Zoom sur le développement local à l’Université d’été 2021
L’Université d’été 2021 du Service National Mission et Migrations (SNMM) aura pour thème : « Penser global, agir local. Le développement local comme axe central de construction du monde de demain » (23-27/08 à Angers). Michel Roy, sa cheville ouvrière, en commente le programme.
Dans quelle dynamique cette nouvelle édition s’inscrit-elle ?
L’an dernier, l’université d’été avait été pensée pour s’inscrire comme un développement de la réflexion engagée par les évêques lors de l’Assemblée plénière, à Lourdes, dans la dynamique triennale lancée par la Conférence des évêques de France sur la mise en œuvre de Laudato Si’ (2015). Une des raisons est de prendre de la hauteur par rapport aux questions habituellement traitées par les délégués diocésains à la Mission universelle ou à la Pastorale des migrants. Pour la première fois, on leur proposait de se rassembler : il fallait donc un sujet commun. Cela a permis aussi à quelques délégués diocésains référents à l’écologie de participer.
Cet été, les participants sont à nouveau invités à prendre de la hauteur par rapport à ce qu’ils vivent dans leur mission quotidienne et à entrer dans la démarche de la CEF. On retrouvera un élément déjà prégnant l’an dernier : la réflexion sur ce en quoi nous pouvons être acteurs de ce qu’il va se passer, après la pandémie. Beaucoup de réflexions tournent autour du « monde de demain », comme s’il serait différent du monde d’aujourd’hui… Nous nous appuierons sur l’enseignement social de l’Eglise et sur les encycliques du pape François Laudato Si’ (2015) et Fratelli Tutti (2020).
Ce qui est un peu nouveau cette année, c’est l’idée que « demain nous appartient ». Il appartient aux personnes et aux communautés, d’où l’insistance sur le local. On sait que « tout est lié », que nous vivons dans un monde interdépendant. On voit bien que les choses nous échappent si l’on n’y participe pas. On est acteur là où l’on a la capacité d’avoir un impact : au niveau local. Cela rejoint l’enseignement social de l’Eglise qui dit que l’Homme participe à la Création : « Tous acteurs ! » Même dans le contexte de la pandémie.
Que pouvez-vous dire du programme 2021 ?
Lundi 23 août, nous commencerons par une réflexion sur « vivre l’incertain ». La pandémie nous bouscule. Quelque chose de microscopique bouscule en profondeur la société. Comment le vivre dans l’espérance ?
Nous avons contacté l’écrivain Michel Sauquet, auteur de « Ne m’ôtez pas d’un doute » (Ed. Salvator) et l’ingénieur et socio-économiste Bernard Perret, qui collabore avec les Semaines Sociales de France et a publié « Quand l’avenir nous échappe : ce qui se profile derrière la crise » (Ed. Desclée de Brouwer).
Ensuite, mardi 24 août, nous regarderons ce qu’il s’est passé après la précédente crise majeure – qui était d’une autre nature – la crise financière de 2008/09. A l’époque, on disait : « Demain ne sera plus comme aujourd’hui ». Qu’est-ce qui a véritablement changé ?
Après ce temps de rétrospective, nous verrons ce que l’Eglise propose pour « l’après », puisqu’une « commission Covid-19 » a été mise en place au Dicastère pour le service du Développement humain intégral (Saint-Siège), avec des groupes de travail ciblés.
Après cette première partie, nous regardons le développement local comme option principale de sortie de crise. Où en sommes-nous dans la réalisation des Objectifs du développement durable – Agenda 2030 ? Cette approche globale des Nations Unies qui a été lancée en 2015, comme suite aux objectifs du Millénaire pour le développement, est extrêmement concrète et suppose des réalisations locales. L’intervenante sera Vaia Tuuhia, l’animatrice de l’association « 4 D » . Cette structure suit la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable.
Nous aborderons, jeudi 26 août, trois aspects du développement local : produire localement en agroécologie, la participation citoyenne et enfin, la promotion de la paix et la non-violence. Nous porterons un regard sur ce qui se fait en France et ailleurs. Des ateliers seront animés par plusieurs témoins – d’ici et de là-bas, grâce aux outils numériques. Ils nous interpelleront sur l’importance d’un développement local, humain, intégral, et durable.
Nous terminerons, vendredi 28 août, par une réflexion interne au groupe, sur les implications pour la mission et les suites possibles.
Parlez-nous des visites de terrain !
Mercredi 25 août, nous rencontrerons les acteurs de réalisations locales. A l’abbaye bénédictine de Martigné-Briand, les moniales développent de la permaculture. Au « Jardin du curé » à Beaufort-en-Vallée, travaillent des personnes en difficulté.
L’après-midi, nous irons à la rencontre d’un apiculteur à Cantenay-Epinard. Lui et son épouse sont d’anciens volontaires de La DCC !
Ces visites sont faites avec l’idée de rencontrer, au-delà de ces personnes, d’autres acteurs. Ils sont donc invités à nous faire découvrir comment, dans une communauté donnée, est mis en oeuvre Laudato Si’.
Il y aura aussi la possibilité de visiter « Mission langues », jeudi 26 août, chez les soeurs du Bon pasteur. Cette école d’enseignement du français, qui forme des prêtres, religieuses et religieux non-francophones en mission en France, est en lien avec la « Cellule Accueil » du SNMM.
Quels seront les temps forts spirituels ?
L’université d’été est une forme de retraite, dans le sens où chacun prend du recul par rapport à ce qu’il vit ou fait. Elle doit s’enraciner aussi dans la prière. Les matinées démarrent donc par un temps de prière et la messe est proposée chaque jour. Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers, sera absent mais son Vicaire général, le Père Pascal Batardière, sera présent à l’ouverture et à la clôture.
Propos recueillis par Claire Rocher (SNMM)
Pourquoi participer ? Pour Michel Roy, une telle session est un temps de « formation active » qui permet de s’interroger en groupe et de « repartir avec des idées nouvelles à partager ». Ce temps de « respiration dans l’engagement », « pour soi et les autres » est, affirme-t-il, « une occasion à ne pas manquer ! » Voir le programme.