Nicodème ou la grâce de la mission Fidei Donum
Le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest, couvre 57 000 km2 et compte neuf millions d’habitants dont un tiers sont catholiques, répartis entre sept diocèses, parmi lesquels celui de Sokodé, situé au centre du pays, à mi-chemin entre la Côte Atlantique et la frontière avec le Burkina. C’est depuis ce diocèse de Sokodé que le Père Nicodème Alassani a été envoyé en mission Fidei Donum à Tricot, au nord de l’Oise, où son séjour de six années s’achèvera en juin 2024.
Nicodème est né en 1971 à Aledjo, petit village distant d’une quarantaine de kilomètres de Sokodé. Fervents catholiques, ses parents éduquent leurs cinq enfants dans la foi chrétienne, avec messe dominicale et prière quotidienne en famille. Aledjo a le bonheur d’abriter le premier Foyer de Charité construit hors de France. La proximité de ce beau lieu de spiritualité est une grâce pour la famille. Les parents de Nicodème amènent souvent leurs enfants au dispensaire du Foyer et Nicodème profitera régulièrement des retraites qui y sont organisées pour les élèves. Après son bac, Nicodème entame ses études de séminariste à Porto Novo (propédeutique) et à Ouidah (grand séminaire). Il est ordonné le 29 janvier 2000 à Aledjo par Mgr Ambroise Djoliba, évêque émérite de Sokodé, qui vient d’ailleurs de décéder à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un remarquable héritage spirituel et pastoral.
il partage les joies et les peines de ses paroissiens, se faisant un témoin actif de ce qu’ils vivent
À son arrivée à Tricot, le Père Nicodème s’attache à approcher et comprendre les réalités de sa nouvelle paroisse, sans se hâter de trouver des explications à des situations qui demandent une lente maturation pour être bien saisies. Allant au-devant des paroissiens, il saisit très vite que ceux-ci attendent du nouveau prêtre qu’il prenne le temps de les écouter et de demander comment les choses se font localement. Pour lui, le rôle du prêtre n’est pas de diriger mais de servir et d’accorder à chacun l’importance qu’il mérite, condition première pour qu’en retour tous acceptent de s’engager. En plus de ses multiples initiatives paroissiales (préparation aux sacrements, groupes de partage, équipes de conduite pastorale, activités pour les jeunes, pèlerinages des malades à Lourdes…), il partage les joies et les peines de ses paroissiens, se faisant un témoin actif de ce qu’ils vivent. Par sa vie de prière, il devient une référence qui tire la communauté vers le haut. Son esprit de tolérance impressionne ses paroissiens qui ne se sentent jamais jugés mais acceptés tels qu’ils sont.
Au terme de ses six années passées à Tricot, Nicodème rend grâce pour cette expérience où son âme a puisé un parti pris d’espérance, une foi dans l’avenir et un optimisme ancré en Dieu qui ne cesse de créer du neuf. Nul doute que tous les paroissiens de Tricot et leur curé, Père Philippe Montier, accompagneront le Père Nicodème dans la nouvelle mission que lui confie Mgr Célestin-Marie Gaoua, évêque de Sokodé, de fonder la paroisse Christ Sauveur dans le village de Djama.
Témoignages des paroissiens de Tricot
- Yolande. Le Père Nicodème a été un rayon de soleil pour la paroisse, par sa disponibilité, sa discrétion et le non jugement, signe de la miséricorde de Dieu qui nous aime malgré nos imperfections.
- Geneviève. Merci au Père Nicodème pour sa grande disponibilité qui le rend capable de répondre aux besoins de l’autre, visiter les malades, et réconforter les personnes âgées.
- Jacques. Mes relations avec le Père Nicodème ont été vite très amicales. Je le perçois plus comme un frère que comme un père.
- Pierre. Nicodème nous a tous marqués par sa capacité à s’adapter et à créer des liens avec chacun.
- Brigitte. Il y a quelque chose de profond dans la foi de Nicodème. Il ne peut parler de quelque chose sans nous renvoyer à l’Évangile. Nicodème a su approcher les paroissiens avec son enthousiasme et nous motiver à prendre des responsabilités (préparation au baptême, catéchèse…).
- Olivier. Nicodème nous a touchés par sa personnalité et sa capacité à comprendre les autres. Il a rendu vivante et visible la présence de l’Église.
Pascal Gbikpi, équipe de coopération missionnaire du diocèse de Beauvais
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