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De Itapiranga à Lindoia : nouvelle mission pour les Auxiliaires du Sacerdoce en Amazonie

Les Auxiliaires du Sacerdoce sont en Amazonie brésilienne depuis 2020, et viennent en juillet 2024 de changer de lieu de mission, elles racontent leurs premiers pas à Lindoia.

De Itapiranga à Lindoia : une nouvelle mission pour les Auxiliaires du Sacerdoce en Amazonie

Temps de partage avec la communauté locale.

Le 26 février dernier, Lene (Elenilda) a quitté sa terre natale, la Bahia, pour nous rejoindre à Itapiranga (Amazonas), où Jaci et moi, avions été envoyées en 2020. Le 6 mars nous avons déménagé pour Lindoia, notre nouveau lieu de mission. Pour la petite histoire, nous sommes logées dans un logement qui fait corps avec l’église, ce qui est la première nouveauté à laquelle nous devons nous adapter !

Lindoia est située à 181 km de Manaus, à 87 km de la municipalité d’Itacoatiara, traversée par la route nationale AM 010 et encastrée dans un méandre du fleuve Urubu. Ce n’est pas un « municipio » comme l’était Itapiranga, mais une « vila » qui fait partie du municipio d’Itacoatiara. C’est un territoire beaucoup plus rural qu’Itapiranga, avec un habitat dispersé et composé en partie par ce qu’on appellerait en France des « maisons de campagnes » appartenant à des gens de Manaus ou Itacoatiara. Cela fait que deux populations se côtoient, une relativement riche, de culture citadine et qui ne réside pas en permanence à Lindoia, et l’autre, rurale, avec un revenu très faible, un grand taux d’analphabétisme, des problèmes d’inceste, et une mobilité extrêmement réduite.

Il n’y a pas d’emploi à part le restaurant de la gare routière, quelques petits commerces et le service public (poste de santé, école primaire). Les principales activités économiques tournent autour de l’agriculture (apparemment surtout manioc et café), de la pisciculture, de l’extractivisme (noix du Para, bois, charbon), et du tourisme, avec la pêche sportive.

Du point de vue ecclésial, Lindoia fait partie d’une paroisse, São José, basée à Itacoatiara qui regroupe un grand nombre de communautés ecclésiales missionnaires situées le long de la route nationale, ou plus exactement disséminées autour de cette route, et rejointes par des chemins de terre (ramal) difficilement accessibles à la saison des pluies, d’autant plus que la région est très vallonnée.

Ces communautés, souvent composées de deux ou trois familles seulement, sont regroupées en aires missionnaires. Celle de Lindoia regroupe 3 ou 4 communautés assez vivantes et d’autres plus éteintes sur un rayon de 40 km.

Dans la région, les catholiques sont nettement minoritaires et souvent isolés. Alors beaucoup se tournent vers les autres églises (Adventiste et Assemblée de Dieu notamment) ou abandonnent toute pratique religieuse.

Le désir de l’évêque est que notre présence puisse redynamiser l’église locale, à commencer par Lindoia où il n’y avait plus de catéchèse depuis 3 ou 4 ans, ni aucune activité pastorale hormis la célébration du dimanche soir. Il nous a demandé instamment de commencer par visiter les familles, de les inviter à revenir à l’Église. Il nous a instituées ministres de la Parole et de l’Eucharistie pour que nous puissions présider les célébrations, mais en nous demandant aussi de former les laïcs. Il a mis à notre disposition une voiture « tout terrain » pour que nous puissions aller à l’intérieur des terres.

Sœur Anne Genolini, Auxiliaire du Sacerdoce

Article paru dans Du levain pour demain, bulletin des Auxiliaires

Lene : pourquoi suis-je venue en Amazonie ? Qu’est-ce que j’espère ?

Premièrement, ce pour quoi je suis venue, je pense que la présence de la vie religieuse consacrée est encore un signe au milieu des plus pauvres. L'Église, par la voix du Pape François, a invité les personnes consacrées à s'amazoniser, c'est-à-dire à être présentes dans la réalité amazonienne.

Deuxièmement, je dois obéissance au groupe dont je fais partie. Nous avons été invitées à faire un discernement profond et mûr, pour voir la possibilité de continuer ou non une présence en Amazonie. Étant donné qu'il n'y avait que deux sœurs là-bas et quatre dans la Bahia, je me suis rendue disponible pour rejoindre la communauté d’Amazonie, avec beaucoup de liberté et le désir d’apporter mes forces et ma présence dans cette région, où pour moi tout sera nouveau. Et après que j’ai répondu oui, mon cœur s’est réjoui en voyant la possibilité de renouveler mon appel et ma vocation dans la congrégation. Ici, je suis très heureuse. Et j'espère être une présence qui redonne sens à mon oui, en contribuant à la foi, et en m'engageant à être ouverte à la culture, à l'histoire et à la réalité de ce peuple, en étant une voix attentive aux cris et à la souffrance, même sans répondre à tout, mais au moins ne pas être indifférente à ce que nous voyons et entendons.

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