Une formation pour PVA à la Catho de Toulouse
Une formation pour prêtres venant d’ailleurs à l’Institut Catholique de Toulouse
L’institut Catholique de Toulouse a mis au point une formation, théorique et pratique, pour prêtres venant d’ailleurs (PVA) pour une mission pastorale en France. Voici la présentation de cette innovation en matière de formation. On trouvera en document attaché une présentation plus complète du programme de ces sessions. Et une page de présentation de l’une des séances introductives, consacrée à la pédagogie interculturelle, séance assurée par Armelle Becquet, DDMU du diocèse de Toulouse.
Destinataires de cette formation
Ce parcours concerne les prêtres venant de l’étranger pour un service pastoral en France, qu’ils soient diocésains ou religieux. Cette formation se veut un appui pour les diocèses accueillant de tels prêtres et qui n’ont souvent ni la disponibilité ni les moyens de les initier à la vie paroissiale et pastorale dans nos régions… Un niveau minimum de maniement de la langue française est attendu.
Au terme du parcours d’un an, le prêtre doit être apte à exercer pleinement une responsabilité pastorale dans nos diocèses (curé, vicaire, responsable de service, etc).
Objectifs
Cette formation vise l’acquisition de compétences dans quatre principaux domaines :
- Entrée dans la culture française : rural/urbain ; rapport entre générations et la question de la transmission ; les divers modes de vie « familiale » ; le rapport à l’autorité et les valeurs «nationales»; l’histoire locale et régionale, notamment dans ses impacts religieux (crise cathare, radicalisme, etc.)
- La laïcité à la française : le sécularisme et son histoire récente ; les lois régissant les rapports entre les Églises et l’État ; gestion des églises (affectataire/propriétaire) ; les différentes normes ; civisme et religion.
- La vie pastorale dans nos diocèses : histoire des orientations de l’Église de France ; travail de quelques textes majeurs comme le « Texte National d’Orientation de la Catéchèse » ; Ecclesia et Diaconia ; le dialogue œcuménique en France et celui avec les autres religions et/ou mouvements spirituels ; les équipes pastorales et gestion du bénévolat ; les pratiques sacramentelles aujourd’hui ; développement du catéchuménat enfants, jeunes et adultes ; homélie et célébrations.
- Vie et ministère des prêtres : exercice de l’autorité et travail en équipe ; relations avec l’évêque, le presbyterium et le diocèse ; vie affective et relationnelle : solitude, amitié, relations avec l’autre sexe ; vie spirituelle : lieux de ressourcement ; rapports à la santé, à la nourriture, à divers aspects de la vie matérielle… ; gestion des biens et responsabilité économique ; formation permanente…
Sept sessions
Cette formation est proposée à l’Institut Catholique de Toulouse sous la forme de 6 sessions de 17h/chacune (du lundi 14h au mercredi 12h), au rythme d’une fois par mois (octobre à mai, sauf janvier pour que les prêtres puissent suivre la session Welcome, proposée par le Service national de la Mission Universelle), avec une session in situ en mars, dans un lieu de notre Province, qui permettra de voir certaines problématiques avec des acteurs de la pastorale – pour 2016-2017 à Moissac (diocèse de Montauban).
Pédagogie
Alternance d’enseignements classiques, de travaux de groupe, notamment sur des textes ; recours à Moodle pour des ressources, des traces écrites, une bibliothèque de documents, un forum, etc…
Le lundi soir visionnage d’un film permettant d’aborder, par le regard du cinéma, des questions de société et/ou religieuses, avec un court débat suivant la projection du film… etc (…)
Accompagnement
Il est demandé aux diocèses envoyeurs ou aux communautés religieuses d’affecter à chaque Fidei Donum un « prêtre référent » avec lequel chaque prêtre formé peut reprendre des points, échanger sur ses questions, évaluer ses expériences, etc (…)
Informations complémentaires
Pour l’année 16-17, 24 candidats se sont inscrits. Ils sont en insertion, comme on peut s’y attendre, dans la région large de Toulouse. Prêtres diocésains et religieux de diverses congrégations. Les candidats reflètent la réalité des PVA en France : surtout des Africains, mais aussi un Indien, un Polonais et un Canadien… Le coût de la formation est de 750 € (sans l’hébergement). Ce sont les diocèses ou les congrégations qui ont payé ces frais.
