Au service des orphelins au Liban avec La DCC
Dominique Guise est déléguée diocésaine à la Mission universelle de l’Église dans le diocèse de Tulle. Une mission qui n’est pas sans lien avec l’expérience de volontariat international au Liban avec La DCC dont elle témoigne ici.
Pourquoi suis-je partie en volontariat ?
J’ai beaucoup voyagé en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique du sud, à la découverte de nouvelles cultures et pour faire de nouvelles rencontres. Pendant mon activité professionnelle – j’étais pharmacien salarié en officine – je suis partie plusieurs fois comme volontaire: en 1990, dans un dispensaire en Guinée, en 1992, dans un Foyer de charité en Argentine, et en 2006, dans un hôpital en République Dominicaine. Je voulais trouver un volontariat plus long, avec un organisme d’Eglise, qui accepte les seniors, car j’avais 62 ans. Après un temps de discernement et de formation, j’ai eu l’accord de La DCC (Délégation Catholique pour la Coopération). J’ai donc démissionné de mon travail pour partir deux ans, de 2015 à 2017, au Liban.
Pourquoi le Liban ?
La DCC n’avait pas de projet pour moi mais elle pouvait de me soutenir si je trouvais un partenaire. J’étais allée à plusieurs reprises dans la congrégation des soeurs libanaises des Saints Coeurs de Jésus et de Marie, à Beyrouth, au service des soeurs âgées, entre 1992 et 1996. J’y étais accueillie par la Soeur Rachidé. En 2014, j’ai proposé à cette dernière de vivre dans la congrégation un temps de volontariat de deux ans, ce qu’elle a accepté en me suggérant un service pour l’orphelinat.
Qu’est-ce que cette expérience a changé en moi ?
J’ai osé le changement de travail: c’était nouveau pour moi, c’était l’inconnu. J’avais eu l’occasion de faire du soutien scolaire en France, mais très peu. J’ai apprécié d’avoir une grande liberté pour proposer diverses activités, en dehors du temps d’études. C’est en tâtonnant, en évaluant la réaction des enfants, en tenant compte de mes limites et de mes fragilités, que j’ai proposé des temps de bricolage, de danses, de chants, de prière… Je me suis faite capacité et le Seigneur est venu me remplir.
J’ai assuré une présence auprès des enfants, une disponibilité pour les écouter dans ce qu’ils vivaient de douloureux en famille. J’ai découvert la confiance qu’ils avaient en moi à travers leurs confidences. Je pourrais dire que j’ai gagné en confiance en moi au cours de mon séjour. J’avais une vie de prière différente, avec la messe tous les jours, après le départ des enfants à l’école, et des temps de prière avec les enfants, le soir.
Un autre changement a été l’ouverture à l’autre.
J’ai découvert un peuple qui a beaucoup souffert de la guerre (1975-1990), avec de lourdes conséquences pour les familles. J’ai été sensibilisée au problème des réfugiés. A l’orphelinat, il y avait une famille irakienne chrétienne avec deux petits enfants. Et puis j’ai rencontré une famille syrienne chrétienne avec ses trois enfants. Je suis toujours en contact avec cette famille qui est maintenant au Canada. Une belle relation a été nouée, dans la simplicité. J’ai fait par la suite des missions plus courtes, comme celle de trois mois au Foyer de charité de Tomé, au Chili, et celle de deux mois en Inde, près de Pondichéry, où la congrégation St-Jean a la charge d’un orphelinat.
Ces différentes expériences ont élargi mon coeur et ont certainement eu un impact dans l’acceptation de ma mission au sein du service diocésain de la Mission universelle de l’Eglise, étant à la retraite depuis peu. J’ai trouvé un autre sens à ma vie à travers mon travail tourné vers l’humain, plus en phase avec mes valeurs. Souvent le soir, avant de m’endormir, je me remémorais les petites joies de la journée pour m’appuyer dessus, afin de continuer mon chemin de vie.
Dominique Guise, déléguée diocésaine à la Mission universelle de l’Église, pour le diocèse de Tulle
Ce qui est important, c’est l’intensité d’amour que vous mettez dans le plus petit geste. Mère Teresa