Élections 2017 : suite
2017 est une année électorale importante pour la France. Après les élections présidentielles qui ont vu la victoire d’E. Macron, des élections législatives auront lieu les 11 et 18 juin. L’enjeu est de savoir si le nouveau président disposera d’une chambre des députés pour le soutenir, pour s’opposer à lui, pour corriger/compléter/infléchir la politique voulue par lui…
On trouvera dans ce dossier des textes pour faire réfléchir à l’occasion de ce nouveau scrutin.
En premier lieu, la déclaration du président de la CEF à l’occasion de la victoire électorale d’E. Macron (1).
Ensuite, le texte le plus important publié par la CEF pour 2017, année électorale : Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique (2).
Enfin, on a gardé ici divers textes liés à la campagne pour les présidentielles : les déclarations des évêques et d’autres groupes de catholiques avant le second tour (3) ; la déclaration du porte-parole de la CEF au soir du premier tour des présidentielles (4) ; etc…
1- interview de Mgr Pontier
« C’est Monsieur Macron qui a été élu de manière importante, et il lui faut souhaiter de réussir pour le bien de notre pays, sinon ce serait catastrophique » , a expliqué Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France.
2- Déclaration du Conseil Permanent de la CEF, 13 octobre 2016
Le 13 octobre 2016 , le Conseil Permanent de la CEF a publié un texte à propos des élections présidentielles et législatives de 2017. Sous le titre : Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique. Surveiller la presse, le site internet de la CEF ou du SNMUE. Nous mettrons des articles sur le sujet.
« Si nous parlons aujourd’hui, c’est parce que nous aimons notre pays, et que nous sommes préoccupés par sa situation », disent les évêques du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France. Ils prennent la parole parce que les catholiques, citoyens à part entière au milieu de leurs contemporains, ne peuvent se désintéresser de ce qui touche à la vie en société, à la dignité et à l’avenir de l’homme. Ils s’adressent à tous les habitants de notre pays parce qu’il est fragilisé. Et que c’est ensemble que nous pourrons nous atteler à le refonder.
Ce petit livre avec le texte du Conseil Permanent de la CEF est en vente en librairie (ou par internet) à partir du jeudi 13 octobre, pour le prix de 4 € (Éditions du CERF, collection « Documents des Églises », 96 pages – oct. 2016 ).
Télécharger le texte : Retrouver le sens du politique
2bis – English version of the statement
On trouvera ici la version anglaise du texte publié en octobre 2016 par le Conseil Permanent de la Conférence des Évêques de France : « Dans un monde qui change retrouver le sens du politique ».
Restoring a sense of the political
2ter – Den Sinn für das Politische wiederfinden
Schreiben des Ständigen Rates der französischen Bischofskonferenz
Den Sinn für das Politische wiederfinden
3- Après le premier tour des élections présidentielles : des textes pour réfléchir
Le second tour de la présidentielle en inquiète plus d’un. Pour aider à la réflexion, voici divers textes de personnalités ou de collectifs qui aident à réfléchir :
Dans une tribune parue dans la Croix, Mgr Wintzer, archevêque de Poitiers, explique pourquoi il ne votera pas Marine Le Pen qui, contrairement à lui, ne croit pas dans les capacités du peuple de France à surmonter les défis de l’heure.
Je ne voterai pas Marine Le Pen
Des catholiques engagés, intellectuels ou responsables associatifs, expliquent pourquoi en conscience et au nom de leur foi, ils ne voteront pas pour le Front National ; pourquoi le vote catholique n’est pas compatible avec les idées portées par Mme Le Pen.
Pour Erwan Le Morhedec, avocat, auteur du blog Koztoujours, il faut évacuer du champ de nos discernements politiques l’espoir qu’un candidat satisfasse pleinement à la doctrine sociale de l’Église, ni ne porte l’Évangile en son intégralité. Mais si tous les partis ont leurs incohérences, le Front National, lui, vit sur une contradiction à l’Évangile, et elle est fondatrice du parti : c’est le rejet de l’étranger, source de tous les maux.
