Un nouveau souffle pour l’Aumônerie nationale des Malgaches

Patrick Rakotonarivo, Coordinateur national

L’Aumônerie nationale des Malgaches a réuni 900 personnes à Lourdes, du 29 au 31 octobre 2022, pour son Congrès national. Un chiffre qui a dépassé les espérances de Patrick Rakotonarivo, son Coordinateur national depuis 5 ans.

En quoi ce grand rassemblement à Lourdes a-t-il consisté ?

L’Aumônerie des Malgaches organise, tous les trois ans, un congrès national. En raison du Covid, nous avions dû le repousser à cette année. En 2012, celui de Dijon avait rassemblé 300 membres. En 2015, nous étions 700 à La Salette. 1.200 personnes avaient fait le déplacement à Lourdes pour le congrès 2018. On ne s’y attendait pas… Lourdes a la spécificité d’avoir des hôtels qui permettent d’être tous au même endroit. C’est plus facile pour l’organisation.

La Salette et Lourdes sont deux sanctuaires mariaux. Les Malgaches sont-ils attachés à Marie ?

Oui, les Malgaches sont très attachés à elle. Marie est un peu la « patronne » de l’île, si je puis dire. Au centre géographique de Madagascar se trouve ce qu’on appelle « l’îlot de la Vierge ». Il est dominé par une statue de Marie. De mémoire, à Tamatave comme à Tananarive, toutes les églises catholiques que j’ai fréquentées ont une grotte [comme celle de Massabielle à Lourdes, ndlr] ou le projet d’en construire une !

Vous avez invité Sr Bernadette, 70ème miraculée de Lourdes, à témoigner. Y a-t-il eu des miracles ?

(Rires) Le thème du congrès était : « Oser la joie ». Parler de la joie quand tout va bien est un peu trop facile mais quand on est en difficulté… Il s’agit surtout de la joie de croire. Dans une homélie, le pape François dit que nous, Chrétiens, avons peur de la joie. Or la particularité des croyants est la joie intérieure – non pas la joie superficielle qu’on voit tout le temps. Dans son témoignage, Sr Bernadette Moriau a expliqué que sa maladie l’avait handicapée une grande partie de sa vie et pourtant au bout, une guérison inattendue. C’est cette forme de joie que nous voulions lui faire partager. Un congrès, c’est l’occasion d’approfondir sa foi. C’était aussi le moment de dire aux membres de l’aumônerie : « N’ayez pas peur. Osez toujours la joie, malgré les difficultés ».

Quel est le visage de l’aumônerie, après ces années de Covid-19 ?

Le Covid a impacté les communautés mais pas toutes de la même façon. Certaines ont arrêté pendant plusieurs mois les messes en présentiel, certaines ont pu diffuser des messes en ligne et malgré la reprise, l’affluence pré-Covid n’est pas encore retrouvée. Certaines n’ont organisé aucune activité pendant plusieurs mois. Si aucune communauté n’a été rayée de la carte, certaines ont plus de mal à rebondir. Le congrès était aussi là pour redonner une impulsion.

Nous avons la chance que les jeunes soient très impliqués. Tant au niveau de l’équipe nationale qu’au niveau des équipes locales, les 18-35 ans sont présents. Cela faisait partie de mes objectifs quand je suis devenu Coordinateur national de l’Aumônerie, il y a cinq ans, pour assurer l’avenir de la communauté ! On essaie de veiller à l’intergénérationnel. Jusqu’ici « la mayonnaise prend bien ».

Vous aviez des pèlerins malgaches venus d’ailleurs. Comment la communauté est-elle présente en Europe ?

Elle n’est pas aussi dynamique dans les autres pays d’Europe. C’est la raison pour laquelle des fidèles de Suisse, Italie ou Belgique demandent à participer au congrès de la communauté en France. Ceux qui viennent de Suisse participent depuis 2015, année du congrès à La Salette, qui avait donc lieu assez près de la Suisse. Depuis 2018, les pèlerins d’Italie et de Belgique étaient là mais pas officiellement. Cette année, une trentaine de Malgaches résidant à Madagascar nous ont rejoints, de même que deux personnes du Canada. Lourdes a un véritable rayonnement… et l’aumônerie aussi !

En quoi les ateliers ont-ils consisté ?

En raison du nombre d’inscrits, depuis 2018, les carrefours sont devenus des ateliers. Il y en avait un pour la chorale (pour préparer la messe à Notre-Dame du Rosaire et aussi dans l’ambition de former une chorale nationale), sur Laudato Si’ (certains membres sont très actifs dans ce domaine), sur la vie consacrée et enfin, sur les jeunes et les ados.

Quels sont premiers fruits déjà récoltés ? Vos projets à venir ?

Nous avons reçu beaucoup de remerciements. J’espère que cet événement va redynamiser la vie de chaque communauté, tout comme au niveau national. 2023 sera l’année des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne (Portugal), qu’il faut organiser. Ce rassemblement est très important pour l’avenir de la communauté. Par ailleurs, le congrès national se tient tous les trois ans mais l’année suivante ont lieu les « congrès régionaux » – la France est divisée en quatre régions géographiques. Puis ensuite, c’est le « congrès des jeunes » de moins de 35 ans.

Propos recueillis par Claire Rocher (SNMM)

« N’ayez pas peur » 

« Parce que l’Eglise, c’est nous ! », Patrick reprend les mots du pape Jean-Paul II pour encourager les jeunes à prendre des responsabilités, à apporter leur contribution à l’Eglise, à s’engager pour le Bien commun.

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