Homélies pour la fête de l’Épiphanie
Trois homélies pour la fête de l’Épiphanie. A lire, à méditer, à utiliser comme source d’inspiration.
Homélie du dimanche 3 janvier 2016 (Épiphanie)
(Le style oral a été conservé)
Chers frères et sœurs,
La solennité de l’Épiphanie célébrée en ce jour peut être aussi appelée légitimement fête des Épiphanies. Puisque la tradition de l’Église aujourd’hui, retenue seulement sur ce point dans les églises d’orient, célèbre non seulement la manifestation du Christ aux rois mages mais ces deux autres manifestations de la divinité du Christ au jour de son Baptême dans le Jourdain et aux Noces de Cana.
A vrai dire ce n’est pas seulement Jésus qui se manifeste aujourd’hui comme Dieu aux rois mages, mais les mages eux-mêmes qui par ce qu’ils sont et plus encore par ce qu’ils offrent, manifestent que cet enfant devant lequel ils se prosternent est plus qu’un petit d’homme. Ces dons offerts par les mages -l’encens, l’or et la myrrhe- ont une profonde signification, ils sont un acte de justice. Selon la mentalité de l’époque en orient, ils représentent la reconnaissance d’une personne comme Dieu et comme Roi. Ces dons offerts sont donc de la part des rois mages un acte de soumission à cet enfant couché sur la paille. Ils veulent dire qu’à partir de ce moment, les donateurs qu’ils sont appartiennent au Souverain et qu’ils reconnaissent son autorité. Il est étonnant que les plus proches de Bethléem, nous l’avons entendu dans les Saintes Ecritures qui viennent d’être proclamées, les habitants de Jérusalem, le roi Hérode, les grands prêtres, les scribes du peuple, tout le gratin de Jérusalem ne reconnaissent pas la souveraineté de cet enfant.
Le texte évangélique ne nous parle pas de leur venue à la grotte de Bethléem, comme le souligne St Augustin : « Ils sont comme des bornes milliaires qui indiquent la route tout en donnant des indications aux voyageurs en chemin, ils sont eux-mêmes restés inertes et immobiles » Les seuls à être allés jusqu’au bout du chemin, ce sont les mages, c’est-à-dire des païens, à savoir des non juifs, des ghoïms qui n’appartiennent pas au peuple d’Israël et qui représentent tout ceux –et ils sont nombreux hier comme aujourd’hui- qui sont étrangers à la révélation de Dieu qui s’est fait connaître en Israël. La grandeur des mages, frères et sœurs, et de ceux qu’ils représentent est qu’ils cherchaient la vérité, ils ne voulaient pas savoir beaucoup de choses, ils voulaient savoir l’essentiel. Ils voulaient reconnaître la vérité en eux-mêmes sur nous : la vérité sur Dieu et sur le monde. La grandeur des mages c’est, pour cela : de s’être mis en marche. Ils ont suivi l’Étoile ; comme Abraham, ils sont partis vers un lieu qu’ils ne connaissaient pas ; ils ont accepté d’être bousculés dans leur vie, d’être déracinés de leur terre pour aller vers une terre qu’ils découvraient jour après jour, au fur et à mesure que l’Étoile les conduisait. Et en ce sens, ce sont déjà des hommes qui nous enseignent ce qu’est la Foi. La Foi, c’est précisément se mettre en marche, c’est d’accepter d’entrer dans une autre rationalité que celle du monde, en un mot c’est accepter de faire confiance à un Autre. Les mages étaient des chercheurs, ils cherchaient les traces de Dieu, ils cherchaient à lire sa signature, si on peut dire, dans la création. Ils savaient en contemplant le ciel que, comme dit le psaume : « Les cieux proclament la gloire de Dieu » C’est-à-dire qu’ils étaient certains que Dieu peut être entrevu dans la création –je dis bien entrevu et non pas vu- dans la beauté du monde, dans son mystère, dans sa grandeur, dans son intelligence, dans sa rationalité ; nous pouvons nous laisser guider par celles-ci, par la beauté du monde, par l’intelligence du monde jusqu’à l’unique Dieu créateur du ciel et de la terre et cela est déjà grand. Le langage de la création, frères et sœur, nous permet de parcourir un bout de chemin vers Dieu mais