50 ans après le coup d’état au Chili, faire mémoire

À l’occasion de la commémoration du 50^ème anniversaire du coup d’état au Chili, le Service National Mission et Migrations et l’association CEFAL ont organisé un événement en vue de la prochaine publication de Documents Episcopat consacré à l’engagement des prêtres Fidei Donum en Amérique Latine ainsi que pour permettre à leurs auteurs de présenter le documentaire « Au nom de tous mes frères » de Samuel Laurent Xu, et le livre « Des femmes contre Pinochet: Odile Loubet et les résistantes de l’ombre » de Gaspard Marcacci Thiéry et Samuel Laurent Xu.

Le documentaire et le livre nous racontent l’histoire de Nadine Loubet, mieux connue comme « sœur Odile », une religieuse dominicaine d’origine française engagée dans les quartiers populaires du Chili. Dans ce contexte de répression et de dictature, sœur Odile décide de s’engager au nom de sa foi, auprès des personnes arrêtées, disparues et torturées, en participant à différentes actions de résistance avec d’autres chrétiens membres de communautés ecclésiales de base. Le dialogue qui a suivi la projection a permis aux participants de mieux comprendre la situation du Chili des années 70 et de donner la parole à différentes personnes, devenues réfugiées politiques en France, qui ont rappelé comment elles avaient été accueillies dans l’ambassade de France au Chili.

Cette soirée a été l’occasion d’honorer l’engagement de tous ces prêtres, religieux et religieuses ainsi que de nombreux laïcs français qui se sont engagés pendant les années les plus dures de la dictature en Amérique Latine aux côtés de tous les chiliens. C’était aussi l’occasion de rappeler qu’aujourd’hui plusieurs pays, que ce soit en Amérique Latine ou en Afrique, connaissent un retour à ces années marquées par la terreur et où nous constatons une dégradation de la démocratie et la montée du populisme. D’où l’importance que notre Église continue à s’insérer dans la ligne prophétique qui l’a toujours animée : annoncer la bonne nouvelle, dénoncer les injustices et s’engager pour faire advenir une société plus juste, plus démocratique et plus fraternelle.

Marcela Villalobos Cid