Migration et traite des êtres humains à l’Assemblée en Afrique du Sud

La Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe présente son plan quinquennal sur la migration et les victimes de la traite.
Le Centre de retraites et de conférence Padre Pio à Pretoria vient d’accueillir 46 agents pastoraux diocésains d’Afrique du Sud, du Botswana et d’Eswatini pour une assemblée générale annuelle de deux jours sur la migration et la traite des êtres humains.
Organisée par la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC), cette rencontre visait à renforcer les stratégies pastorales en réponse aux défis posés par la migration et à la menace croissante de la traite des êtres humains.
Dans une interview lors de cette assemblée générale annuelle (AGA), Mgr Joseph Kizito, évêque chargé des migrants, des réfugiés et de la traite des êtres humains au sein de la SACBC, a exhorté l’Église à s’exprimer plus fermement en faveur des personnes en déplacement et des victimes de la traite des êtres humains. Il a déclaré que l’AGM des 26 et 27 août, placée sous le thème « Migrants, missionnaires d’espérance », thème choisi par le pape François pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié du 5 octobre, visait à responsabiliser les agents pastoraux diocésains et à non seulement « prendre soin des migrants, mais aussi à marcher avec eux » dans un esprit synodal, car « les migrants et les réfugiés ont aussi beaucoup à dire, beaucoup à partager, beaucoup à apporter au pays d’accueil et aux communautés d’accueil. Nous ne faisons pas les choses pour eux, mais avec eux ».
Un appel prophétique face à l’exclusion
Dans cette interview, Mgr Kizito a fait part de ses inquiétudes face au nombre croissant de cas signalés de migrants et de réfugiés se voyant refuser l’accès aux soins de santé dans les établissements publics. « Ce n’est pas la politique du gouvernement de priver les gens de leurs droits fondamentaux à la santé et à l’éducation », a-t-il déclaré, en ajoutant : « Cette exclusion a été détournée par les politiciens à des fins personnelles. Le gouvernement promeut l’inclusion, mais la faiblesse de la mise en œuvre et l’opportunisme politique ont laissé les migrants et les réfugiés livrés à eux-mêmes. »
Rappelant la déclaration de la SACBC du 10 juillet 2025, signée par le président de la Conférence, le cardinal Stephen Brislin, Mgr Kizito s’est fait l’écho de l’archevêque Siegfried Mandla Jwara, dont la déclaration du 22 août, condamnait la pratique consistant à refuser l’accès des migrants aux cliniques et aux hôpitaux, en insistant sur le fait que l’accès aux soins de santé était un droit humain fondamental.
Mgr Kizito a également mis en garde contre les récentes demandes d’expulsion des enfants étrangers des écoles sud-africaines. Il a déclaré : « L’éducation et la santé sont des droits fondamentaux. Si l’Église ne se lève pas et ne devient pas une voix prophétique, nous risquons de devenir une Église guidée par la politique plutôt que par l’Évangile. »
Plan pastoral stratégique 2025-2029
La présentation de la première ébauche du Plan pastoral stratégique 2025-2029 sur la migration et la traite des êtres humains a été au centre de l’assemblée générale annuelle. Mgr Kizito a décrit ce plan comme une feuille de route destinée à guider les diocèses de la région de la SACBC.
« Comme tout département, nous avons besoin d’une vision, d’une mission et d’un plan. Cette stratégie quinquennale s’appuie sur le cycle pastoral et s’inspire d’une analyse SWOT. Nous avons examiné nos forces, nos faiblesses, nos opportunités et nos menaces, et surtout, nous nous sommes demandés : que disent l’Évangile et l’Église synodale au sujet des migrants ? », a-t-il expliqué.
La traite des êtres humains : une menace croissante
La réunion a également examiné le défi croissant que représente la traite des êtres humains. Mgr Kizito a fait remarquer que l’Afrique du Sud est devenue un terrain de recrutement, une plaque tournante et un pays de destination.
Il a déclaré : « La traite des êtres humains se produit dans nos propres communautés, par le biais des réseaux sociaux, par le biais de fausses offres d’emploi. Le chômage rend nos jeunes vulnérables. En tant qu’Église, nous devons sensibiliser, être vigilants et travailler avec d’autres pour y mettre fin. »
Un appel à l’unité
Alors que l’AGM touchait à sa fin, Mgr Kizito a appelé à une collaboration plus étroite. « Nous ne pouvons pas y arriver seuls », a-t-il déclaré. « Nous devons travailler avec d’autres Églises, avec le gouvernement, avec la société civile. Si nous sommes unis – évêques, prêtres, religieux, laïcs – nous pouvons répondre à la xénophobie, à la traite des êtres humains et à l’apatridie avec compassion et courage », a-t-il conclu.
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