Grand rassemblement des Antilles-Guyane le 11 novembre à Saint-Sulpice
À l’occasion des 80 ans de l’Aumônerie Nationale Antilles-Guyane, en présence des évêques de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique, une messe s’est déroulée le 11 novembre 2024, à l’église Saint-Sulpice (Paris). Témoignage de Pascal Gbikpi, coordinateur de l’aumônerie Antilles-Guyane (ANAG).
Ce 11 novembre 2024, le traditionnel rassemblement des Antilles-Guyane s’est tenu en trois temps : la rencontre avec les évêques, louange-témoignages avec les jeunes et grande messe antillo-guyanaise. C’est dans la salle paroissiale de l’église Notre-Dame des Champs que la journée du 11 novembre 2024 a commencée, avec une rencontre entre les évêques des Antilles-Guyane et les délégations antillo-guyanaises de diverses régions de l’hexagone (Île-de-France, Hauts-de-France, Alsace, Rhône-Alpes, Bourgogne, Normandie).
Les échanges entre les délégations et les évêques ont été particulièrement riches, abordant une grande variété de thèmes : nécessité d’accueillir les jeunes domiens au moyen d’une pastorale qui leur soit spécifiquement dédiée et leur permette de mettre leur foi reçue aux Antilles au service de leur insertion dans leur nouvelle paroisse locale ; souhait de nombreuses communautés antillo-guyanaises d’avoir un aumônier qui leur soit spécialement rattaché ; désir des Antillo-Guyanais de se rapprocher d’autres communautés des Outre-Mers (Réunionnais, Mauriciens…) et même d’autres cultures afin d’entrer en relation et évoluer ; participation des chrétiens antillo-guyanais aux cérémonies mémorielles et initiatives destinées à mieux faire connaître et valoriser leur histoire ; désir de mettre la foi antillaise au service de la catholicité de l’Église ; multiplier les initiatives et engagements des communautés antillaises (catéchèses, retraites spirituelles, pèlerinages, chorales, messes antillaises, Chanté Noël…) ; faire connaître l’ANAG à d’autres régions de l’hexagone afin d’en faire un pont entre l’Outre-Mer et la métropole.
Après le repas pris à Notre-Dame-des Champs, les fidèles se sont dirigés vers l’église Saint-Sulpice où une séance de louanges-témoignages a rassemblé les jeunes autour de leurs évêques auxquels ils ont soumis trois questions : comment concilier les aspirations des jeunes avec les valeurs de leur foi, tout en évitant les pièges des réseaux sociaux ? En tant que jeunes, avons-nous le droit d’espérer un monde meilleur et comment cultiver cette espérance au quotidien ? comment pouvons-nous, les jeunes, être davantage associés à la vie des paroisses afin de vivre notre foi de façon plus active ?
La messe a commencé à 15h avec près de 3 000 fidèles rassemblés autour de plusieurs évêques (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Créteil, Évry) et d’un grand nombre de prêtres et diacres. Dans son homélie, Mgr David Macaire, archevêque de Fort-de-France a expliqué que nous pouvons voir l’Évangile d’une façon morale, sans faire appel à la foi, faire le bien et en recueillir la récompense, sachant que la solidarité est inscrite même dans la vie animale et végétale. Le fait d’aider l’autre est inscrit en nous. Les dix commandements sont inscrits en nous et tout homme ne peut que s’y reconnaître quel que soit ce qu’il fait de sa vie. Pourtant, si nous n’avons pas Jésus dans notre vie, si nous n’avons pas la grâce, il nous est difficile, voire impossible, de suivre les dix commandements. Tout humain est d’accord avec le fait qu’on doit aimer, mais l’individualisme, l’égoïsme l’empêchent de le faire. Car l’homme est rattrapé par le mystère du péché et du mal. Sans la grâce, il ne peut faire le bien. Si Jésus est si sévère envers ceux qui ne font pas le bien, c’est parce qu’ils ont trahi leur vocation, cette incroyable vocation que nous avons d’être des fils du Créateur. La révélation, c’est que chacun de nous est une icône du Christ et que mon prochain est, lui aussi, une icône du Christ. Quels que soient les crimes que tu as commis, Dieu te dit : « Je te donne ma grâce pour que tu sois ma main dans ce monde. N’aie pas peur d’être chrétien, n’aie pas peur d’entrer dans l’église proche de chez toi, car tu es l’Église ». Au soir de notre vie, Dieu ne regardera pas nos fautes, mais Il nous dira : « venez les bénis de mon Père, venez dans les bras de mon Père dont vous êtes les témoins ».
Après la messe, le maire du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, a tenu à honorer la communauté antillo-guyanaise en la conviant à une réception dans la grande salle des fêtes de son hôtel de ville.
Pascal Gbikpi, coordinateur de l’aumônerie Antilles-Guyane