Octobre 2016
Formation_fidei-donum_Toulouse
Formation Fidei Donum, 3 Octobre 2016
L’Interculturalite : « Comment se situer quand on vient d’ailleurs »
Etape 1 : Interculturel ne se réduit pas à inter ethnique
Toute relation interculturelle commence par 1 relation interpersonnelle.
Il faut donc avoir une bonne connaissance de soi, de ce que l’on est, de ce que l’on vit, de pourquoi on est là Une bonne connaissance de son histoire personnelle mais aussi collective
Nous allons donc commencer par nous présenter les uns aux autres.
Pour cela quelques minutes pour noter sur un papier ce que j’ai envie de dire
Partage en Groupe
Lorsque nous nous présentons, nous faisons l’expérience de la différence qui est au cœur de la relation à l’autre. Au cœur du lien social que nous voulons établir avec l’autre.
Autre expérience : jeu des salutations du monde.
Chacun tire un papier et fait la salutation à son voisin.
Qu’est ce qui nous interpelle ?
Etais-je à l’aise ou pas du tout ?
A travers ce genre d’expériences, je prends conscience de mon cadre de référence de ce qui me différencie des autres. Cette prise de conscience m’aide déjà à m’ouvrir à l’autre
Autres Expériences ? (Gilles Danroc)
Etape 2 Enjeux et défis posés par le pluralisme culturel et religieux
La société française est composée de diversité culturelle et religieuse. Il est donc nécessaire d’identifier en soi ses propres compétences interculturelles.
Le multiculturel est un état de fait et l’interculturel suppose une interaction avec l’autre.
C’est l’aspect général et l’aspect personnel
L’interculturel ne se construit pas à coup de lois mais au fur et à mesure d’une relation qui se construit avec l’autre
Exemple : Gilles Danroc,
Nous pouvons être des relais, des passeurs. Cela suppose une éthique humaniste avec des valeurs de respect et d’ouverture. Le meilleur exemple que nous ayons à suivre c’est le Christ car cette attitude n’est pas spontanée.
Nous sommes invités à entrer en dialogue. Celui-ci nous invite à emprunter le chemin de l’autre, à rêver, ou même à devenir un pont pour rejoindre l’autre et lui permettre de nous rejoindre. Le souci majeur est de parvenir à la confiance en l’autre, fondée sur l’amour, « la manière de rencontrer l’autre, c’est de l’écouter, la manière de l’écouter sans mal le comprendre, c’est de l’aimer ; et la manière de l’aimer, c’est d’être libre d’amour égoïste. Si on ne réussit pas à le comprendre, il faut l’aimer. En l’aimant, on commence à le connaître. Il ne s’agit pas de dire : »je comprends de ne pas te comprendre » mais de réagir autrement : « je suis conscient de ne pas te comprendre et cette conscience est emplie de sympathie et d’amour. » (Pannikkar)
Ici la confiance envahit tout l’espace de notre être, là où la raison ne met pas son veto. Même si l’on est persuadé du fait que l’autre est dans l’erreur, on ne lui retire pas sa confiance que mérite tout être humain.
Nous sommes invités à connaître et à approfondir la culture des autres
Si nous souhaitons mieux vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous permettre de connaître els autres de manière superficielle. Nous avons besoin de les connaître de près à travers leur culture et leur littérature.
Entre dans une relation interculturelle, c’est accepter de laisser son propre cadre de référence pour entrer dans le cadre de référence de l’autre.
Le phénomène de décentrement est au cœur de la relation interculturelle.
En tant que prêtre Fidéi Donum, vous allez faire l’expérience de la diversité et en percevoir sa richesse.
En arrivant, vous avez votre expérience mais ceux qui vous accueillent ont aussi leur expérience. Vous allez pouvoir partager entre accueillants et accueillis, différentes réalités sociales et ecclésiales.
Accueillants et accueillis dévoilent divers aspects de leurs pays et de leurs Eglises locales et ensemble, ils se donnent l’occasion de balayer des préjugés et des à priori de part et d’autre (Mission de l’Eglise)
L’inter culturalité est une longue bataille que le monde est appelé à mener. Elle exige courage et lucidité, sérénité et réflexion, pédagogie et institutions adéquates.
C’est un défi majeur, qu’il serait possible de relever si on parvient à inventer les règles du jeu pour organiser une coexistence pacifique.
Vous pouvez en être des acteurs importants au sein des communautés vers lesquels vous êtes envoyés mais aussi lorsque vous rentrerez dans vos pays.
La mission universelle est là pour vous soutenir et vous aider.
Au niveau national : Sessions Welcome
Armelle Becquey