L’aumônerie des Forains et Circassiens présente à l’ordination de Mgr Étienne Guillet

Mgr Guillet, à 48 ans, devient l’un des plus jeunes évêques de France. Son expérience en tant qu’aumônier des forains et gens du cirque lui a permis de développer une compréhension unique des besoins spirituels de cette communauté itinérante. Cette expérience s’inscrit dans une longue tradition de l’Église catholique d’accompagner les familles nomades dans leur foi.

Pour rappel, l’aumônerie des Forains et Circassiens joue un rôle crucial dans la vie spirituelle de ces communautés. Elle permet d’assurer la continuité de la pratique religieuse malgré un mode de vie itinérant et d’offrir un accompagnement spirituel adapté aux réalités de la vie foraine.

La magnifique ordination épiscopale à Saint-Denis, le témoignage de Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque émérite de Guadeloupe.

En ce dimanche 16 février, le diocèse de Saint-Denis et l’Eglise en France ont vécu la belle ordination épiscopale de Mgr Guillet, 5^ème évêque de ce département du 9-3 ! Événement rare, puisque la dernière ordination remonte à 1996, avec l’ordination de Mgr de Berranger.

Cette célébration a été marquée par la ferveur de l’assemblée multicolore, la beauté de la basilique royale ainsi que l’enthousiasme de tous pour accueillir leur nouveau pasteur. La personnalité de l’évêque, sa grande proximité avec tous, sa jeunesse ont été aussi les éléments positifs de cette splendide messe avec 3 000 fidèles et 30 évêques.

Ayant eu la joie de connaitre le Père Etienne Guillet dans sa paroisse de Trappes dans les Yvelines pour des messes avec les Antillais, je pressentais qu’il serait bien accueilli dans son diocèse. Mais ce fut au-delà de ce que nous pouvions imaginer. Un article de presse présentait l’évènement en ces termes : « De curé des cités à évêque chez les rois, l’ancien curé des Yvelines, deviendra à 48 ans le plus jeune évêque de France. Son credo : avec tous ».

Lors de la présentation du candidat au début de la messe, deux paroissiens de Trappes et de Mantes-la-Jolie, ont dressé un portrait élogieux de leur ancien curé qui s’est investi auprès de tous, notamment dans les rencontres interreligieuses, des musulmans s’étant d’ailleurs joints aux catholiques venus en nombre accompagner leur prêtre. Son parcours a été rappelé : naissance en 1976, sa famille profondément chrétienne avec ses parents présents au premier rang. Les études de commerce et les deux années en Thaïlande avant son entrée au séminaire Saint-Sulpice et son ordination pour le diocèse de Versailles.

Le cadre était donc dressé pour une belle célébration. La basilique-cathédrale, pourtant grande, était archicomble, ainsi que les deux chapiteaux installés sur la place, là même où Jean-Paul II avait célébré une messe lors de son premier voyage en France en 1980. L’enthousiasme a commencé dès la procession d’entrée avec les applaudissements saluant le Père Etienne. Les chants, judicieusement choisis, portaient la prière de tous, notamment le chant d’entrée déjà entendu pour la réouverture de Notre-Dame de Paris il y a deux mois. « Aujourd’hui, c’est jour de fête, grande joie au cœur de Dieu. Avançons plein d’allégresse, acclamons le Roi des cieux. ».

Le rite solennel de l’ordination s’est ensuite déployé dans toute sa beauté, avec les neuf questions posées à l’intéressé, dont celle « de la prière auprès de Dieu pour le peuple saint en remplissant ainsi de façon irréprochable la fonction de grand prêtre et de pasteur ». D’une voix ferme, la réponse jaillit avec fermeté : « Oui, je le veux avec la grâce de Dieu ». La litanie des saints, et l’imposition des mains dans le silence par les trois évêques consécrateurs, Mgrs Ulrich, Delannoy, Crépy, Aumonier (il a ordonné prêtre Etienne en 2006) et tous ceux venus de près ou de loin, tel Mgr Guiougou, évêque de Guadeloupe, ancien vicaire général du diocèse de Saint-Denis.

Puis, l’onction avec le Saint Chrême, la remise de l’évangéliaire et des insignes de l’évêque – l’anneau, la mitre et la crosse-. Le recueillement est suivi d’un éclatant « Laudate Dominum » de Taizé exprimant la louange par cette acclamation enchainant les Alleluia. L’accolade des évêques à celui qui entre désormais dans la collégialité épiscopale effective et affective.

C’est à ce moment que la célébration bascule dans sa présidence. L’archevêque de Paris laisse la place au nouvel évêque de Saint-Denis qui conduit dans la foi le peuple de Dieu par le Credo, et l’offertoire et en présidant l’Eucharistie.

Mentionnions aussi la présence des enfants et des jeunes, au moment du Gloria par une danse indienne avec trois enfants et au terme, les centaines de jeunes qui prenaient le chemin de Taizé pour une semaine de prière, méditation et témoignages.

Au terme, Mgr Etienne Guillet donnait un ultime message de remerciement à tous. Il a rappelé sa devise : « Ma puissance se déploie dans la faiblesse » (2, Co 12, 9).  Et il a annoncé la nomination de ses proches collaborateurs. Une nouvelle page de ce jeune diocèse, créé en 1966, s’ouvre. La mission continue, et le nouveau pasteur apportera un dynamisme à cette Église à Saint-Denis.

Moi-même, ayant vécu trois ans à Pantin et Aubervilliers, j’ai pu mesurer à la fois la pauvreté matérielle de cette banlieue parisienne, mais aussi la richesse et la simplicité de ces communautés composées de fidèles venant de tous les continents, heureux d’être en Eglise.  L’enthousiasme de tous s’est exprimée dans les chants connus : « Que ma bouche chante ta louange, Seigneur » et dans le « Jubilez, criez de joie pour Dieu, notre Dieu » !

Et la fête a continué sur le parvis avec les jeunes exprimant leur joie, ainsi qu’un orchestre des forains dont le Père Guillet était l’aumônier.

Moments exceptionnels que nous avons vécus, et signe d’espérance pour l’Église dans le diocèse de Saint-Denis.

+ Jean-Yves Riocreux
Le 17 février 2025