes, nos sécurités, et nous ne savons pas ce que nous allons trouver là où nous sommes envoyés.
Jean-Baptiste : Je n’appréhende pas encore, ça viendra peut-être plus tard ou sur place !
Article paru le 19 juillet 2017 sur le site de la CEF
Chose et photos de la messe d’envoi