Session Welcome, le témoignage du Père Jean
Du 4 au 8 novembre 2024 se déroulait à Lisieux la première session Welcome de l’année 2024-2025. Elle rassemblait 40 missionnaires (de 18 nationalités différentes) fidei donum qui viennent d’arriver dans un diocèse de France (21 diocèses ou congrégations représentés) pour un temps de service missionnaire. Le Père Elie Delplace communique quelques éléments de la synthèse finale des groupes et la relecture proposée aux participants par le Père Sébastien Jean qui participait à la session après avoir vécu six années dans le diocèse de Boma en République démocratique du Congo (RDC).
Synthèse des participants :
Les participants, au terme de ce temps de rencontre et de formation, ont partagé leurs convictions :
1 – Le bien de cette session Welcome pour nous, prêtres fidei donum.
- Elle a permis de découvrir plusieurs confrères venant de plusieurs pays pour la même mission ;
- vivre une convivialité.
- La session a permis de savoir que le respect de l’identité est une chose essentielle pour la mission.
- De nous défaire un peu des préjugés et vivre plus d’ouverture dans une acceptation de chaque culture.
- Que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ est la même qui s’enracine dans chaque culture avec ses réalités et qu’il n’est pas question pour le missionnaire d’assimiler ou de se laisser assimiler.
2 – […] L’indifférence doit être un point d’attention pour tout prêtre fidei donum qui vient en mission en France.
- La délicatesse et la prudence, la prédication, des points de vue et des appréciations doivent être appropriées par le prêtre fidei donum.
- Nous remercions la CEF pour l’organisation de cette session.
- L’Afrique doit être traitée comme un continent et non comme un pays.
3 – Session intéressante et enrichissante. Qualité des conférences et conférenciers.
- Souhait d’un guide pratique pour le prêtre fidei donum.
- Pérennisation de la session en vue d’une bonne insertion missionnaire et pastorale. Le lieu de la session est bien choisi.
4 – La session nous permettra de : voir juger et agir.
- Communiquer la doctrine de l’Église et l’Évangile avec le langage adéquat.
- Trouver les moyens pour annoncer la Bonne Nouvelle.
- Savoir qu’on n’est pas là pour changer les choses, mais que celui qui nous a envoyés peut changer les choses.
5 – Avoir l’esprit missionnaire, c’est-à-dire : Aller à la découverte ; accueillir ; dépasser le choc culturel ; d’adapter en préservant notre identité de prêtre et de missionnaire.
Relecture de la session « Welcome Lisieux » – 4-8 novembre 2024
Au terme de cette session, le premier sentiment qui me vient à l’esprit, c’est celui d’être déstabilisé, pour reprendre un terme utilisé par l’un de vous. Déstabilisé parce que je reviens de six ans d’absence en France et je découvre des changements et des évolutions dont je n’avais pas pris la mesure et que cette session m’a permis de réaliser un peu mieux. Ce que je veux dire, c’est que ce sentiment de déstabilisation que vous avez exprimé au début de cette session, d’autres aussi le partagent et vous allez rencontrer dans vos paroisses des chrétiens qui sont un peu perdus face aux évolutions de notre monde et de la société française. Cette session m’a donc aidé à mieux comprendre ces transformations et à acquérir quelques clefs pour l’exercice de mon ministère dans ce contexte.
Sainte Thérèse de Lisieux
C’est une grâce de vivre cette session à Lisieux, avec Sainte-Thérèse, patronne des missions. Une jeune carmélite, cloitrée dans son couvent, mais dont le message a parcouru le monde et rejoint des hommes et des femmes de tous les continents et de toutes conditions. J’en reçois deux appels :
- À l’exemple de Sainte Thérèse, aller en profondeur dans ma relation au Seigneur et à la Parole de Dieu, m’enraciner dans la foi.
- Prendre de la hauteur par rapport à tous ces changements que je rencontre, par rapport aux débats qui secouent la société et l’Église de France. C’est-à-dire ne pas être dans la réaction, l’idéologie ou les leçons de morale.
Les chrétiens auxquels nous sommes envoyés ont besoin que le prêtre les aide à s’enraciner dans la foi et à prendre de la hauteur.
Chercher à comprendre
C’est ce que nous avons commencé à faire pendant ces quelques jours. La situation de la société française et de l’Église sont le fruit d’une histoire qu’il nous faut essayer de connaître, pour ne pas tomber dans la caricature. D’où l’importance de se tenir informé et de lire, comme nous l’ont conseillé les différents intervenants de la session.
Vivre la rencontre
La soirée passée sur la paroisse de Lisieux a été très instructive. Nous sommes allés rencontrer une paroisse qui essaie de vivre la mission et qui nous a présenté comment ils s’y prenaient. Ils ont mis l’accent sur l’importance d’aller à la rencontre sans attendre que les gens viennent frapper à la porte de l’Église. La rencontre bienveillante permet de dépasser les a-priori de part et d’autres, d’éviter les généralisations. Elle permet également de s’apercevoir que malgré le contexte difficile de l’Église de France, il y a une attente chez bien des personnes.
Sébastien Jean