Populisme : étudier le phénomène
On trouvera ici un parcours pour s’informer sur le populisme, l’étudier et réfléchir à ce phénomène, à partir d’articles déjà publiés sur le site internet du SNMUE. C’est dire que la perspective est d’emblée mondiale : le populisme est une vague qui soulève le monde entier, à des degrés divers certes, avec des variétés nationales et régionales, certes…La réflexion sur ce phénomène si important et si insaisissable est limitée à des articles publiés sur ce site internet du SNMUE. L’étude et la réflexion seront donc facilement menées en cliquant sur les hyperliens… On pourra lire ici des articles courts et faciles d’accès.
Définition
Populisme est un mot vague. Utilisé en général pour déprécier certaines idées ou idéologies, ou des personnes taxées de populistes. A peu près personne ne revendique ce mot, cette étiquette. Cela doit nous donner à penser. Populisme : un mot qu’on rejette, une idéologie que personne ne défend.
Est-ce vrai partout sur terre ou seulement en Europe ? Le justicialisme de Peron (Argentine, président de 1946 à 1955 et en 1973-74) se réclamait du populisme. Et n’avait pas honte de l’étiquette. Le pape François, qui est argentin, avoue lui-même qu’il a (avait ?) du mal avec ce mot et ne voit (voyait) pas exactement ce qu’on lui reproche. Son interview au journal Die Zeit
Quels sont les éléments constitutifs du populisme ? Éléments de réponse
Populisme ou extrême droite ? La question se pose. Il est significatif que les articles publiés par le quotidien Le Monde le 1 janvier 2019 (investiture du nouveau président du Brésil) ont parlé d’extrême-droite et quasiment jamais de populiste. Bolsonaro serait d’extrême droite. Et pas du tout populiste ? Existe-t-il un populisme de gauche ? A quoi le reconnait-on ?
Le populisme en Amérique latine
On lira en particulier l’interview de Frei Betto, voix respectée de la gauche latino-américaine ainsi que les autres articles concernant l’élection présidentielle d’octobre 2018 au Brésil.
Le populisme en Europe
On lira les articles suivants sur divers pays affectés par le phénomène :
– Pologne
– République tchèque
– Hongrie
– France : on relira avec profit l’article suivant : Le FN (aujourd’hui Rassemblement national) est-il populiste ?
– Grande Bretagne. Le vote favorable au Brexit peut être considéré comme une manifestation de populisme ?
– Allemagne : Dialogue islamo-chrétien au temps des populismes
Le populisme et Donald Trump
L’élection de D. Trump a été un tremblement de terre pour notre monde. Y compris pour les catholiques des USA qui découvrent qu’ils avaient voté à une petite majorité pour Trump. En s’éloignant de leur vote traditionnel en faveur des démocrates. Une première analyse.
L’élection du pape François a modifié les débats au sein du catholicisme américain. Il est important de s’intéresser à ce qui se passe dans la société et l’Église catholique des USA à cause du poids de cette Église au plan mondial. Et, pour se limiter à la France, à cause du poids des médias néo-conservateurs catholiques américains, largement relayés en France, par exemple par France catholique ou Famille chrétienne. On ne sait pas si c’est par sympathie idéologique ou par manque de moyens : traduire des articles de l’anglais coûte moins cher que d’enquêter par soi-même.
Position de l’Église
Le pape a décidé d’intervenir dans le débat sur le populisme, d’une manière indirecte. Sans en parler, sans utiliser le mot populisme, mais en brossant le tableau de l’homme (et la femme) politique intègre, dévoué, compétent, qui ne se met pas au centre du débat, pense à l’avenir et à la fraternité universelle. C’est en quelque sorte le négatif du politicien populiste. Son message pour la Journée mondiale de la paix 2019.
On lira aussi la position de la Conférence des Évêques du Brésil au sujet de la candidature de Bolsonaro.
Les yeux des catholiques philippins s’ouvrent peu à peu sur la nature exacte du régime de R. Dutertre. Les évêques des Philippines, assez peu lucides au moment de l’élection de Dutertre à la présidence de la République, sont pourtant les seuls (à ma connaissance) à avoir publié une lettre contre les « fake news » ou informations fallacieuses ou infox, qui sont un des moyens privilégiés de la rhétorique populiste (les tweets de Trump).
Réflexion plus fondamentale
Le texte le plus important sur la question de la politique reste celui publié par la conférence des Evêques de France en octobre 2016 à bonne distance de l’élection présidentielle de mai 2017 : Retrouver le sens du politique. Il a été traduit en anglais et en allemand et a retenu l’attention de nombre d’observateurs y compris à l’étranger.
Les réflexions qui manquent :
- Un article sur le populisme de Modi, Premier ministre de l’Inde. Alliance du conservatisme et d’une préoccupation exacerbée pour l’identité fantasmée du pays. Un national-conservatisme.
- Un article sur la Turquie d’Erdogan. Même remarque à propos du national-conservatisme. Prégnance du thème de l’identité (nationale).
- Un article sur les boucs émissaires. Tout populiste a besoin de boucs émissaires, responsables des maux du pays. Au choix : le « système » (les anciens partis, l’establishment), les journalistes, les musulmans, les juifs, l’Union européenne, les noirs, les étrangers, les homosexuels, les femmes…
- Un article sur l’Italie qui connait un populisme de gauche et un populisme de droite, alliés curieusement au gouvernement. Cette alliance des récriminations et des dénonciations peut-elle durer longtemps ?
- Il manque surtout une réflexion sur ce qu’il faudrait faire face à la vague populiste. Avis aux amateurs !
Antoine Sondag,
janvier 2019