« Nous sommes tous en mission » par P. Alfonso Bartolotta, OMI

L’essentiel est ce que nous sommes.

Nous sommes tous en mission : durant les sept ans passés en Afrique, deux au Cameroun et cinq au Sénégal, j’ai réalisé que la mission concerne tout le monde et qu’elle est dans tous les coins de la terre. Ce n’est pas tant d’aller loin qui nous rend plus missionnaires que les autres, mais d’être chacun à sa juste place, étant vraiment missionnaires par notre témoignage de vie. Jésus choisit les douze, il les envoie deux par deux : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. » (Mc 16,15). Les douze d’il y a 2000 ans, aujourd’hui, c’est nous parce que nous sommes et formons l’Église.

Nous sommes tous en mission : choisis et envoyés par Jésus. Son invitation s’adresse à tous : « Allez dans le monde entier (soyez là où vous vivez et travaillez) et proclamez l’Évangile à toute la création (et témoignez, ce que Jésus dit, à ceux qui sont autour de vous). » C’est une mission à accomplir ensemble. Chacun de nous est en même temps missionnaire et terre de mission. Après tout, nous sommes le monde : dans la mesure où nous devons témoigner de notre foi et où nous avons tous besoin d’être évangélisés par l’exemple des autres.

Nous sommes tous en mission : enfants, adolescents, jeunes, adultes et personnes âgées. Tout envoi, l’être envoyé suppose un dynamisme de vie : nous sommes faits pour être et pour être mis en mouvement. Nous sommes en mouvement si nous sommes des témoins crédibles. Il ne s’agit pas de s’asseoir confortablement et de rêver à la manière de convertir le monde ; nous devons plutôt nous demander si nous sommes vraiment prêts à rendre compte de notre foi à nos amis, à notre petit ami/petite amie, dans notre famille, notre immeuble, sur notre lieu de travail, etc.

Être missionnaires les uns pour les autres

Nous sommes tous en mission : parce que chacun de nous a sa petite ou sa grande mission à accomplir au nom du Christ. Notre témoignage doit devenir dialogue ; ce dialogue réciproque conduit à l’échange et à la communion de vie. Cependant j’admets que, parfois, dans certains domaines de la vie et du travail, il est difficile de mener à bien cette forme de dialogue. Dans ces cas, rappelons-nous que le dialogue n’impose rien. Nous pouvons être d’authentiques missionnaires même lorsque nous témoignons en silence, dans le secret et dans une écoute respectueuse. Cette forme de dialogue-témoignage doit viser uniquement à se connaître et à s’enrichir mutuellement. Notre témoignage, où que nous soyons, peut convertir et enrichir d’autres personnes, à une condition : si nous sommes les premiers à être et à vivre dans une démarche continue de conversion personnelle. À ceux qui croient avoir perdu la foi ou ne pas croire suffisamment – moi aussi, je suis passé par ce tunnel de doute – sachez que notre foi ne porte de fruit, ne grandit et ne mûrit que lorsque nous nous ouvrons et nous nous donnons aux autres. Souhaitons-nous de savoir découvrir le Christ dans les autres et être missionnaires les uns pour les autres.

Nous sommes tous en mission : notre solidarité doit ouvrir nos cœurs aux besoins du monde. Ce n’est pas la quantité de réalisations qui compte, mais la qualité avec laquelle nous les faisons, l’âme avec laquelle nous les accomplissons. Agissons ensemble dans la réalisation de notre unique mission, pour atteindre tout le monde : cela fera du bien à chacun de nous, à nos communautés et aux pays qui sont dans des situations de vie précaires. Dans notre mission, plus que notre avoir nous portons notre être. Ce n’est pas ce que nous avons qui est important, mais ce que nous sommes. Nous sommes tous en mission : bonne mission à tous !

Alfonso Bartolotta, OMI

Article publié dans la Revue Missioni OMI – n. 10/2022.L'intertitre est de la rédaction du site.