Des Églises en communion
A travers le temps et l’espace, des Églises en communion
France-Laos
Dimanche 11 décembre 2016, des liens mystérieux de communion unissaient une dizaine de diocèses de France avec l’Église du Laos. Ce jour là à Vientiane, dix-sept martyrs, morts pour leur foi chrétienne entre 1954 et 1970 ont été béatifiés. Parmi eux 10 étaient français, les autres étaient italiens ou laotiens. Parmi les français, cinq prêtres des Missions Étrangères de Paris, cinq de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée. Et parmi eux, 6 étaient originaires de l’ouest de la France. Occasion pour chacun des diocèses de se souvenir de celui qui, il y a peu de temps, faisait don de sa vie allant jusqu’au martyre.
Faire mémoire du passé,
Sans qu’il y ait eu don de la vie jusqu’au martyre, divers diocèses mettent en valeur le lien qui les unit à une Église d’Afrique ou d’Asie en faisant mémoire des premiers évangélisateurs. Autrefois, les relations passaient par les lettres que les missionnaires envoyaient à leurs familles et à leur diocèse et se concrétisaient par la prière et le soutien financier, aujourd’hui les divers moyens de communication permettent aux Églises d’échanger rapidement, de vivre en communion fraternelle et de porter ensemble le souci de l’unique Mission de l’Église.
Liens entre les diocèses d’Autun et de Nagasaki
Ainsi en va t-il des relations que le diocèse d’Autun entretient avec le diocèse de Nagasaki. Au 19éme siècle un prêtre quittait le diocèse d’Autun pour la Mission au Japon. En 2015, les deux Églises ont célébré ensemble la découverte des ‘chrétiens cachés’ du Japon par le père Bernard Thadée Petitjean (voir dossier joint). Mgr Tamaki, évêque de Nagasaki qui est venu à Autun à deux reprises écrivait à Mgr Rivière « Je tiens à vous inviter en raison des liens qui unissent notre diocèse à celui dont vous avez la charge et dont est originaire le père Petitjean… Il a consacré toute sa vie au Japon« .
Liens entre les diocèses de Rennes et de Brazzaville
Le 13 novembre dernier à Corps-Nuds, Mgr Anatole Milandou actuel archevêque de Brazzaville et Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes concélébraient l’Eucharistie et faisaient, à l’occasion des 80 ans de son décès, mémoire de Mgr Firmin Jules Guichard, considéré à Brazzaville comme l’évêque qui a fédéré et organisé la vie du diocèse. Aujourd’hui, les liens entre les deux diocèses se concrétisent par la présence de trois prêtres originaires de Brazzaville en ministère ou en étude dans le diocèse de Rennes.
Liens entre les diocèses d’Albi et de Tamatave
« Les liens qui unissent l’archidiocèse d’Albi et Madagascar sont anciens et nombreux, au XIXe siècle à travers les figures de Monseigneur Henri de Solages (1786-1832), de Monseigneur Pierre Dalmond (1800-1847), au XXe siècle à travers les fondations des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus (Valence d’Albigeois) et des Sœurs du Bon Sauveur (aujourd’hui Missionnaires de l’Évangile) et de diverses associations de solidarité ». Mgr Legrez
Depuis deux ans des échanges réguliers entre les archidiocèses d’Albi et de Tamatave ont permis de mettre, peu à peu, en place un jumelage inter-diocésain. Ce jumelage est maintenant une réalité et se traduit de diverses manières : présence d’un séminariste de Castres à Tamatave, présence de prêtres et religieuses malgaches sur le diocèse d’Albi, nombreuses associations….
Liens entre les diocèses d’Autun et de Fénérive Est
Ce sont des relations beaucoup plus récentes qui ont amené les deux diocèses à entretenir des relations durables de fraternité. Le père Jean François Delangle vient de rentrer après une quinzaine d’années sur la côte Est de Madagascar. Le courrier, les différentes visites ont appris aux deux diocèses à se connaître. Des prêtres malgaches sont venus et viennent régulièrement sur Autun pour des ministères d’été, pour des formations courtes : formation administrative, stage à la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique, etc, des religieuses malgaches sont présentes à la maison diocésaine à Saint Désert… Les chrétiens des deux diocèses se portent mutuellement dans la prière et l’engagement ecclésial, ils partagent tout particulièrement l’avancement des travaux de leur synode respectif, une manière forte d’être en communion que celle de vivre en même temps un synode !
Ces quelques témoignages, et il y aurait d’autres exemples à donner : Bayonne avec Kara (Bénin) etc, montrent comment, aujourd’hui, les relations entre les Églises du Nord et celles du Sud se modifient profondément. La mission est de « partout à partout », une exigence qui découle de notre baptême.
Les facilités et la diversité des échanges, la présence grandissante de prêtres et de religieuses venus de divers continents dans les communautés chrétiennes d’Europe, sont une chance pour la visibilité de la communion en Christ de toutes les Églises, elles sont signes d’une fraternité possible entre les peuples, entre les cultures.
Liens entre les diocèses de Valence et de Ziguinchor
Les diocèses de Valence et de Ziguinchor ont commencé un processus de rapprochement qui se couronnera peut-être par un jumelage diocésain. Cela a commencé par l’intérêt que chaque diocèse a porté à la démarche synodale entamée pour l’autre diocèse. Malgré des différences de contexte économique et politique (et religieux), le « jumelage » ou quasi jumelage apporte des lumières sur la façon de procéder : chacun se voit dans le miroir de l’autre.
Valence Ziguinchor une collaboration franco-sénégalaise
Colette Bence
Janvier 2017