il ne nous donne pas la lumière définitive sur Dieu qui ne nous est donnée que par le Christ Jésus le Fils du Dieu vivant. À la fin pour les mages –même si l’Evangile ne nous le dit pas explicitement- il a été indispensable d’écouter les Saintes Écritures, seules celles-ci pouvaient leur indiquer la Voie avec un V majuscule, la Parole de Dieu pour eux comme pour nous est la véritable étoile qui dans l’incertitude des discours humains nous offre l’immense ‘splendeur de la vérité’ pour reprendre le titre d’une grande encyclique de St Jean-Paul II. Et puis on peut légitimement penser que l’accueil silencieux, chaleureux que les mages ont reçu à la grotte de la part de Marie et de Joseph les a déjà en quelque sorte introduit dans l’Église –l’Église des nations. Il est beaucoup d’hommes aujourd’hui encore qui ne croient pas au Christ, mais il est peu d’hommes qui n’aiment pas le Christ. Que les mages nous apprennent en ce jour à nous prosterner nous aussi devant le Christ, à l’aimer en l’adorant et à l’adorer avec piété. Amen
Par le frère Jean
Schéma d’homélie pour l’Épiphanie
Lectures du jour : année B, Isaïe 60, 1-6 et Mt 2, 1-12
L’Évangile de Matthieu s’ouvre sur la généalogie de Jésus. Il ne se contente pas d’inscrire le Fils éternel tant attendu dans la lignée des fils d’Abraham. Il fait aussi converger vers le lieu de sa naissance, sous la figure des mages, tous les lointains de la terre qui viennent de cette interminable attente humaine qu’a su évoquer avec tant de lyrisme Teilhard de Chardin :
« Il ne fallait rien moins que les labeurs effrayants et anonymes de l’Homme primitif, et la longue beauté égyptienne, et l’attente inquiète d’Israël, et le parfum lentement distillé des mystiques orientales, et la sagesse cent fois raffinée des Grecs pour que, sur la tige de Jessé et de l’Humanité, la Fleur pût éclore. Toutes ces préparations étaient cosmiquement, biologiquement nécessaires pour que le Christ prît pied sur la scène humaine. Et tout ce travail était mû par l’éveil actif et créateur de son âme en tant que cette âme humaine était élue pour animer l’Univers. Quand le Christ apparut entre les bras de Marie, il venait de soulever le Monde ».
Le Christ, enfant de la prophétie juive, l’est aussi de l’héritage du monde entier, de l’héritage païen, comme on disait jadis, l’héritage de tous les peuples, de tous les continents, de toutes langues cultures et religions. Et l’on comprend que le même Evangile de Matthieu se conclue par le solennel envoi en mission que le Ressuscité adresse aux Apôtres, au Douze de jadis, à nous aujourd’hui : Aller donc, de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit.
Pour des gens comme nous, des habitants de France du début du XXIe siècle, il y a un sens très chrétien, et très actuel à contempler la figure de ces mages qui viennent de l’orient. Celui que nous voulons annoncer, que nous devons annoncer, est déjà présent au cœur même des sagesses des nations si diverses sur notre monde. Dieu nous précède. Les peuples si divers de la planète peuvent le reconnaitre, comme le font mystérieusement ce jour les mages, qui incarnent les sages, les mystiques, les priants de toutes les cultures et de toutes les religions de ce monde.
Ces mages, ces étrangers viennent se prosterner devant l’enfant de la promesse. Ils reconnaissent en lui le roi des juifs, le berger du peuple, de tous les peuples. Ils nous appellent à aventurer notre foi sur les chemins du monde, à nous approcher du lointain, à entrer dans la familiarité de l’étranger, eux qui sont étrangers, et qui viennent de loin. Afin qu’ensemble nous sachions reconnaitre le Christ à venir, pour continuer à chercher avec eux, avec tous les mages de la terre, Celui qui est déjà venu et que nous annonçons. Nous l’annonçons par persuasion et non par prosélytisme. Par contagion de la bonne nouvelle et non par l’imposition de nos certitudes. Par nos actes plus que par nos paroles.
