Une Journée Mondiale des Missions, pas comme les autres…

Madagascar

Dimanche 19 octobre 2025 : l’Église universelle célébrait la 99ème Journée Mondiale des Missions : « Missionnaires d’espérance parmi les peuples. »

Comment ne pas penser, en cette circonstance, à mes cinq années passées lorsque j’étais engagé au service de la Coopération Missionnaire, dans le diocèse de Lyon, et plus encore comme responsable national pour les Œuvres Pontificales Missionnaires – précisément au service de l’Enfance Missionnaire – à Paris durant 5 ans ? Combien de sollicitations, de témoignages et de célébrations tout au long de chaque mois d’octobre, dans les établissements scolaires du primaire et du secondaire, les mouvements, les paroisses, les cathédrales, les diocèses !

Dans le contexte actuel, ce dimanche pas comme les autres, commence par une marche de 40 minutes sur une piste sablonneuse pour rejoindre la petite communauté chrétienne de Andranoteraka, près de Morondava. Chemin faisant, avec tout le nécessaire pour la messe dans mon sac à dos, une casquette et les lunettes pour me protéger des rayons du soleil, je prie le chapelet tout en admirant la beauté de la nature verdoyante et des majestueux manguiers et des palmiers.

De temps en temps, je croise de petits groupes de femmes portant sur leur tête de grandes bassines pleines de mangues pour aller les vendre au marché en ville ; puis d’autres, accroupies près du forage d’eau, en train de faire la lessive ou d’étaler le linge sur l’herbe ou sur les arbustes pour qu’ils sèchent au soleil. Ma prière était souvent entrecoupée pour répondre à leurs salutations « Salama, monpera ! » (Bonjour, mon père !).

À l’approche du village, je me retrouve à devoir traverser au milieu d’un troupeau de chèvres accompagnées de quatre enfants bergers fiers et joyeux d’accomplir leur tâche. Puis me voici enfin devant la chapelle du village. Le portail est ouvert, le sol déjà balayé et la catéchiste en train de répartir aux enfants présents les lectures et la prière universelle à lire durant la messe.

En attendant l’arrivée des autres fidèles, les enfants répètent les refrains des chants pour la célébration. À ce rendez-vous dominical, l’assemblée est composée de 39 fidèles, précisément 27 enfants et adolescents, 9 femmes dont 2 très jeunes mamans avec leur bébé et seulement 3 hommes ! Pas de foule, à vrai dire, mais la simplicité de la vie d’une petite communauté chrétienne, dans une zone rurale, rassemblée et en communion avec l’Église universelle pour prier.

Ce ne sont plus les grandes assemblées d’autrefois – lors de mes précédents ministères – mais nous étions tout de même une expression de l’universalité missionnaire de l’Église. En fin de compte, notre assemblée était deux fois plus nombreuse que celle des Douze apôtres autour de Jésus lors du premier repas eucharistique du Jeudi Saint.

La petite et jeune chorale a voulu chanter, en langue malgache, tout l’ordinaire de la messe, y compris le Kyrie, le Gloria, le Psaume et même le Credo ! Les enfants et adolescents non seulement connaissent par cœur toutes les paroles des chants, mais surtout, ils les chantent avec tout leur cœur !

Après les remerciements de l’assemblée, je reprends le chemin du retour sous un soleil plus fort que celui du matin. En rentrant à la maison, j’ai entendu que sur la place Saint-Pierre de Rome, le Pape Léon XIV était en train de célébrer la grande messe solennelle de Canonisation de sept nouveaux saints et saintes – à la fois témoins de foi et d’espérance – devant une foule immense d’environ 55.000 fidèles.

Quant à moi, je rends grâce à Dieu pour ce Dimanche des Missions, pas comme les autres.

J’ai découvert l’importance de l’introduction de Jésus à la parabole de ce dimanche (Lc 18, 18) : « Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager. » Pareillement, la conclusion et sa dernière question m’ont fortement interpellé : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Je pense qu’il trouvera – de par le monde – la foi d’innombrables communautés chrétiennes, y compris dans la simplicité de la petite communauté chrétienne de Andranoteraka.

Alfonso Bartolotta omi missionnaire à Madagascar

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