<!--
-->

De la joie de l’écologie intégrale en Algérie

Margaux et William, en mission en Algérie, avec La DCC.

Travaillant dans le secteur public et politique, Margaux est partie en mission, à Alger, pendant un an, avec son mari William. Rentrés il y a deux ans, ils continuent de témoigner de tout ce que la mission avec La DCC leur a apporté et continue de leur apporter. Leur rêve : repartir en famille, dans quelques années !

William et moi étions avides d’aventures lorsque nous avons pris la décision de réaliser un voyage de noces pas tout à fait comme les autres : nous avons consacré notre première année de mariage à un volontariat de solidarité internationale, pour nous mettre au service de l’Autre et élargir nos horizons.

Sensibles à la préservation de l’environnement, nous avions en réflexion de profiter de notre mission pour revoir intégralement notre façon de vivre et de consommer, dans une optique de sobriété et de résilience. La lecture de Laudato Si’ nous avait inspirés et la formation que nous avions reçue de La DCC nous avait d’autant plus motivés dans cette transition. C’est dans cet état d’esprit que nous avons atterri à Alger, le jour de Pâques : tout un symbole pour commencer notre nouvelle vie.

Une conversion écologique…

Des missions de choc, un environnement nouveau, un pays plein d’énergie et une culture à découvrir : tels étaient les nouveaux ingrédients qui pimentaient notre vie de jeunes mariés et, très vite, notre conversion écologique s’est transformée en révolution écologique.

Nous nous sommes formés à la permaculture via l’organisme qui accueillait William, puis lancés dans le « zéro déchet » ; nous avons grandement réduit notre consommation et avons pris conscience de la vérité de ce leitmotiv : Less is More ! Dans un pays neuf où les standards de consommation cherchent à s’aligner avec ceux des pays du Nord, nous dépaysions avec notre refus du plastique et notre volonté de consommer local. Mais quelle joie de rencontrer des associations d’étudiants algérois engagés dans le nettoyage – joyeux et musical – des lieux emblématiques d’Alger, tels que l’esplanade de la basilique Notre-Dame d’Afrique ou encore la mythique Casbah.

Dans ce cheminement, nous avons réalisé que les enjeux écologiques dépassaient la seule préservation de notre environnement. Ma mission dans une petite association algéroise consistait en l’accueil de personnes en difficulté, en particulier des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants subsahariens. Nombre d’entre eux quittaient leur pays pour chercher une vie meilleure, loin de la pauvreté et de la violence de certaines zones de conflit comme la Centrafrique, en proie à la guerre civile depuis de nombreuses années pour le contrôle des ressources du pays. Nous avons été terrifiés des conséquences des luttes meurtrières pour le contrôle de ressources qui deviendront de plus en plus rares au fur et à mesure que notre planète se réchauffera.

…source de joie !

Même si nous nous sentions comme le colibri qui s’acharne seul à éteindre le feu qui ravage la forêt, nous avons grandi dans notre compréhension globale des enjeux, environnementaux et humains à la fois : cette année charnière a porté du fruit. De retour en France, à l’issue de notre année de mission, nous avons poursuivi dans notre cheminement et l’arrivée de notre bébé nous a d’autant plus motivés : quelle joie de savoir que nous œuvrons pour son avenir !

Aujourd’hui, William et moi pouvons dire que cette joie à œuvrer pour notre planète, et donc pour nos frères partout ailleurs, n’est pas une joie naïve. Nous l’avons approfondie, convaincus de la nécessité de changer tous ensemble notre mode de vie et nous tâchons d’en témoigner dès que possible. De retour à Paris, je me suis investie dans l’animation de la catéchèse, activité que j’avais commencée à Alger. En cette période de Carême, j’essaie de faire comprendre aux enfants dont j’ai la charge que ce ne sont pas les biens qui nous rendent heureux, mais l’Autre, dans sa richesse, dans la préservation de son lieu de vie, dans sa dignité.

Margaux, ancienne volontaire DCC en Algérie