Les mages : étranges voyageurs de l’Épiphanie. Au-delà de tout exotisme, ils nous renvoient au mystère du Salut. Mystère toujours plus grand, car le dialogue interreligieux nous confronte à des questions vertigineuses : Jésus-Christ est-il pour tout homme, pour les hommes de toutes les cultures, pour les hommes et femmes de toutes les religions ?
Il n’y a pas de réponse théorique, ou théologique à ces questions. Il n’y a de réponses que pratiques. Il faut montrer par nos actes plus que par nos paroles que Jésus est le salut et la libération pour tout homme. Pour toute femme. De toute langue et de toute culture.
La fête de l’Épiphanie constitue le plus beau des plaidoyers pour une Église du voyage et de l’aventure. On pourrait dire un Exode, un nouvel exode. D’ailleurs les cadeaux qu’apportent les mages évoquent l’exode du peuple juif. L’or qui habille l’arche d’Alliance ; l’encens qu’on brûlait dans ce sanctuaire portatif (l’Arche d’Alliance) ; la myrrhe, cette huile répandue sur le front des prêtres assignés à la garde de l’Arche de l’Alliance. Des présents, or, encens, myrrhe, qui sont les signes de reconnaissance d’une présence réelle et fragile, au cœur des hommes, au cœur de leur histoire, Dieu avec nous et Dieu hors les murs, tout ensemble.
Il faut le souligner : dans le récit de Matthieu, la foi pérégrine des mages contraste avec la position qu’occupent les scribes et les chefs des prêtres, la position de ceux qui savent, installés qu’ils sont dans le confort de leur certitude, assis dans les antichambres du pouvoir. Ils mettent immédiatement le doigt sur la bonne citation, eux qui savent et qui ont le pouvoir : ils le savent, c’est à Bethléem qu’à lieu l’évènement tant attendu.
Mais aucun d’eux ne se lève pour se mettre en route et tomber à genoux devant cet enfant intrus, devant ce Dieu fragile, ce Dieu précaire qui menace subitement leur autorité… Comme ce Dieu-enfant continue de contrarier nos suffisances nationales, ethniques et religieuses, nos sagesses racornies, nos prétentions culturelles. Lui qui ne se laisse reconnaitre que par ceux qui ont la curiosité des enfants et l’humilité des vrais savants. Comme les mages : ils déchiffrent à ciel ouvert le grand livre de la nature. Ainsi fallait-il que ce Dieu qui s’est dérangé pour nous (comme disait Péguy), fût attesté par des hommes qui se sont dérangés. Il continuera de l’être en notre monde par des hommes et des femmes qui se dérangeront pour le rencontrer et l’annoncer, par tous ceux qui sauront tirer de leurs coffrets l’or, l’encens et la myrrhe, je veux dire ceux qui travailleront au partage des richesses économiques de la planète, ceux qui contribueront à l’élévation spirituelle de la vie humaine, ceux qui reconnaitront dans l’homme le plus obscur l’enfant que le Père éternel a marqué d’une onction royale.
Robert Scholtus
(curé de St Maximim, Metz)
Dimanche 8 janvier 2017 L’Épiphanie du Seigneur
Références bibliques : Lecture du prophète Isaïe. 60. 1 à 6 : « Elle est venue ta lumière et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. » Psaume 71 : « Il délivrera le pauvre qui appelle. » Lettre de saint Paul aux Éphésiens : 3. 2 à 6 : « Par révélation, il m’a fait connaître le mystère du Christ. » Évangile selon saint Matthieu : 2. 1 à 12 : « Nous avons vu son étoile se lever. »
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«Puisque tu nous fais communier à ce mystère, puissions-nous désormais le pénétrer d’un regard pur et l’accueillir d’un cœur plus aimant» (Oraison de la communion de ce jour)
Nous n’avons pas à réduire la visite des mages en une aimable scène folklorique ou allégorique permettant de mettre un peu de couleur dans les crèches que nous faisons. Le récit de saint Matthieu est un récit théologique. Le titre de Jésus, ce « roi des Juifs » que cherchent les mages venus d’au-delà des frontières du Peuple de Dieu, nous le retrouvons sur l’écriteau de la croix en un texte décidé par le païen Ponce Pilate. Saint Jean, en mentionnant cette inscription en trois langues, révèle que l’élévation de Jésus sur la croix dépasse le peuple juif et se rattache en même temps à toute la tradition prophétique qui fait advenir le salut pour toute la terre.
