« La parole de Dieu dans mon parcours de migration »

témoignage de Soeur Elisabeth

Quelques extraits du témoignage de Sœur Élisabeth Truong Thi Nhàn, Sœur de la Providence de Portieux, membre de l’équipe diocésaine de la pastorale des migrants et de la coopération missionnaire du diocèse de Nancy et Toul, accompagnatrice des communautés vietnamienne, cambodgienne et laotienne.

D’origine vietnamienne, je suis née et j’ai été élevée au Cambodge, où mes arrière-grands-parents étaient des émigrés arrivés de Tây Ninh (Vietnam) et installés le long du Mékong sous le protectorat français, avant ma naissance.

Baptisée par un père MEP, je suis entrée en 1961 au noviciat des Sœurs de la Providence à Phnom Penh.

En 1970, après le coup d’État qui a renversé Sihanouk, la guerre civile a commencé et les Vietnamiens du Cambodge ont été pris dans un déchaînement de violence qui a fait de très nombreuses victimes. Beaucoup parmi nous, par familles et par villages entiers, et nous-mêmes, les religieuses, avons dû quitter le Cambodge pour aller nous réfugier au Vietnam. Et c’est ainsi que nous sommes devenues, avec les autres réfugiés, des étrangers aussi dans notre propre patrie.

En 1973, on m’envoie continuer ma formation en France avec le projet d’un retour au Cambodge, un jour, comme missionnaire. Deux ans plus tard les Khmers rouges prennent Phnom Penh et les communistes vietnamiens prennent Saïgon. Impossible de retourner… Je reste en France, puis à Rome.

En 1979, c’est l’arrivée massive en France des réfugiés du Sud-Est asiatique et des boat people vietnamiens, cambodgiens, laotiens qui, ayant fui le régime communiste de leurs pays respectifs, avaient d’abord trouvé refuge dans des camps avant de partir vers les pays qui pouvaient les accueillir. Je suis rappelée en France pour me rendre proche d’eux, et l’évêque de Nancy et Toul m’invite à faire partie de l’équipe de la pastorale des migrants et de la coopération missionnaire. On avait recours à moi souvent comme interprète dans les commissariats et les hôpitaux. J’ai accompagné également des catéchumènes. Proche, toujours, des réfugiés pour leur rendre les services dont ils avaient besoin et que je pouvais leur offrir, j’ai été souvent un trait d’union, un pont entre les associations et les paroisses où les réfugiés étaient accueillis.

Ainsi, c’est au contact d’autres cultures que je me vois différente ; et cette différence m’enrichit ; et j’apprends ainsi que Dieu est catholique (universel), car il a le visage de tout pays, de toute langue et de toute culture. C’est ainsi que je découvre, peu à peu, avec d’autres, en Église, le service de la Pastorale des migrants et de la Mission universelle.

Le témoignage intégral de sœur Elisabeth est à retrouver dans la revue Missions Etrangères de Paris n° 606 de septembre 2024

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