La Rioja 40 ans après…
En juillet 1976, le prêtre français Gabriel Longueville, originaire du diocèse de Viviers, était assassiné en Argentine. Pendant la même période étaient également assassinés le religieux Carlos de Dios Murias, le laïc Wenceslao Pedernera et l’évêque de La Rioja Enrique Angelelli.
Le père Luc Lalire nous retrace ici l’histoire des relations entre les diocèses de Viviers et de La Rioja.
« Nous célébrons et faisons mémoire en reconnaissance de la semence de nos témoins »
En ce 41° anniversaire de l’assassinat des 4 témoins du diocèse de La Rioja en Argentine, Wenceslao Pedernera, laic, Carlos Murias et Gabriel Longueville prêtres, et Mgr Enrique Angelelli, assassinés entre le 18 juillet et le 4 août 1976.
À l’occasion du 40° anniversaire de la mort de Carlos Murias et de Gabriel Longueville, en juillet 2016, nous nous sommes rendus à La Rioja avec une délégation du diocèse de Viviers (Ardèche) et des membres de la famille de Gabriel, composée d’une quinzaine de personnes. Cette rencontre fut un beau temps fort qui a relancé une dynamique de liens entre les deux évêques de La Rioja (Mgr Marcelo Colombo) et de Viviers (Mgr Jean Louis Balsa).
L’évêque de La Rioja a été un hôte accueillant et prévenant, amical et très reconnaissant de notre visite. En retour, cette année, il a souhaité rendre visite au diocèse de Viviers lors des festivités de Pentecôte. Une autre rencontre aura lieu l’année prochaine à La Rioja entre l’évêque de Viviers et une délégation de jeunes qui se rendra aux JMJ du Panama.
Puissions-nous poursuivre ce lien entre nos Églises…
Mgr Colombo s’est rendu à Rome en juin dernier pour apporter les conclusions du procès de béatification qui est clos du côté diocésain. Il a voulu présenter les 4 « états de vie » de laïc, prêtre diocésain, religieux et évêque, dans une même cause. Cette volonté d’associer les 4 témoignages est de montrer leur unité et celle de la persécution, qui visait finalement Mgr E. Angelelli en premier chef.
Nous pouvons nous rappeler que lorsque Mgr Romero a été reconnu comme martyr au Salvador, cela a constitué un pas décisif pour comprendre que la mort donnée « en haine de l’évangile » ne concernait pas que des peuples ne partageant pas la foi chrétienne, mais qu’elle pouvait être d’une égale façon, motif de martyr.
Au-delà des événements douloureux, nous pouvons relire cette histoire encore récente, comme une manière d’associer à l’histoire complexe des peuples d’Amérique latine, et de leur Église, l’Église de notre pays. C’est le témoignage d’une même fidélité à l’Evangile des prêtres ou religieux-religieuses venus de l’Église de France.
Le lien entre les évêques actuels renouvelle aussi cette continuité. Je l’ai vécu à une autre occasion lors de la mémoire des 30 ans de la mort d’André Jarlan au Chili, avec le diocèse de Rodez. Puissions-nous poursuivre ce lien entre nos Églises en partageant un même témoignage de foi, et un même attachement au Peuple de Dieu, quel que soit le continent auquel il appartient !
Père Luc Lalire
Juillet 2017