L’ouverture à toutes les nations
Pour éclairer la scène de l’Épiphanie, nous sommes accoutumés à lire la scène grandiose et rutilante que nous décrit le prophète Isaïe au chapitre 60. Au long du temps de l’Avent, dans la nuit et le jour même de Noël, nous avons lu ces oracles d’Isaïe qui annonçaient le relèvement d’Israël et la gloire de Jérusalem.
Pour Isaïe, il n’est pas que le Peuple Juif qui soit intéressé à ce que Dieu accomplit en réaffirmant sa royauté sur son peuple. Tous les peuples, même païens sont concernés : « D’un bout à l’autre de la terre, toutes les nations païennes verront le salut de Dieu. » (Isaïe 52) Les mages sont des païens qui cherchent la vérité loyalement.
Dans ce chapitre 60 d’Isaïe, les païens ont un rôle plus actif, puisqu’ils ne se contentent pas de voir. Ils marchent vers la lumière qu’ils ont aperçue. Ce sont des foules. Et non pas seulement des foules amies, mais aussi des ennemis comme Madian et Epha contre qui Israël a guerroyé bien des fois. Les mages s’approchent de la lumière du Verbe de Dieu (Jean ch. 1) sans être fils d’Israël.
C’est pour nous, aujourd’hui un enseignement et une espérance. Nos contemporains sont, eux aussi, loin de la lumière divine, loin du Peuple de Dieu qu’est l’Église.
L’ouverture aux pauvres
D’autres pages d’Isaïe avaient prophétisé la venue du roi idéal et en avaient tracé même le portrait. Toujours en Isaïe, le chapitre 61 décrit la mission que doit et peut accomplir celui qui a reçu « l’onction » de l’Esprit, le « Christ » de Dieu. Elle peut se résumer en ceci : Il est là pour que le peuple retrouve le chemin de la « justice » dans la fidélité à Dieu et le respect des frères.
Bref, dans la mise en œuvre de l’Alliance. Pour reconnaître l’authenticité de la mission, il est un critère incontournable : la priorité donnée aux pauvres dont le Messie de Dieu doit soutenir la cause au nom même de Dieu.
Tous ces traits se retrouvent dans le psaume de cette fête. C’est tout ensemble un chant d’acclamation et de supplication. – La justice de Dieu passera en la personne du roi et pourra ainsi fleurir dans tout le peuple. – Il se souciera en priorité du pauvre. – Les rois des extrémités de la terre reconnaîtront sa prééminence et apporteront des présents comme tributs d’allégeance.
C’est peut-être d’ailleurs en raison de ce psaume que vient l’expression des « rois mages » car rien n’est dit de semblable dans l’évangile de saint Matthieu.
L’astre et le prophète
Dans un rationalisme qui veut tout expliquer, nos contemporains essaient de retrouver la trace astronomique de cette étoile apparue aux mages. Ne leur refusons pas cela. Ils ont besoin de repères matériels car, souvent, ils ne savent comment vivre un domaine spirituel qu’ils baptiseraient volontiers de « virtuel ». Mais dans les perspectives bibliques, l’astre que les mages ont vu se lever et qui oriente leur démarche, a une autre signification qui ne contredit pas la recherche scientifique d’ailleurs.
Nous la trouvons dans la prophétie d’un païen, Balaam. (Livre des Nombres 22. 24) Israël n’est pas encore entré dans la Terre Promise. Le roi de Moab, Balaq, s’inquiète de ces tribus qui pérégrinent dans son royaume. Il appelle Balaam, un devin, pour les maudire. Mais Balaam, tout païen qu’il soit ne peut que bénir au lieu de maudire. Et il le fait avec solennité :
« Oracle de Balaam, fils de Béor, oracle de l’homme au regard pénétrant, oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, qui possède la science du Très-Haut, qui voit ce que lui montre le Puissant quand il tombe en extase et que ses yeux s’ouvrent. Je le vois, mais ce n’est pas pour maintenant. Je l’observe, mais non pas de près. De Jacob monte une étoile. D’Israël monte un sceptre. »
Comme Balaam, les mages bénéficient d’une certaine science qui leur permet de discerner les signes de la volonté du Tout-Puissant. Comme Balaam, ils voient se lever un astre dans la descendance de Jacob. Comme Balaam, ils ont à rendre leur témoignage à la vérité face à un pouvoir et une opinion qui les excluent en les faisant partir là où Hérode et les chefs juifs n’iront pas. Les scribes qui se voulaient spécialistes de l’Écriture se sont enfermés dans des certitudes qui ne sont que le fruit de leurs interprétations.