Des intellectuels chrétiens réunis au sein de l’association « Confrontations ». Pour eux, entre l’appartenance chrétienne et les choix politiques, il n’y a pas de continuité mais un discernement, une prise de risque, déterminés par les sensibilités et les solidarités de vie. Ils énoncent les raisons qui les conduiront à voter Emmanuel Macron le 7 mai prochain.
Une quarantaine de mouvements et services d’Église, regroupés en plate-forme à la suite du CCFD, se sont mis d’accord sur ce texte qui parait comme tribune dans La Croix et dans le Pèlerin… A lire et à méditer.
Transformons la clameur du monde en espérance
Entre les deux-tours des élections présidentielles, Monseigneur Georges Pontier, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France répond aux questions fréquemment entendues depuis le premier tour.
Rappeler à chaque électeur ce que notre foi nous invite à prendre en compte
4- Déclaration du porte-parole de la CEF au soir du premier tour de la présidentielle le 23 avril 17
A l’issue du résultat du premier tour des élections présidentielles, la Conférence des évêques de France rappelle différents points évoqués à de nombreuses reprises au cours des derniers mois.
Sur le rôle de l’Église catholique
A la lumière de l’Évangile qui inspire son Enseignement social, l’Église catholique veut éclairer les consciences en donnant des éléments pour le discernement.
Ainsi, n’appelle-t-elle pas à voter pour l’un ou l’autre candidat mais, en rappelant les enjeux de l’élection, elle souhaite donner à chacun des éléments pour son discernement propre.
Elle redit l’importance du vote : acte citoyen, acte responsable dans une démocratie.
Elle replace ce scrutin présidentiel dans un processus démocratique qui ne s’y limite pas mais qui se prolongera dans les législatives (juin) et les sénatoriales (septembre) ; qui se traduit aussi dans d’autres formes de participation à la démocratie (démocratie participative locale, fonctionnement associatif) ; et qui s’accompagne enfin de l’engagement des citoyens dans la vie sociale.
Les fondamentaux pour aider au discernement
Dépositaire du message de l’Évangile qui inspire l’Enseignement Social, l’Église catholique en rappelle certains principes fondateurs comme la recherche du bien commun, la destination universelle des biens, la mise en œuvre de la fraternité, l’attention aux plus fragiles, la dignité de la personne humaine et la subsidiarité.
Un an avant le scrutin présidentiel, en juin 2016, dans une déclaration, le Conseil permanent avait souligné 7 points, autant de critères, dans le cadre de cette élection, pour exercer un discernement.
Pour que notre démocratie ne se transforme pas en société de violence, il faut favoriser un véritable débat national sans posture, petite phrase, ni ambition personnelle ; un débat favorisé par un rôle ajusté des médias, qui n’amène pas à l’hystérisation ; un débat dans lequel le fait religieux a une place et les religions ont un rôle.
Quelle société voulons-nous construire ? A quel projet de société pouvons-nous aspirer ? Nous croyons en une société où l’être humain est plus qu’un élément du processus économique ou technologique. La dignité de notre société se reconnait au respect des plus faibles de ses membres depuis le début de leur vie jusqu’à leur fin naturelle.
C’est par un véritable pacte éducatif que les familles et l’école se rapprocheront alors qu’un climat de concurrence ou de méfiance ne peut que les éloigner. Et c’est en soutenant la famille, tissu nourricier de la société, en respectant les liens de filiation, que l’on fera progresser la cohésion sociale.
Une société vivante repose nécessairement sur la recherche du bien commun et la mise en œuvre de moyens de solidarité efficaces. L’État doit intégrer la solidarité dans la construction du projet de société et mettre en œuvre concrètement sa préoccupation des plus pauvres, des personnes âgées, des personnes handicapées, des chômeurs. Négliger les plus fragiles revient à diviser la société. L’État doit donc gérer positivement la tension entre un libéralisme sans contrôle et la sauvegarde des mécanismes de protection sociale.
