<!--
-->

A l’IADC, former pour un monde plus sûr

A Rome, Père Hans Zollner, SJ, est le Président de l’Institute of Anthropology. Interdisciplinary Studies on Human Dignity and Care (IADC) à l’Université pontificale grégorienne. Son équipe internationale et interdisciplinaire est engagée dans la lutte contre toute atteinte à la dignité humaine.

Quel est votre rôle à l’IADC et quel bilan faîtes-vous à ce jour ?

L’Institut d’Anthropologie. Études interdisciplinaires sur la dignité humaine et la prise en charge des personnes vulnérables (IADC) est un centre académique de l’Université pontificale grégorienne à Rome. Notre première mission est celle de protéger les personnes vulnérables et d’offrir de la formation pour les préserver de toutes sortes d’abus et de toute tentative de violation de leur intégrité au sein de l’Église catholique et dans la société. L’équipe de l’IADC est internationale et interdisciplinaire.

Je considère qu’il est encore tôt pour faire un bilan parce que nous ne sommes devenus institut il y a moins de six mois. En tout cas, je peux affirmer que nous sommes très contents de cette évolution qui nous permet de continuer notre travail visant à rendre le monde plus sûr, à travers nos efforts académiques et éducatifs.

Le nouvel Institut a commencé officiellement ses activités le 1er septembre 2021 et a pris en charge toutes les activités jusque-là confiées au Centre pour la protection de l’enfance (CCP) de la Grégorienne. Le changement de nom correspond à l’évolution du CCP, né en 2012, qui avait comme objectif initial d’éduquer et de fournir des ressources pour la recherche dans le domaine de la prévention des abus sexuels envers les enfants. Notre travail a commencé progressivement à inclure des discussions sur la protection des personnes vulnérables adultes et nous avons élargi son champ d’action afin de confronter et de développer ce thème dans le cadre du concept plus large de la dignité humaine, concernant les hommes et les femmes de tout âge et de tout statut.

Quels sont les programmes de l’IADC pour 2022 ?

La création de ce nouveau cadre institutionnel nous permet de poursuivre et amplifier le travail effectué par le CCP, comme le programme d’Apprentissage mixte (blended learning) : « Safeguarding: Notre engagement, un programme pour la prévention des abus sexuels sur mineurs », en partenariat avec des institutions du monde entier. Notre programme est actuellement en cours de révision d’un point de vue pédagogique et didactique, pour l’adapter aux différents contextes et nécessités mais aussi à l’approche propre à l’IADC.

Nous proposons aussi des programmes résidentiels à Rome: un diplôme sur cinq mois, en Anglais et en Espagnol, et une Licence interdisciplinaire en Safeguarding, en Anglais, sur deux ans, qui vise à former des personnes telles que des responsables du Safeguarding, en utilisant des compétences pratiques et théoriques.

Une nouveauté est que, comme Institut, nous offrons depuis cet année académique un Doctorat en Anthropologie. Ce programme comprend à la fois des études et de la recherche, et vise à former des spécialistes dans le domaine des études anthropologiques, avec une attention particulière accordée à la dignité humaine et à la prise en charge des personnes vulnérables.

Au-delà de l’offre de formation, l’IADC collabore avec un réseau académique international ainsi qu’avec des chercheurs dans différents domaines (psychologie, théologie, spiritualité, droit canon, sciences sociales, etc.).

Quelle est la place de l’IADC dans le dispositif de lutte contre les abus dans l’Eglise ?

Le travail de l’IADC est encadré par un réseau d’experts et d’institutions qui travaillent pour le même objectif. Seuls, notre apport et impact serait très faible. En unissant nos forces, nous pouvons agir et avoir une orientation et un engagement communs pour la défense de la dignité humaine et des personnes vulnérables.

Grâce aux programmes de formation de l’Institut, les experts et les étudiants peuvent également explorer comment travailler ensemble pour éradiquer les abus sous leurs nombreuses formes, et définir ce que nous devons faire pour que l’Église et les autres institutions ne nient pas la réalité de ce fléau et fassent évoluer leur action institutionnelle et systémique. Avec l’aide de psychologues, de théologiens et d’avocats, de philosophes, de spécialistes des sciences sociales et d’autres professionnels universitaires, nous pouvons approfondir notre compréhension de ces questions.

Le travail de notre Institut appartient à un mouvement plus large de changement dans le monde qui va au-delà de la simple reconnaissance de ce qui s’est passé. Si nous ne pourrons jamais éradiquer complètement les abus de ce monde, nous pouvons certainement prendre des mesures concrètes pour les prévenir, intervenir dans les situations d’abus et promouvoir le dialogue sur la manière dont l’Église, les évêques, les laïcs, nous tous, pouvons aborder cette question urgente. Pour cette raison, nous avons créé la « Global Safeguarding Alliance »  dont le but est de promouvoir l’objectif commun du Safeguarding en tant qu’association volontaire d’institutions universitaires, d’enseignement et de recherche, ainsi que d’écoles professionnelles et d’experts individuels.

Propos recueillis par Claire Rocher (SNMM)

Cette interview est le « Bonus » en ligne du Courrier Mission et Migrations (n°1 –Février 2022).

Sur le même thème