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Session échanges : portraits de prêtres fidei donum

prêtres fidei donum
La session « Échanges » organisée par le Service National Mission et Migrations a rassemblé pendant cinq jours (15-19 janvier 2024) à Paris et à Chevilly-Larue, une quarantaine de prêtres religieux, diocésains et des religieuses qui sont en France depuis au moins trois ans. Ils viennent de pays étrangers et sont au service de l’Église de France dans différents services. L’objectif ? Prendre le temps de faire le point après au moins 3 ans de service pastoral ou de congrégation. Quelques portraits de prêtres et de religieux de cette session.
La semaine du 15 au 19 janvier a eu lieu la session Echange à Chevilly Larue, 37 prêtres et 6 religieuses ont participé. Ils sont en missions pastorales dans différents diocèses de France depuis trois ans et viennent pour la plupart du continent africains (7 de Madagascar,10 des deux Congo, 5 du Burkina Faso) et quelques-uns d’Asie (Inde et Corée) et d’Amérique (Haïti, Brésil).

Pour les accueillir le père Elie Delplace de la cellule accueil et des bénévoles du service accompagnait cette semaine.

Le programme comportait à leur arrivée, une rencontre avec l’évêque du diocèse d’Evry (Mgr Pansard), puis au long de la semaine des thèmes de réflexion sur l’interculturalité dans notre monde contemporain, sur les chemins pour faire face à la crise des abus ; mais aussi une présentation des états généraux du patrimoine de l’Église en France ; des témoignages sur la diversité des acteurs dans l’Église de France

Un échange avec la pasteure Anne Laure Danet a permis de mettre en perspective les défis de l’œcuménisme dans la mission.

Une découverte avec un circuit spirituel autour du quartier de la rue du Bac et de Sèvre à Paris

Les participants ont apprécié la disponibilité des intervenants et le pragmatisme de leurs propos la variété des sujets et les moments de discussions en groupes de travail et ceux plus fraternels des repas ; ainsi que les temps de prières communs.

Ils repartent « relancés » dans leurs missions, réalisant qu’ils vivent les mêmes réalités et difficultés.

Durant ces 4 jours, nous sommes partis de l’Interculturalité, ses enjeux pour notre monde et pour l’Église – aux perspectives de l’œcuménisme en France et ses défis missionnaires, en passant par les États généraux du patrimoine religieux : enjeux et perspectives ? ;  Les défis pastoraux en France  et face à la crise des abus dans l’Église sans pour autant occulter le Témoignage vibrant du Père Roger sous le titre :Prêtre de la diversité ecclésiale pour un itinéraire missionnaire de banlieue, couplé au bel échange, sans filtre, que nous avons avec Mgr Michel Pansard, Évêque du diocèse d’Évry-Corbeil. Tout couronné hier dans l’après-midi par un beau et édifiant Circuit spirituel dans Paris.

Homélie du Père Matthieu Loua, République de Guinée et diocèse de Viviers (mission)

Portraits

P. Honoré Boudi, fidei donum
P. Désiré Boudah, prêtre fidei donum
P. Etienne Cho, prêtre fidei donum
P. Marc Fatchao, prêtre fidei donum

Retour d’expérience

Marie Agnès Monlien Toutain D.D.M.U diocèse de Limoges partage ses découvertes au terme de cette session (janvier 2024).

Pas une relecture mais des regards, des flashes personnels sur ce que j’ai vécu avec vous durant cette session ! Il y aura des manques qui, à vous, paraitront dommageables mais je ne peux tout reprendre : l’exposé très riche sur l’état actuel de travail de l’œcuménisme, la rencontre avec les jeunes volontaires de réciprocité de la DCC, la diversité de nos célébrations, le circuit spirituel dans Paris…relisez vos notes !

Mon premier regard est un regard de tendresse

Un regard de tendresse pour vous qui avez quitté votre pays, votre famille pour aller vers une terre inconnue, indiquée par votre évêque, vers un « peuple à la nuque raide », les français ont la nuque raide !

