Le service des Communautés Catholiques Francophones dans le Monde (CCFM), intégré au Service national Mission et Migration (SNMM), coordonne 129 Communautés Catholiques Francophones, présentes dans 74 pays des 5 continents, bénéficiant de célébrations et d’un accompagnement pastoral réguliers en Français, en lien avec le diocèse local.

Pour ne pas se sentir isolés de par le monde, ne pas se replier sur sa propre organisation et s’enrichir de l’expérience des autres, il est important de proposer chaque année, aux aumôniers et laïcs responsables de ces CCF, une rencontre appelée « Journées pastorales ». Elles réunissent en moyenne entre 40 et 60 personnes, représentant entre 20 et 30 CCF différentes. Ces journées permettent un partage fraternel au cours de 3 ou 4 journées d’échanges et de réflexions selon une thématique choisie. C’est l’occasion de prendre mieux conscience de la valeur, de la beauté, de l’intérêt et de la fécondité des liens qui nous unissent dans notre mission pastorale.

Tout en s’adaptant à la conjoncture, ces journées se déroulent habituellement deux années sur trois dans une CCF d’Europe début octobre et la troisième année à Paris fin août. En parallèle, des Journées Pastorales s’organisent aussi par continent tous les 5 ans, comme en Asie, à Hong Kong en 2015 et à Manille en 2019.

Cette année, du 4 au 8 octobre, elles ont été coorganisées par la communauté franciscaine, les membres de la CCF de Saint-Louis des Français et l’équipe parisienne des CCFM. Elles ont rassemblé une quarantaine de participants, représentant une vingtaine de CCF des 5 continents.

Le thème « Œcuménisme et Interreligieux » a été nourri par des intervenants de qualité, travaillé par des réflexions en carrefour et illustré par des rencontres et visites culturelles locales.

Ces journées furent un franc succès tant en raison de la qualité des conférences et tables rondes, que de l’intérêt des visites et du climat de vraie amitié au sein du groupe.

Tous les participants ont été comblés par :

– Un accueil fraternel et attentionné pour chacun,
– Les temps spirituels partagés dans la belle église Santa Maria des Franciscains et à Saint Louis des Français,
– Les rencontres et réflexions nourrissantes liées au thème de notre session, grâce aux intervenants complémentaires et passionnants, sans compter l’honneur d’avoir rencontré personnellement le Patriarche œcuménique Bartholomée 1er et le Métropolite Emmanuel,
– Tous les temps d’échanges amicaux et fructueux entre les participants pour partager les expériences fortes vécues au sein de leur CCF et les défis à relever,
– Par les visites culturelles permettant de s’imprégner des réalités historiques et religieuses d’Istanbul.
Tous sont repartis enrichis par tous ces partages et paroles inspirantes.

Œcuménisme

Cette démarche de rapprochement concerne tous les chrétiens et pas seulement les responsables des différentes confessions. L’unité prendra du temps : Cela fait près de 1000 ans que les catholiques et les orthodoxes se sont séparés, près de 500 ans que sont nées les églises protestantes. La recherche de l’unité n’a elle officiellement débuté qu’avec Vatican II, l’Église catholique acceptant un dialogue d’égal à égal.

L’unité visible des Églises implique une conversion des Églises vers une communion trinitaire. C’est un voyage vers le futur et non vers le passé. Le Patriarche Bartholomé 1^er s’est exprimé avec chaleur sur le chemin d’unité en cours entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe et a souligné l’expérience synodale et collégiale ancienne de son Église. Le Métropolite Emmanuel a repris le thème de la protection de l’environnement et celui des migrations comme des terrains communs d’unité avec l’Église dans la ligne fixée par le pape François. Le dialogue peut être source de foi. Il y a eu beaucoup de progrès pour travailler à l’unité, il reste encore du chemin mais il y a beaucoup d’espérance aussi.

Dialogue interreligieux

Nous retenons qu’il n’est pas l’art du compromis mais impose que chacun soit lui-même et sincère, fidèle à son identité et à ses convictions. La première raison de dialoguer vient de Dieu qui n’est pas solitaire et dont la toute-puissance se développe dans le dialogue. Notre Dieu est dialogue dans la Trinité. Le dialogue doit se vivre comme union et non confusion.  L’autre est un frère pour qui le Christ est mort. Le dialogue n’a pas pour objet de se convaincre mais de se connaître, de repérer ce qui fait vibrer l’autre. Il n’exclut pas le désaccord mais exclut la polémique stérile qui conduit à une prise de pouvoir.

Terminons par le témoignage de Marc, un participant :

Organisées sur 4 journées et combinant liturgies, échanges, conférences et visites touristiques, les journées pastorales sont l’occasion de contacts et d’échanges intenses et très enrichissants pour leurs participants qui comptent une bonne moitié de prêtres responsables des communautés.
Elles permettent une prise de conscience des conditions particulières de chaque communauté, des problèmes de l’expatriation, des relations avec l’Église de France et l’Église universelle. Elles créent un lien global assez unique avec une forte proportion de francophones d’origine africaine parmi les participants.

Equipe des CCFM, Le 12 octobre 2023

Je repars avec de belles images inspirantes, l’Esprit a soufflé ces jours-ci sur le Bosphore.

Matthieu, CCF Zurich

Nous sommes tous un peu des étrangers à la rencontre d’autres étrangers

Marc, CCF La Haye