Originaire de la province de Siem Reap où son père est pêcheur, elle monte à la ville. Sa langue maternelle est le khmer mais elle apprend le français dès son jeune âge et ainsi fréquente l’Alliance française. Attirée par l’encadrement des enfants, elle fait un séjour d’un mois à Toulouse en 2019 pour obtenir un Bafa pour s’occuper des enfants des expatriés français.

Grâce au volontariat de solidarité internationale et à la Délégation catholique pour la coopération, elle a été mise en lien avec l’école Saint-Joseph de Liffré qui a déjà des expériences dans le domaine de l’ouverture à l’international et, après une formation à Paris, Sokchantha est accueillie à Liffré et hébergée par Nathalie, enseignante en CE2.

Des élèves curieux

Après une période d’observation, Sokchantha est en charge des séances sportives et de motricité de toutes les classes des écoles Saint-Joseph et Sainte-Catherine. En l’absence d’expérience couverte par son Bafa, elle reconnaît avoir eu une appréhension concernant les petits. Elle gère l’échauffement en début de séance en anglais qu’elle maîtrise. Durant ces quatre jours d’école de 8 h à 18 h, l’emploi du temps est chargé. Elle participe aussi à l’aide aux leçons. À la charge purement sportive, elle ajoute un volet méditation et d’initiation au yoga en fins de séance.

Concernant le volet culturel, des temps forts sont proposés aux élèves où elle présente son pays. Les élèves sont curieux et posent beaucoup de questions. Les rythmes scolaires les intéressent. “Et qui garde les enfants le reste du temps ?”, demandent-ils quand ils sont surpris que l’école se passe par demi-journée et où les enfants vont en uniforme. “Croyez-vous en Jésus ?” “Fêtez-vous Noël ?” questionnent-ils quand elle précise qu’elle est bouddhiste. Elle leur parle du nouvel an khmer qui aura lieu le 14 avril.

“J’adore Liffré”

La famille qui l’accueille lui fait découvrir la région et lui offre de nombreuses occasions de rencontres. La crainte de s’ennuyer loin de la grande ville s’est estompée. “J’aime bien cet endroit calme ; les gens sont gentils et accueillants” confie-t-elle allant jusqu’à dire “J’adore Liffré”. Un accident la laissant en fauteuil roulant en 2020 la retient de reprendre un vélo et plus encore la compétition comme auparavant.

Sans doute y aura-t-il de l’émotion avant de repartir probablement en août prochain, mais de retour au pays, elle envisage de faire un centre de loisirs périscolaire, d’enseigner une langue étrangère mais aussi de faire connaître et de transmettre la tradition de la campagne de son pays… et pourquoi pas de fonder une famille.

Georges Joulaud

Paru dans le journal paroissial  En chemin avec Saint-Michel, paroisse Saint-Michel de L’Illet-en-Liffré