A nouveau, vous avez quitté votre diocèse pour Chevilly Larue et ce n’est pas facile d’y arriver !

Oui, un regard de tendresse.

J’ai entendu des échanges riches tant venant de vous que des intervenants et certains de ces échanges se sont bien imprimés comme joies ou comme questionnements dans ma tête.

Alors, en vrac….

Oui, nos assemblées dominicales sont pleines de « vieux »…

Et c’est une grand-mère qui vous parle. Sachez que les grands-mères que vous rencontrez, sont comme moi : elles souffrent, elles se disent : « qu’est ce que j’ai raté ? J’ai élevé dans la foi de l’Eglise mes enfants qui ont reçu le baptême, l’eucharistie et la Confirmation, mais ne fréquentent plus l’Eglise. Ils n’ont pas demandé le baptême pour leurs propres enfants. « Qu’est-ce que j’ai raté ? Je n’ai sans doute pas assez prié l’Esprit saint… »

Je veux vous dire qu’il vous faut être plein de compassion pour ces personnes âgées et ne pas toujours leur répéter qu’il n’y a pas de jeunes. Elles sont les mieux placées pour le savoir ! Les jeunes ici, il y en a plein…mais ils ont des cheveux blancs ! La foi n’a pas d’âge !

Des chiffres ?

On nous en a donné beaucoup : 15000,45000,10000,300000,1000000 mais ce sont des pierres de granit et des m2 de vitraux ! Tout un patrimoine religieux qui abrite si peu de « pierres vivantes ».  Oui mais, on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein et depuis quelques années, il y a de plus en plus de demande de baptême chez les ados, les jeunes et les adultes. Des jeunes qui viennent, on ne sait d’où et qui sont venus aux JMJ.

Si on met l’Eglise en chiffre, on laisse tomber, ce n’est pas une entreprise rentable !

Oui mais, c’est comme ça depuis les douze du début, et depuis 2000 ans, elle est toujours là, toujours debout ! Ce qui nous fait vivre, c’est le mystère de la Résurrection, le mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ. Alors, même pas peur !

Toujours là, toujours debout : dans l’enseignement catholique, dans les lieux d’exercice du service du frère, dans la société : dire et redire ce qu’on a à dire, à la lumière de l’Evangile et de l’expérience des anciens, même à contretemps.

Toujours là pour répondre aux besoins de ceux qui sont encore là : les chrétiens ont soif de comprendre leur foi, de formation, de proposition de vie spirituelle…

Nous avons un devoir : êtres créatifs, être inventifs.

Avec l’aide de l’Esprit saint toujours à l’œuvre, encore faut-il, pour qu’il agisse, qu’on l’invoque !

Oui mais…comment savoir que c’est Lui qui nous répond, qui nous parle ? L’expérience montre que ce n’est pas dans la décision solitaire ou le compromis qu’on Le trouve mais dans l’unanimité entre les membres de la communauté qui l’a invoqué en vérité.

Prêtres fidéi donum

Prêtres venus d’ailleurs (comme les extraterrestres !)

Prêtres de la diversité ecclésiale, comment vous nommer ?

Moi je dis « prêtres fidéi donum », c’est beau !

Prêtres donnés dans la foi, pourquoi en rajouter ? Tout est dit de votre légitimité à être avec nous dans l’Eglise en France !

Prêtres de la diversité ecclésiale venus vivre la mission dans un diocèse de l’Eglise en France…n’ayons pas peur des mots : venus évangéliser une portion du peuple de Dieu qui est dans un diocèse en France et tous les diocèses ne se ressemblent pas ! Les paroissiens qui sont devant vous ne sont pas toujours ceux auxquels vous vous attendiez ! La France n’est pas toute « blanche » – j’ai entendu « gauloise », pourquoi pas ! c’est une nation multicolore qui vit ensemble, unis par des lois communes.

