<!--
-->

Voyage du pape à Lesbos auprès des réfugiés

Le pape François en visite à Lesbos

Le pape François en visite à Lesbos

Samedi 16 avril , le pape s’est rendu auprès des réfugiés/migrants à Lesbos (ile grecque faisant face aux côtes turques) avec le patriarche Bartholomée et l’évêque orthodoxe d’Athènes Jérôme. Visite humanitaire et œcuménique.
Le pape a fait des réfugiés/migrants un point fort de son attention, et du souci qu’on leur porte un critère de la qualité d’une société. On se souvient de ses paroles fortes à Lampedusa, au Mexique et aux USA sur ce thème. Il n’a cessé de mettre en garde l’Europe contre la fermeture de ses frontières … et de son cœur du même coup. Un article de Dominique Chassard décrypte les relations complexes entre le pape et l’Europe.  

Ce samedi, nouvelle visite aux migrants/réfugiés dans cette ile hautement symbolique de Lesbos, aussi emblématique que Lampedusa.
Pour prolonger cette visite, on pourra s’informer de la situation des réfugiés dans l’Union Européenne, pour ne pas se laisser emporter par ses impressions ou ses passions. L’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) vient opportunément de publier sa note mensuelle « Population et sociétés » sur ce sujet.

INED réfugiés 2015  

Voici l’introduction et la conclusion de cette note, à visée scientifique (ce qui est le but de l’INED). Partir de la réalité est la première étape de tout raisonnement qui se veut éthique. L’INED nous aide à partir des faits, des chiffres et non de peurs ou de rumeurs.

 

Un million de migrants arrivés sans visa en Europe en 2015 : Qui sont-ils ?

Un million de personnes environ sont entrées en Europe sans visa en 2015, au péril de leur vie, au cours de périples variés sur terre et sur mer. Les côtes méditerranéennes de l’Europe détiennent désormais le triste record mondial de la frontière la plus mortelle. La crise migratoire met à l’épreuve des valeurs fondamentales de l’Europe, de la libre circulation entre ses territoires jusqu’à l’accueil des ressortissants de pays tiers nécessitant une protection internationale. Plusieurs questions se posent à propos de cette crise : Quelle en est la nature ? Est-ce une crise de migrants ou de réfugiés ? Les personnes qui entrent en Europe de façon irrégulière le font-elles pour des raisons économiques ou parce qu’elles cherchent une protection internationale ? Dans le premier cas, le consensus partagé par les gouvernements est que ces personnes doivent être reconduites dans leur pays. Dans le second, dans la mesure où elles demandent l’asile, l’obligation légale est de les accueillir le temps que leur demande soit traitée. Enfin, comment sortir au mieux de cette crise ?

La traversée de la Méditerranée : des routes changeantes

Migrants_Mer-Egée

Alors que les entrées irrégulières en Europe à travers la Méditerranée sont un phénomène de grande ampleur depuis les années 1980, leur importance et leurs caractéristiques ont changé de façon radicale au cours de l’année 2014.
La migration irrégulière à travers la Méditerranée s’est développée d’abord en raison de l’imposition de visas d’entrée aux ressortissants de pays tiers (ne faisant pas partie de l’Union européenne – UE) suite à la crise économique du milieu des années 1970. Le nombre d’entrées irrégulières de ce type s’est maintenu autour de quelques dizaines de milliers par an jusqu’en 2013 (figure 1). En 2014, elles atteignent plus de 200 000, et en 2015, près d’un million.
En 2014-2015, les routes se sont progressivement déplacées de la Méditerranée centrale, à haut risque, vers la Méditerranée orientale, moins dangereuse. De fait, les routes migratoires avaient déjà changé de nombreuses fois, en raison des modifications de la carte des conflits au voisinage de l’UE (Syrie, Libye) et au-delà (Irak, Corne de l’Afrique), mais aussi des contrôles accrus des États de transit (Maroc) ou de destination (Espagne). Jusqu’en 2014, chaque route fermée par des contrôles de police était vite remplacée par une route plus longue et par conséquent plus périlleuse.
C’est ainsi que la Méditerranée est devenue la route migratoire la plus létale au monde depuis le début du XXIe siècle. Entre 2000 et 2015, on a enregistré 26 115 décès sur un total de 1 664 211 personnes ayant traversé, soit un risque de décès pendant le voyage de 15 ‰ en moyenne (avec un pic à 83 ‰ en 2009 – figure 2). Alors que l’année 2015 vient en second par le nombre absolu de décès (3 416), elle apparaît la moins létale avec un risque de décès de 3,7 ‰ (figure 2). Cette diminution sensible de la mortalité en mer vient de l’intensification des opérations de recherche et de secours de la marine italienne et d’un changement d’itinéraire. La route de 250 à 500 km de la Libye à l’Italie a été délaissée au profit de celle de 10 à 20 km entre la Turquie et les Iles grecques du Dodécanèse.

D’où viennent les migrants ?…

Lire la suite dans la note complète de l’INED

Mer-EgéeEt voici la conclusion de cette étude

La Méditerranée est devenue la route migratoire la plus létale au monde depuis le début du XXIe siècle, le risque de décès pendant le voyage y est en moyenne de 15 pour mille entre 2000 et 2015. Les réfugiés représentent la majorité des flux les plus récents. Leur proportion est passée de 33 % à 76 % parmi les migrants entrés irrégulièrement en Italie et en Grèce au cours des cinq dernières années. La « crise des réfugiés » se déroule parallèlement à une crise de dépopulation qui menace l’Europe. Les migrations de remplacement pourraient donc faire partie des réponses de l’Europe à sa situation démographique.

Antoine Sondag
Avril 2016

Echos de la visite du pape à Lesbos… par l’équipe de JRS (Jesuit Refugee Service) qui se trouve sur place

Echos de Lesbos visité par le pape François

 

 

 

Asie-Pacifique
Amérique latine
Europe
Afrique
Moyen-Orient