La famille Mikho, d’Irak à Besançon
Le 6 septembre 2015, le pape François appelait les communautés chrétiennes à accueillir une famille de réfugiés. Dans le diocèse de Besançon, un collectif paroissial, mené par le diacre Dominique Marcoux, a accueilli une famille d’Irakiens en 2018. Que sont-ils devenus ?
Après avoir pris contact avec le service de la Pastorale des migrants du diocèse de Besançon, un collectif d’une trentaine de personnes, issu de la paroisse Saint-Ferréol à Besançon, s’est constitué. Il a pu accueillir dans le cadre des « Couloirs humanitaires », protocole signé avec l’Etat par la Conférence des évêques de France et ses partenaires, en mars 2017.
« C’est ainsi qu’en mai 2018, la famille Mikho, originaire d’Irak, a été accueillie par notre collectif, explique le diacre Dominique Marcoux, son responsable. Elle avait passé plus de deux ans dans un camp de réfugiés au Liban ».
Pour les Irakiens, la France représente « surtout la sécurité ». « On n’est plus obligé de surveiller continuellement autour de nous ou de surveiller ce que l’on dit et ce que l’on fait, témoigne Inas, la mère. On vit une vie « normale ».
Pourtant, les difficultés, notamment d’ordre administratif, n’ont pas manqué. « Les papiers, les papiers, les papiers… et on n’avait jamais les bons ! se souvient-elle. Heureusement, les membres du groupe d’accueil nous ont beaucoup aidés ». Une autre difficulté a été l’apprentissage de la langue française. « Surtout pour nous, les adultes. Pour les enfants, c’est plus facile car ils vont à l’école ». Mario a 19 ans et sa sœur Maryam, 15.
« On se débrouille presque tout seuls avec les papiers ! »
La scolarisation des enfants, le permis de conduire pour Mario ou encore un travail pour la maman sont source de fierté pour la famille. Inas confirme : « Petit à petit, nous avons découvert que nous prenions tout doucement notre place dans la société française ».
Et soudain, l’épreuve du deuil. « Sameer, le papa, est malheureusement décédé le 20 février 2020, terrassé par une crise cardiaque, alors qu’il était en cours de français » précise Dominique. Très courageusement, sa veuve assume désormais seule l’éducation de leurs deux enfants, encore scolarisés. « C’est peu dire que le décès de Sameer a resserré les liens qui unissaient déjà le collectif de Besançon et la famille Mikho » conclut-il.
Dominique Marcoux, diacre et responsable du collectif, avec Claire Rocher (SNMM)
Le Livre de la Sagesse pour guide « Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur comprendront la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront avec lui dans son amour, car il accorde à ses élus grâce et miséricorde » (Sg 3, 9). Cet extrait a été lu lors des obsèques de son époux. Il guide encore Inas sur ce nouveau chemin de vie pour lequel elle souhaite « que ses enfants soient heureux, que son travail soit consolidé et que son français lui permette de communiquer plus facilement ».