Antoine Sondag, un prêtre « Catholique »

Ces quelques lignes n’ont d’autre valeur que celles du témoignage de quelqu’un qui a travaillé aux côtés du père Antoine Sondag pendant 5 années. D’autres sont mieux placés que moi pour rappeler son parcours de vie.

Universite18_Groupe. Le père Antoine Sondag, entouré des participants à l'université d'été de la Mission universelle, en 2018, à Lisieux.

Le père Antoine Sondag, entouré des participants à l’université d’été de la Mission universelle, en 2018, à Lisieux.

J’ai côtoyé avec bonheur un prêtre « catholique » au sens originel du terme, « universel ». Directeur du Service de la Mission Universelle de l’Église au sein de la CEF, il a mis ses compétences, ses connaissances et ses forces à l’ouverture sur le monde entier. On ne compte plus le nombre de pays où il est allé pour des conférence ici, des colloques là et des rencontres ailleurs. Toujours dans un souci d’accompagner ceux qui ne font pas la une des médias, y compris de l’Église.

Avec malice, il nous parlait de « Tintin au Congo » comme un contre-exemple de la Mission Universelle. Il précisait que le modèle de mission lié à une époque coloniale affichant la supériorité de l’Occident était révolu. Dans ce sens, il voulait passer d’une mission « ad gentes » à une mission « inter gentes ». Autrement dit à une mission qui soit un échange entre Églises particulières. En somme, une Église vraiment « catholique » aux diverses harmoniques culturelles et spirituelles.

Ce souci du soutien de ceux que nous appelons les « pauvres », il l’a exercé dans les associations telles que le Secours Catholique, Aide aux Églises d’Afrique, et bien d’autres encore. Toujours dans un souci de promotion des personnes laissées sur le bord du chemin par les grandes institutions.

Mais je me rends compte que je parle maladroitement d’un personnage dont on ne retient que ce qu’il a fait. Comme si sa disparition ne nous touchait que par ce que nous perdons de ses actions et compétences. Je suis plus à l’aise pour parler des relations vécues ces cinq dernières années au sein du service.

Malgré ses grandes capacités et compétences intellectuelles, il ne s’imposait pas au point d’écraser quiconque. Au contraire, il laissait à chacun une grande liberté d’action et d’orientation dans son domaine de compétence et sa mission. Il a su constituer autour de lui une équipe de travail, certes, mais surtout d’amis. Une équipe d’acteurs, certes, mais surtout une équipe de personnes qui partagent leurs soucis professionnels et personnels. Une équipe où il y avait un réel bonheur de se retrouver chaque jour. Je parle en mon nom, mais je pense que les autres membres de l’équipe ne me contrediront pas. Moment particulièrement fort pour ceux qui l’ont vécu, le voyage en Israël qui a pris les allures d’un pèlerinage par les moments de recueillement et de plongée évangélique, mais hors-normes selon les critères conventionnels. Résultat, chacun trouve son compte dans l’amitié et la proximité, dans le respect de ce qu’il est et de ce qu’il croit.

Exigeant et parfois incisif envers les autorités, il nous préservait de tous les méandres des discussions et conflits. Avec raison, il nous a épargné des palabres qui auraient pu nous paralyser et nous diviser, préférant l’humour à la polémique.

Sa discrétion allait jusqu’à vouloir nous rassurer longtemps sur la maladie qui l’a emporté. Il ne voulait pas être réduit à un bulletin de santé ! Il voulait que la vie continue par-dessus tout.

Antoine est entré dans l’Espérance à laquelle il nous invite dans son message d’adieu. Sûr qu’il s’est entendu dire : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître » (Mt.25,23)

Et nous remercions Dieu pour la grâce qu’il nous a faite de le côtoyer.

 

Michel Fournier
Cellule Accueil – Novembre 2020

Texte de l'homélie prononcée par le p. Robert Scholtus, prêtre du diocèse de Metz, ami de longue date du p. Antoine Sondag : Mon cher Antoine ...

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