Marche des milliards de pesos : aux Philippines, des évêques défilent contre la corruption

CPCB News - Philippines

Les évêques philippins ont appelé les catholiques à participer aux marches et aux journées de prière organisées le 21 septembre dans tout le pays pour protester contre la corruption.

Ils étaient des dizaines de milliers à prendre part aux marches à Manille et dans plusieurs autres villes philippines, à la date anniversaire de la proclamation de la loi martiale par Ferdinand Marcos, en 1972.

Des marches présentées comme « une prise de position morale » par un communiqué du cardinal David, président de la Conférence épiscopale philippine (CBCP), publié à la veille de la marche, le 20 septembre.  « Ne répondons pas à la corruption par l’apathie ou la violence, mais par la foi, le courage et l’unité. Élevons nos voix dans la prière, dans la conscience et dans l’action pacifique », déclare-t-il en invitant diocèses, paroisses, établissements scolaires, à se retrouver dans la prière en solidarité avec le rassemblement sur l’EDSA à Manille.

Un grand nombre de prêtres, religieux et religieuses, de nombreux évêques ont participé à la marche, au terme de laquelle le cardinal David a pris la parole devant le monument EDSA People Power, pour appeler à ne pas se limiter à des rassemblements d’une journée, mais au contraire à poursuivre de manière pacifique les manifestations anti-corruption. « La corruption ne se résume pas à l’argent volé », a déclaré Mgr David. « Elle concerne l’avenir qui continue d’être volé : des communautés qui sont toujours inondées, un environnement détruit et des opportunités gâchées pour nos enfants. »

S’adressant aux marcheurs rassemblés, le cardinal Pablo Virgilio David a déclaré qu’il n’était « pas trop tard » pour les fonctionnaires et les entrepreneurs qui voudraient se racheter s’ils étaient prêts à dire la vérité. « Beaucoup de nos compatriotes sont tombés dans le gouffre de la corruption. Ils peuvent encore se repentir », a-t-il affirmé en tenant sa crosse épiscopale, qu’il a comparée à celle d’un berger servant à sauver les brebis égarées, mais aussi à « frapper les chiens sauvages et les crocodiles qui gaspillent l’argent du peuple ».

sur le même sujet

Philippines : non à une dérive autoritaire

Cri d'alarme de la conférence des évêques des Philippines devant les signes de dérive du régime Duterte, dans une lettre pastorale lue aux messes dominicales.

Asie-Pacifique
Amérique latine
Europe
Afrique
Moyen-Orient