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Naissance de la Conférence Ecclésiale de l’Amazonie

Le Document final du Synode sur l’Amazonie, en octobre 2019, proposait la création d’un organisme épiscopal qui élabore un plan pastoral pour l’Amazonie[1]. Dès la fin du synode, une commission, présidée par le cardinal brésilien Cláudio Hummes, était créée en ce sens.

2020.08.19_CEAmazonie. Naissance de la Conférence Ecclésiale de l’Amazonie

Naissance de la Conférence Ecclésiale de l’Amazonie.

Le 29 juin 2020, la Conférence Ecclésiale de l’Amazonie était constituée, avec l’objectif de promouvoir la synodalité de l’Église dans la région panamazonienne et de contribuer à « délimiter le visage amazonien de l’Église et à poursuivre la tâche de trouver de nouveaux chemins pour la mission évangélisatrice ». Elle rassemble des personnes des neuf pays amazoniens[2], représentant le Peuple de Dieu en Amazonie : évêques, prêtres, religieux, religieuses et laïcs. En sont membres 10 évêques des conférences épiscopales des pays amazoniens (dont Mgr Lafont, évêque de Cayenne), les présidents des quatre organismes ecclésiaux régionaux – le Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), le Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), la Conférence latino-américaine des religieux (CLAR) et la Caritas Amérique latine et Caraïbes – ainsi que des représentants des peuples autochtones.

Monseigneur David Martínez de Aguirre Guinea, évêque de Puerto Maldonado au Pérou, où le pape François avait rencontré en janvier 2018 les populations de l’Amazonie et lancé les travaux de l’assemblée pré-synodale, a été nommé vice-président de la nouvelle institution, présidée par le cardinal Hummes. Il considère la Conférence Ecclésiale comme un « banc d’essai pour l’Église universelle », en connexion avec le rêve du pape François exprimé dans « La joie de l’Évangile ». Une des grandes nouveautés, pour Mgr Martínez de Aguirre, est la présence des femmes et de la voix des territoires. Dans une interview donnée à Religion Digital, il explique que la Conférence est l’organisme qui va coordonner,  promouvoir, tous les rêves que le pape François expose dans Querida Amazonia et tout le renouveau pastoral et évangélisateur de l’Amazonie. C’est le pape François, affirme l’évêque, qui a suggéré qu’elle soit ecclésiale et non épiscopale, dans la continuité du synode, une expérience de synodalité, où les évêques n’étaient pas les leaders exclusifs mais des participants faisant partie du chemin ecclésial.

Le communiqué de présentation de la nouvelle Conférence, continue Mgr Martinez, dit « qu’elle est une réponse opportune au cri des pauvres et de notre sœur la mère Terre. Pouvons-nous dire que la synodalité, les pauvres et l’attention à notre sœur la mère Terre, à la maison commune, sont les éléments fondamentaux du pontificat du pape François et que cette Conférence veut promouvoir tout cela ? » Et il ajoute à ces éléments la passion pour un Évangile qui est Bonne Nouvelle pour l’Amazonie et de l’Amazonie pour le monde.

La Conférence est signe du visage amazonien de l’Église, poursuit-il, puisqu’elle inclut des femmes, dont le rôle sera ce qu’il est déjà à la base, dans les communautés, les paroisses, les diocèses, où elles sont présentes avec une parole très claire et nécessaire, très autorisée. C’est le visage de l’Église en Amazonie, une Église où la femme est un sujet important et clairement défini.

Il en va de même de la présence des représentants des peuples autochtones, eux aussi des sujets actifs. Leur présence permettra d’aborder, affirme Mgr Martinez, les questions des territoires, de l’attention à la maison commune, l’éducation, la culture, la santé, l’interculturalité, l’inclusion de tous les peuples, d’une manière significative et enrichissante. La Conférence permettra d’établir l’alliance déjà existante entre l’Église et les peuples et organisations autochtones sur une base durable et permanente pour l’avenir.

La Conférence est née, il s’agit maintenant de la faire vivre, de voir comment elle va mettre en œuvre toutes les intuitions de Querida Amazonia. L’Assemblée constitutive de la Conférence Ecclésiale de l’Amazonie s’est tenue par visioconférence les 26 et 29 juin.

Annie Josse

Le lundi 5 octobre 2020, de 19h à 22h, aura lieu au 58 avenue de Breteuil une soirée-débat à l’occasion de la parution aux Éditions Lessius de l’édition commentée par les jésuites du CERAS de l’exhortation apostolique Querida Amazonia (participation libre sur inscription pour raisons de sécurité).

 

[1] Article 115
[2] Brésil,66%, Pérou 13%, Bolivie 11%, Colombie 6%, Équateur 2%, Venezuela 1%, Guyane, Surinam et Guyane française 1%)
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