Concernant les migrants, l’accroissement du phénomène migratoire, du à de nombreux facteurs, est un constat, pas un combat. Quand certains pays accueillent des millions de réfugiés, comment notre pays pourrait-il reculer devant la perspective d’accueillir et d’intégrer quelques dizaines de milliers de ces victimes ? Notre volonté de solidarité ne peut pas se réduire au cadre restreint de notre pays.
La solidarité doit aussi s’exercer au niveau européen : l’Europe doit s’engager courageusement dans des politiques d’accueil. Elle doit, parallèlement, mettre en œuvre de véritables programmes de soutien dans les pays d’origine des migrations.
C’est une véritable adhésion des peuples d’Europe au projet européen qu’il faut favoriser. Et cette adhésion suppose de respecter davantage le fait historique et culturel des nations qui composent le continent. Enfin, il faut définir et entrer dans une véritable pratique de la subsidiarité où chaque niveau (États, Europe) exerce les responsabilités qui lui incombent.
Enfin, ainsi que l’a rappelé le Pape François dans son encyclique Laudato Si (mai 2015) ainsi que les états participants à la Cop 21 à Paris (décembre 2015), nous avons une responsabilité commune envers l’humanité et les générations à venir sur le plan écologique.
La sagesse nous invite à revoir urgemment nos modèles de consommation et à inventer un monde moins destructeur et plus juste.
Aujourd’hui, le risque principal serait de renoncer à lutter pour l’avenir et de céder à la tentation du fatalisme.
Notre foi chrétienne nous appelle à l’Espérance : les difficultés que nous rencontrons ne sont pas un appel au renoncement. Au contraire, elles nous invitent à investir toutes nos capacités pour construire une société plus juste, plus fraternelle dans ses diversités et plus respectueuse de chacun.
Mgr Olivier RIBADEAU DUMAS
Secrétaire général et Porte-parole
5- Déclaration du Conseil Permanent de la CEF, 20 juin 2016
La France va vivre une année électorale importante avec l’élection présidentielle et les élections législatives. À la veille de ce qui doit être un authentique débat démocratique, nous souhaitons appeler nos concitoyens à tenir compte de certains enjeux qui nous paraissent engager notre avenir de façon déterminante. Nous le faisons à la lumière de nos convictions enracinées dans la tradition chrétienne et des textes publiés par le Pape François au cours des années écoulées… Lire la déclaration de Conseil Permanent
Déclaration du Conseil Permanent
6- Un numéro de la revue Projet sur l’ extrême droite : écouter, comprendre, agir
La revue Projet vient de publier un numéro sur l’ extrême droite : écouter, comprendre, agir. « Les idées d’extrême droite ne cessent de progresser, dans les discours et dans les urnes. En France, le Front national perce y compris parmi les jeunes, les fonctionnaires, les femmes, les catholiques, voire chez les enfants d’immigrés, des catégories de population que l’on croyait, jusqu’ici, plus hermétiques. Le phénomène interroge. »
C’est en partant de ce constat que les contributeurs de ce numéro ont voulu écouter le malaise social et/ou identitaire qui s’exprime à travers le vote populiste. Écouter, et ensuite comprendre. Afin d’apporter des solutions appropriées à ce révélateur du mal-être social et politique de notre pays.
On trouvera ici une présentation de ce numéro de Projet largement diffusé, sous la plume de D. Chassard, bénévole au SNMUE.
On peut se procurer ce numéro de revue chez les libraires, au siège de la revue ou au secrétariat du SNMUE.