Votre rôle ? Etre acteur là où vous êtes pour écrire l’histoire du diocèse qui vous accueille avec vos confrères et tous les diocésains. Etre acteurs, prendre des initiatives et comme dit la pub de MacDo : « venez comme vous êtes ! »

Prêtres fidéi donum, prêtres qui vivent l’interculturalité et c’est difficile !

En parlant de culture, on a entendu beaucoup d’exemples liés à la cuisine ! La base de la culture ! A ce propos, j’ai vu circuler un bocal rouge sang de tables en tables pendant les repas : du piment ! j’ai essayé, mais ça pique trop !

La culture est une composante fondamentale d’un être humain, les fondations de son être et, de fait, l’interculturalité peut être douloureuse, elle est toujours en construction, c’est une volonté de rencontre, de faire route ensemble au bénéfice d’un projet commun, et pour nous, le projet commun c’est l’annonce de l’Evangile. La relecture du baptême de l’Ethiopien nous a conforté dans cette vision de la mission.

Chocs des cultures ?

Appelés par votre prénom plutôt que l’abbé ; place des laïcs dans la vie des paroisses, des laïcs parfois autoritaires ; « bouche-trous » : vous faites ce que le curé n’a pas envie de faire ; impréparation des prêtres diocésains et des paroissiens à la réception d’un prêtre d’une autre culture…

Plus qu’un choc, j’ai senti une souffrance autour de l’acceptation de la théologie morale de l’Eglise par les paroissiens ou plus exactement de sa non-acceptation. Un lieu de l’exercice de votre ministère où vous êtes un peu perdus : comment avancer ? Vous marchez sur des œufs, attention à ce que l’on dit !.l’avortement, les divorcés remariés, les homosexuels actifs…autant de réalités sociales devant lesquelles votre positionnement vous pose question !

Prêtres dans une maison sûre, l’Église

Une maison où ceux vers qui vous êtes envoyés se sentent en sécurité parce qu’ils y ont droit. A ce propos, j’ai relevé le déni exprimé par certains sur l’existence de l’homosexualité dans leur pays : « Chez nous ça n’existe pas ». Oui cela existe car l’homosexualité est liée à la nature humaine, sécurisée par celui qui lui ressemble. Pour la presque totalité des personnes, un passage dans son évolution… Pourquoi certains et certaines restent dans ce schéma ? Je ne suis pas psy, je l’ignore ! Mais ne dites pas que c’est un fait occidental et « pas de ça chez nous ! » Faux et trop dur à entendre pour vos paroissiens de qui viendrait le mal !

Plutôt trouver ensemble un chemin, Mgr Pansard l’a beaucoup répété, il y a toujours un chemin à parcourir, il y a toujours un chemin possible !

Merci d’être là, avec nous, pour faire vivre ensemble l’Eglise qui est en France, différente de la vôtre, mais bien vivante !

« Le monde a plus besoin de témoins que de maîtres » (Paul VI). C’est d’ailleurs en écrivant le mot « témoins » que mes pensées vont vers les religieuses présentes. On ne les a pas beaucoup entendues mais leurs travaux dans les communautés paroissiales, dans tous les divers services où elles ont une lettre de mission, font d’elles les « témoins » accessibles au plus grand nombre, au quotidien.

Moi j’ai envie de vous dire :

Restez vous-même et accessoirement « épicez » notre vie paroissiale par la musique, par vos expériences, par vos manières de célébrer l’Eucharistie…pas trop longue les homélies ! N’ayez crainte, cela ne fera pas folklore, à partir du moment où vous accepterez aussi nos chants et cantiques…Créons une culture commune !

D’ici ou d’ailleurs, nous sommes tous membres de l’Eglise catholique et habitants de la Terre, notre maison commune.

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Prêtres fidei donum : accueil et accompagnement

Le diocèse de Strasbourg a élaboré un livret d’accueil pour des prêtres venus d’autres pays qui poursuivent leurs études dans ce diocèse; livret qui peut nourrir la réflexion pour la réalisation d’un livret d’accueil pour les prêtres fidei donum en mission pastorale.

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