Session Retour/relecture : les textes
Cette session se tenait à Chevilly-Larue du 3 au 6 avril. Elle était destinée à des prêtres et religieuses qui sont en mission pastorale en France depuis 6 ou 9 ans ou plus, et qui s’apprêtent à rentrer dans leur pays ou diocèse d’origine. Après un temps long passé en France.
L’organisation d’une telle session avait été préconisée par les évêques de France lors du débat sur les prêtres venus d’autres pays de l’assemblée plénière de la CEF en mars 2017 : « en vue du retour dans son diocèse d’origine, le bilan à partir des différentes évaluations est une aide précieuse…. Un court bilan écrit pourrait être proposé : descriptif des différentes missions, difficultés rencontrées et surmontées, richesses humaines et spirituelles découvertes et celles qui ont opéré des déplacements, en conclusion, quelques convictions sur le ministère, la vie et l’identité du prêtre…. Le bilan rédigé par le prêtre pourrait servir de base pour une rencontre….. » (voir le texte dans le numéro 1-2 2017 de Documents-Episcopat : Les prêtres venus d’autres pays, typologies et enjeux, p. 45).
La session Retour/relecture de Chevilly-Larue d’avril 2018 est la première de ce type et elle tente de répondre à la recommandation des évêques de France. Nouvelle session : cela explique pourquoi il y avait relativement peu d’inscrits. Nouvelle session : elle s’inscrit dans l’ensemble des sessions organisées par le SNMUE en coopération avec la CORREF : session Bienvenue, Welcome, Echanges…
A Chevilly-Larue en avril 18, la session a regroupé 7 prêtres (il y avait une religieuse qui s’est désistée). Tous d’Afrique sub-saharienne. La moitié d’entre eux étaient en France depuis 6 ans et l’autre moitié depuis 9 ans. La moitié avait de 47 à 50 ans, et l’autre moitié autour de 60 ans ; la moitié avait autour de 20 ans d’ordination et l’autre moitié de 33 à 35 ans d’ordination. Six prêtres sur sept avaient il y a quelques années participé à une session Welcome, et trois sur sept à une session Echanges. Il faut croire que leur expérience des sessions était positive puisqu’ils sont revenus !
Le mardi après-midi, le groupe s’est constitué. Chacun a partagé ses diverses responsabilités en France certes, depuis 6 ou 9 ans, mais aussi auparavant dans le diocèse d’origine.
Le mercredi matin, Didier Sehounhouedo, prêtre fidei donum au service du diocèse de Pontoise (et originaire du Bénin) a partagé son expérience : pourquoi repartir dans son pays ? pour quoi et pour qui vais-je rentrer ? Didier se prépare lui-même à repartir dans son Bénin natal (après un temps long au diocèse de Pontoise, 15 ans). Sa parole a été écoutée comme un miroir dans lequel chaque participant est invité à se regarder et à considérer sa propre existence.
Témoignage du P. Didier-Hugues
Le mercredi après-midi, Michel Fournier (du service SNMUE) a introduit une réflexion sur le récit, la relecture, le sens… Il s’est appuyé en particulier sur son expérience passée de vicaire épiscopal dans son diocèse (avec la question cruciale des nominations…), des funérailles des prêtres décédés (une forme de relecture de la vie de ce prêtre !)… L’essentiel de son intervention se trouve dans les pages 1 à 6 du document ici en annexe (sur le récit et la relecture).
Durant les temps libres, chaque participant était invité à faire le récit de sa vie en France, d’évaluer son ministère à partir de l’une ou de l’autre grille de relecture : on trouve ces grilles de lecture page 20 et 21 du document en annexe.
Le groupe a regardé le soir le film documentaire « Heureux naufrage » qui est une belle introduction à la situation d’une société postchrétienne (le Québec, et aussi la France). Références de ce documentaire
Le jeudi a été introduit par Sr Bénédicte Lamoureux qui s’est concentrée plus particulièrement sur l’exercice de Relecture croyante. A partir d’une spiritualité ignacienne. On trouvera l’essentiel de sa contribution dans les pages 7 à 20 du document en annexe ici.
Bénédicte Lamoureux propose des sessions de relecture dans des centres spirituels ignaciens et aussi pour la DCC (où elle travaille), pour les volontaires de retour en France après un temps de volontariat dans un pays d’Asie, Afrique ou Amérique latine.
Le tout était ponctué de temps personnel de réflexion et de temps, formels ou informels, de partage en groupes.
Le vendredi matin, Antoine Sondag a donné quelques impulsions sur le thème du récit : « les missionnaires français ont évangélisé mon pays, et je viens rendre la dette contractée ». Sur le thème de l’évangélisation d’un pays postchrétien : « je viens souffler sur les braises qui couvent sous la cendre ». Sur le thème de l’évangélisation/prosélytisme : « tu viens évangéliser la France ! » (avec de l’ironie dans le ton de la voix). Sur le sens de la mission en France : « être missionnaire ou boucher des trous ! ». Que signifie devenir une Eglise missionnaire ? Opérer la transformation missionnaire souhaitée par le pape François…
Une messe d’envoi a clôturé la session.
Antoine Sondag
le 9 avril 2018