Le Front national vu par la revue Projet
7- Les laboratoires d’idées (ou think tank)
On déplore unanimement que les partis politiques ne jouent plus leur rôle de formateurs politiques de la population. Comme si ce rôle qui touche à l’éducation populaire avait été déserté. Les partis se sont, de fait, transformés presque tous en machine à gagner des élections ou en écuries présidentielles. Le rôle de formation politique reste tout de même bien présent. Mais au lieu d’être exercé par des partis, il est aujourd’hui le fait de « nouveaux » organismes qu’on appelle think tanks (de leur nom américain d’origine) ou bien et de plus en plus laboratoires d’idées. On trouvera dans la note ci-dessous une présentation du paysage français de ces laboratoires d’idées, une évaluation de leur impact, et des hyperliens pour permettre au lecteur de s’informer et de juger sur pièce… Lire la suite
8- L’ Union européenne est un réducteur d’inégalités
L’ Union européenne est engagée depuis son origine dans la réduction des inégalités entre les États membres de l’Union, et aussi entre les régions de l’Union. Le résultat de cette politique à long terme n’est pas négligeable : les pays « en retard » parviennent peu à peu à combler leur retard, les régions les plus défavorisées sont fortement soutenues. Avec les élargissements de l’Union de 2004 et 2007, les aides communautaires pour les régions défavorisées se concentrent désormais surtout sur les régions en retard, ce qui est évident, qui se trouvent presque toutes dans les nouveaux pays membres (Europe centrale). On peut y ajouter le sud de l’Espagne et de l’Italie et le Portugal... Lire la suite
9- L’Union européenne, un bouc émissaire commode ?
L’Union européenne traverse aujourd’hui une mauvaise passe et la crise actuelle, à la différence des précédentes, semble perçue comme suffisamment grave pour amener certains à imaginer ou prédire une mort programmée de ses structures….
L’Union européenne bouc émissaire
Dominique Chassard,
bénévole au SNMUE (juin 2016)
10- Le populisme en Europe, une dérive de la démocratie.
Le populisme en Europe se développe. Le mot est bien ou mal choisi, mais il exprime une dérive de la culture démocratique dont il constitue une véritable pathologie. On trouvera ici une brève analyse de ce qui se passe en Pologne, sous la plume de Henryk Woźniakowski. Henryk est enraciné dans le milieu intellectuel catholique de Cracovie (qui est aussi celui du pape Wojtyla, Jean-Paul II), en particulier la revue Znak. On trouvera aussi une brève analyse de la situation actuelle en Hongrie sous la plume de Hans Schelkshorn qui enseigne la philosophie à la Faculté de théologie de Vienne (Autriche).
Ces deux articles avaient été écrits à l’origine pour le bulletin Europe Infos, revue de la COMECE : Commission des Épiscopats de l’Union Européenne, souvent décrite comme la Conférence des Évêques de la « petite Europe », celle des 28, pour la distinguer du CCEE qui est le Conseil des Conférences Épiscopales de la grande Europe (Russie incluse). Ces deux articles ont été retirés du site de la Comece à la demande explicite des Conférences Épiscopales de Pologne et de Hongrie respectivement. Nous les publions ici. On pourra s’abonner gratuitement à Europe Infos par le site de la COMECE. C’est un excellent moyen de suivre l’actualité européenne, y compris avec ses enjeux éthiques et politiques.
Situation en Pologne | Situation en Hongrie | Situation en Tchéquie |
Antoine Sondag
Février 2017
11- Le Brexit
Sur le sujet du Brexit, on trouvera ci-dessous deux contributions.
– Six leçons d’un referendum britannique
Le Royaume-Uni vient de décider de quitter l’Union européenne. Brexit. Déception, interrogation et colère… Dans les semaines à venir, de nombreux politiques, experts, médias tireront les conséquences de cet évènement majeur de l’année 2016. On se limitera ici à tirer quelques leçons de la campagne que nous venons de vivre au Royaume-Uni. Des leçons utiles pour la France… Brexit, quelles leçons pour la France ?
– Le Brexit, quelques commentaires après le « séisme »
Passées les premières réactions de consternation et d’incrédulité pour les uns et d’enthousiasme jubilatoire pour les autres, il peut être utile de replacer le vote du Royaume-Uni en faveur du Brexit dans un contexte plus large et une perspective tenant compte des vicissitudes de la construction européenne depuis sa naissance... Le Brexit quelques commentaires après le « séisme »