Jésus, nouveau David
Lors de la mise en écrit des traditions orales du Peuple d’Israël, l’auteur du Livre des Nombres pouvait constater que la prédiction de Balaam avait pris corps dans la dynastie de David. Et c’est précisément à David que renvoie la réponse donnée par les chefs des prêtres et les scribes d’Israël. Saint Matthieu a soin de le souligner. En citant la prophétie de Michée qui mentionne explicitement Bethléem, la cité dont est originaire la famille de David, ils continuent par une autre citation tirée du livre de Samuel : « Le Seigneur t’a dit : c’est toi qui feras paître Israël mon peuple et c’est toi qui seras le chef d’Israël. » (2 Samuel 5. 2)
Jésus est ainsi le nouveau David, avec toute la signification attachée à ce roi messianique.
On pourrait prendre d’autres lectures de ce texte. Cet enfant de Bethléem, Jésus, est aussi le nouveau Salomon à qui les mages viennent rendre hommage comme l’a fait la reine de Saba en offrant de somptueux présents à ce roi qui avait la réputation d’une grande sagesse. (1 Rois 10). Les mages viennent se prosterner devant celui qui est la Sagesse même.
Les païens sont donc associés à tout cet accomplissement d’Israël en Jésus-Christ, le Messie, Sagesse de Dieu. Le mystère, pressenti par les prophètes, est désormais manifesté comme l’affirme saint Paul aux Éphésiens : « Les païens sont associés au même héritage, au même corps, au même partage de la promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. » (Éphésiens 3. 6)
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Ce n’est pas rien de croire que la foi chrétienne se greffe sur l’histoire d’un peuple choisi par Dieu, à une époque et en un lieu donnés. Dans le même temps, c’est précisément parce que Jésus a des racines humaines qu’il n’est pas le messie d’un seul peuple mais qu’il est le sauveur de tous les hommes. Le salut en Jésus-Christ est universel dans son extension humaine, géographique et sociologique. Si l’on peut oser cette expression, il vit dans toute l’épaisseur de la réalité humaine.
Rejoindre Jésus dans la plénitude de sa personne humano-divine, entraine pour nous, toute une conversion,. Elle sera longue à réaliser car notre cheminement se fait à tâtons, et notre accueil du message divin se vit dans notre pauvreté et notre vulnérabilité.
Les Mages nous donnent une autre leçon. Ils ne se découragent pas quand l’étoile disparaît. Ils cherchent, mais d’une autre manière. Ils ne sont pas déconcertés quand ils doivent reprendre leur marche, par un autre chemin après l’avoir découvert l
La véritable espérance ne peut résider qu’en Celui qui est venu vivre pleinement notre humanité, la partager pour nous faire partager sa divinité. L’espérance spiritualiste des courants religieux actuels est insuffisante si elle ne se fonde que sur des aperçus sociologiques, philosophiques ou psychologiques.
« Quand le Christ s’est manifesté dans notre nature mortelle, tu nous as recréé par la lumière éternelle de sa divinité. » (Préface de ce jour)
« Daigne nous accorder, à nous qui te connaissons déjà par la foi, d’être conduits jusqu’à la claire vision de ta splendeur. » (Prière d’ouverture de ce jour).
Mais nous ne pouvons nous détacher de tous les hommes, nos frères, « Tu as dévoilé dans le Christ le mystère de notre salut pour que tous les peuples en soient illuminés. » (Préface de ce jour)
Homélie du P. J. Fournier
(disponible sur le site de la CEF -Publié le 02 janvier 2017)