Migration : colloque en Afrique du Sud

L’Institut de théologie Saint-Joseph (SJTI) de Cedara, dans le KwaZulu Natal en Afrique du Sud, organisait les 14 et 15 avril, en collaboration avec le Bureau des migrants et réfugiés de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC) et des congrégations religieuses, une conférence annuelle sur les migrations, Migration en Afrique.

Ce colloque avait pour but d’aborder le phénomène mondial de la migration sur le continent africain afin de contribuer à une meilleure action au niveau de l’Église et de la société. Il a rassemblé plus de 300 participants, agents pastoraux, étudiants du SJTI, représentants de la société civile et du Conseil chrétien du KwaZulu Natal ainsi que des migrants et des réfugiés qui ont témoigné de leur expérience dans leur pays d’accueil, l’Afrique du Sud.

Le premier jour de la conférence a vu la participation de représentants de la SACBC, de membres du clergé et de théologiens qui ont abordé le phénomène de la migration en Afrique.

Dans son discours de bienvenue, le coordinateur de la conférence, le père Wilbert Gobo, théologien tanzanien, a déclaré : « Nous sommes tous des migrants et nous devons être solidaires des autres migrants ». Il a ensuite cité l’encyclique « Fratelli Tutti » et souligné l’invitation du pape François à « être solidaire avec les migrants ». Le père Gobo a ajouté que le pape François « plaide pour la création d’une gouvernance mondiale des migrants ».

Le père Gobo a ensuite remercié les orateurs principaux et les participants en déclarant : « Ce sont les participants qui font le succès d’une conférence. Sans participants, il n’y a pas de conférence. C’est vous qui la rendez possible ».

La première matinée a été marquée par le discours du premier président du Bureau de la SACBC pour les migrants et les réfugiés, Mgr Joseph Buti Tlhagale, archevêque de Johannesburg, qui s’est concentré sur la situation critique des migrants et la xénophobie en Afrique du Sud. Selon lui, les violences entre migrants et locaux en Afrique du Sud qui se produisent par intermittence ne sont pas planifiées : « Parfois, elles se produisent à la suite d’une protestation concernant la fourniture de services, en raison du manque d’eau potable, d’électricité, de logements, de toilettes à fosse, d’écoles, et ainsi de suite. Dans ces cas-là, la colère et la frustration de la population locale face aux promesses vides du gouvernement ont tendance à engloutir les migrants qui vivent dans le même quartier que les manifestants ». Il a ensuite déclaré que les Sud-Africains risquaient d’être victimes de représailles à l’étranger s’ils continuaient à harceler les migrants et les réfugiés dans le pays, tout en soulignant les efforts de l’Église catholique pour aider les sans-papiers et les réfugiés à s’enregistrer en ligne.

La session de l’après-midi a débuté par un discours de Mgr Joseph Mary Kizito, évêque d’Aliwal et nouveau président du Bureau. Dans ses remarques, Mgr Kizito a encouragé les participants à revisiter le plan pastoral de la SACBC, qui met l’accent sur le ministère en faveur des migrants, des réfugiés et des victimes de la traite des êtres humains.

Un autre intervenant très écouté a été le cardinal Wilfrid Fox Napier, ancien archevêque de Durban, qui a déclaré que le refus d’accueillir des migrants en Afrique du Sud allait à l’encontre de l’appel à accorder une attention particulière à « l’étranger, la veuve et l’orphelin ». Il ajoutait : « Il est donc étrange, mais encore plus déconcertant, que dans un pays comme le nôtre, qui prétend être chrétien, du moins en ce qui concerne les personnes qui se disent chrétiennes, il y ait une violation aussi flagrante de ce commandement divin, et pire encore, que notre échec ou même notre refus d’accepter les migrants soit des plus évidents en ce qui concerne nos frères et sœurs d’Afrique ».

Dans de nombreux pays africains, la violation des droits de l’homme est la cause la plus fréquente pour laquelle des hommes, des femmes et des enfants deviennent des personnes déplacées, des migrants ou des réfugiés, a indiqué le cardinal Napier avant de féliciter les organisateurs.

D’autres sujets ont été abordés au cours des deux jours de la conférence sur l’immigration : les questions liées à la demande de visa, le nombre croissant de femmes et d’enfants migrants, ainsi que la collaboration des chefs religieux dans la lutte contre la violence envers les migrants au KwaZulu Natal.

Annie Josse
SNMM
Avril 2023

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