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Thérèse et Pauline, deux femmes universelles

Deux vies pour regarder à travers elles le visage du Christ qu’elles n’ont eu de cesse de contempler. Deux biographies destinées aux jeunes et publiées aux Editions de l’Emmanuel.

Thérèse, passionnée de Dieu

Carmélite à 15 ans, béatifiée en 1923, canonisée en 1925, nommée patronne des missions (1927) puis copatronne de la France (1944), Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face (1873 – 1897) est l’héroïne inspirante du livre de Bénédicte Delelis (Ed. Emmanuel Jeunesse), enseignante en théologie aux Bernardins et autrice de plusieurs ouvrages sur Thérèse.

Ecrit avec les Œuvres Complètes sur les genoux et une chronologie de sa vie sous les yeux, le livre suit le cheminement spirituel de Thérèse. Bénédicte Delelis saisit l’essence des relations familiales qui ont forgé son caractère et parcourt les étapes de sa pensée spirituelle pour raconter l’histoire d’une chrétienne « passionnée par Jésus » et « qui a l’audace de croire qu’avec Dieu, tout est possible ».

Loin de la sainte représentée avec des roses couleur guimauve, elle rend justice à la « combattante » qui a traversé l’épreuve de la nuit. Car Thérèse veut tout : être martyr, prêtre, sainte… « Elle comprend – et ce sera le secret de sa paix – que c’est dans sa fragilité qu’éclate la force de Dieu. Au lieu de se raidir, elle l’accueille, se réjouit d’être si petite et que Dieu soit si grand ». Pour Bénédicte, la fin de sa vie est marquée par la tendresse et l’humour, des qualités qui peuvent nous toucher aujourd’hui encore.

Le message de Thérèse aux femmes d’aujourd’hui ? « Peut-être que Thérèse nous dit que nous avons le droit d’avoir tous les rêves possibles parce que Dieu réalise nos rêves ». Récompense de la radicalité de sa réponse – « Jésus seul » – Thérèse a accompli sa vocation missionnaire : « Ses reliques ont voyagé dans le monde entier », confirme l’autrice.

En regardant comment la lumière, l’amour et la miséricorde du Christ éclairent et transforment leur vie, on découvre de manière extrêmement concrète comment l’Evangile peut nous transformer de génération en génération. Bénédicte Delelis

Pauline, laïque prophétique

Laïque lyonnaise à l’origine de l’œuvre pontificale pour la propagation de la foi et du Rosaire vivant, Pauline Jaricot (1799 – 1862), béatifiée en 2022, « est venue » à Marie Malcurat, ancien professeur de lettres, dont une des filles porte ce prénom. « Une vie édifiante » qu’elle a choisi de romancer pour mieux en faire comprendre l’engagement.

Née dans une famille de négociants soyeux qui n’a pas toujours connu la richesse, Pauline a été sensibilisée aux conditions de vie des « canuts », ces ouvriers de la soie. Personnage fictif, Madeleine est comme un fil rouge qui guide les intuitions missionnaires de la future bienheureuse.

Très ancré dans l’histoire mouvementée de la ville de Lyon après la Révolution, le roman raconte la vie d’une jeune fille qui aime les bals et les jolies toilettes. Jusqu’au jour où un sermon de Carême l’interpelle : « Tout est vanité » lui fait comprendre l’abbé Würtz. « Elle a radicalement renoncé à cette vie de luxe pour épouser Dame pauvreté », explique Marie, à qui cette attitude rappelle le « Tout passe, Dieu seul demeure » de saint François de Sales. Une parole prophétique car la fin de la vie de Pauline sera marquée par la calomnie et la faillite financière.

« Elle ne s’est pas lancée dans l’action tout de suite, souligne l’autrice. Elle a suivi tout un chemin de maturation ». Pauline prie beaucoup, décide de ne pas devenir religieuse mais ne se marie pas. « Mon cloître, c’est le monde » dira-t-elle. Encore un choix novateur pour l’époque.

Le message de Pauline aux femmes d’aujourd’hui ? « Pauline avait une grande dévotion à Marie. Pour moi qui suis mère de sept enfants, cette prière du Rosaire me met en relation avec Celle qui a tout vécu et qui peut me comprendre dans tous les aspects de ma vie ».

Claire Rocher (SNMM)

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