Ukraine, un an plus tard

« Slava Ukraini », exposition de C215 à l’Assemblée nationale

Dans quelques jours, nous commémorerons un triste anniversaire : la première année de la guerre en Ukraine. Les images diffusées dans tous les médias ont suscité consternation et indignation, suivies d’une grande mobilisation des citoyens. La société civile s’est rapidement organisée pour accueillir les Ukrainiens déplacés, dont la plupart étaient des femmes et des enfants.

Au niveau national, quatre structures ont décidé de s’organiser afin de mettre en commun leurs ressources, leurs outils et leurs compétences : le Service National Mission et Migrations, le Secours Catholique Caritas France, le Service Jésuite des Réfugiés (France) ainsi que la Fédération de l’Entraide Protestante, créant ainsi une plateforme d’appui à la mobilisation citoyenne et à l’accueil des exilés en général, et en particulier des personnes venant d’Ukraine. Une initiative de mise en commun de nos forces et de nos compétences, chacun dans notre mission spécifique ; une œuvre œcuménique, pastorale, sociale et civile. Des individus et des groupes de citoyens se demandaient comment soutenir les victimes du conflit, comment aider et répondre aux besoins des Ukrainiens arrivant dans l’Hexagone.

Ce dispositif national a permis de conseiller et d’accompagner tous les membres de nos associations, ainsi que les différents bénévoles qui se sont manifestés dans leurs actions de solidarité. De plus, nous avons engagé une coordinatrice, Claire Cabrol, pour mener des recherches sur le terrain tout au long de l’année afin d’évaluer notre dispositif, comprendre nos synergies et répondre au défi de l’accueil aux niveaux national et local. En d’autres termes, la bonne volonté des citoyens est le premier moteur de la mobilisation, mais cela ne suffit pas, il faut organiser et coordonner. Notre cœur est invité à agir avec intelligence ; et notre intelligence à répondre avec compassion, empathie et hospitalité au profit des personnes que nous accompagnons. En plus de tout cela, le gouvernement français a ouvert, pour la deuxième fois dans l’histoire, un mécanisme de protection temporaire pour les exilés ukrainiens, leur permettant d’avoir accès aux droits fondamentaux de manière effective : logement, cours de français, scolarisation des enfants, santé et travail.

8 millions de personnes ont franchi les frontières de l’Ukraine

A ce jour, 8 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays (une grande majorité d’entre eux a été accueillie par des pays voisins comme la Pologne, la Roumanie et la Moldavie) et la France a accueilli environ 120 000 Ukrainiens. Cela nous montre que la mobilisation citoyenne, la coordination mutuelle et la volonté politique permettent d’accueillir dignement les personnes en exil. Le travail de l’ensemble des délégués de la Pastorale des migrants et de leurs équipes, des bénévoles du Secours Catholique, des membres de JRS France et de la FEP sur les différents terrains ont permis un accueil digne et fraternel pour les personnes en provenance de l’Ukraine et cela s’inscrit dans un engagement beaucoup plus large auprès de personnes exilées.

Et maintenant, petit à petit et dans l’incertitude de la fin de la guerre, des groupes et la société civile commencent à proposer des actions pour faciliter l’intégration : activités récréatives et conviviales, festivals, célébrations religieuses, activités culturelles et sportives, etc. Malgré le drame vécu par les personnes originaires d’Ukraine, la vie continue, de nouvelles relations se tissent, de nouvelles histoires et de nouveaux souvenirs se créent, et une petite lumière d’espoir brille malgré tout.

Le pape François, dans l’encyclique Fratelli Tutti, nous rappelle que « la guerre n’est pas un fantasme du passé mais une menace constante » (FT 256) et que « Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle la trouvé. La guerre est toujours un échc de la politique et de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal ». (FT 261)

Nous espérons ne pas avoir à nous souvenir de l’anniversaire d’une guerre, ni en Ukraine ni dans aucun autre pays.

Marcela Villalobos Cid (SNMM)