Le défi pastoral de l’indifférence religieuse
Le groupe « religieux » qui regroupe le plus de membres dans la France actuelle est celui des …. détachés de toute religion ! Plus nombreux que les catholiques. Il est donc opportun et urgent de porter notre attention sur ce phénomène de l’indifférence religieuse. C’est ce qu’a fait Ambroise Laurent, actuel secrétaire général adjoint de la CEF, pour écrire son mémoire de Master de théologie soutenu en 2018. Voici des extraits de la conclusion de ce travail.
L’indifférence religieuse est une attitude difficile à appréhender. Parce qu’elle se situe par sa nature même hors du champ religieux… Les données statistiques les plus récentes disponibles font état en Europe occidentale d’une proportion de 30 % de non-religieux dont entre 16 % et 18 % d’indifférents complets. Ces proportions sont plus importantes dans les jeunes générations et dans certains pays, dont la France. L’indifférence semble restreinte à certaines aires géographiques, telles l’Occident ou la Chine. Certes, l’indifférence religieuse positive, qui n’ignore pas la question religieuse mais s’en désintéresse, a de tout temps existé comme en témoignent les sceptiques et les cyniques grecs… Avec la modernité, l’Occident est passé d’un monde religieux à un monde laïcisé. L’humanisme, le progressisme, le pluralisme et le rationalisme se sont affirmés pour substituer au religieux unifiant et englobant une téléologie profane, idéaliste et optimiste. L’incroyance (athéisme, agnosticisme) s’est affirmée. Mais dorénavant, notre monde postmoderne n’est plus assuré de rien, tout y est soumis à l’appréciation personnelle et l’espace commun ne connaît plus le religieux qui n’est plus que de l’ordre du privé. L’indifférence religieuse se développe autant par détachement et désuétude (indifférence positive) que désormais aussi et peut-être surtout par ignorance (indifférence négative).
En présence de « ceux qui ne semblent éprouver aucune inquiétude religieuse » (GS 41), la réflexion théologique s’est traditionnellement posé deux questions : est-il vraiment possible que l’homme soit ainsi indifférent ? Et, s’il l’est, n’est-il pas coupable de l’être ?
La pensée magistérielle conteste que l’homme puisse se soustraire à la question religieuse, mais elle n’en fait pas moins le constat que telle est la réalité. La constitution pastorale Gaudium et Spes mentionne ainsi l’indifférence parmi les formes d’incroyance qui se développent. Le Concile Vatican II affirme que tous ceux qui sont dans l’ignorance de Dieu (indifférents négatifs) mais qui mènent une vie droite peuvent être sauvés, et que tout ce qu’ils accomplissent de bon et de vrai en suivant le dictamen de leur conscience est une préparation évangélique « pour qu’ils aient finalement la vie ».
Résolument engagés dans un dialogue avec les incroyants dans les années conciliaires, le magistère et les théologiens de l’Église catholique semblent avoir progressivement délaissé cette question pour donner la priorité à celle de la diversité des religions et du dialogue interreligieux. Jean-Paul II s’est pourtant souvent inquiété de la montée de l’indifférence religieuse en le mettant à juste titre en lien avec la sécularisation croissante (en Occident notamment). Ces successeurs ont été beaucoup moins vocaux sur la question. C’est pourtant le même Jean-Paul II qui va faire disparaître en 1993 l’instance chargée du dialogue avec les incroyants qui avait été créée en 1965, pour la fondre dans le Conseil Pontifical pour la Culture. La réflexion théologique sur l’incroyance et la non-croyance s’est réduite alors que celle sur les religions s’est considérablement développée. Les chrétiens seraient-ils devenus indifférents à l’indifférence religieuse ?
Théologies des religions et pratiques de dialogue ont partie liée et s’instruisent mutuellement. Dans un contexte dorénavant très largement marqué par la pluralité religieuse et à la faveur d’une pensée ecclésiologique rénovée, les églises chrétiennes (notamment l’Église catholique) ont remis concrètement au premier plan leur vocation dialogale dans leur rapport au monde. Mais ces échanges semblent surtout s’être multipliés dans le domaine interreligieux, à la faveur du développement des théologies des religions et de la relative éclipse des théologies de l’incroyance.
Ce dialogue interreligieux est-il paradigmatique de tout dialogue et ce faisant, peut-il intégrer les non-religieux ? Les dialogues de la vie et des œuvres s’étendent de fait à toute I ‘humanité. Le dialogue théologique à proprement parler est lui, de fait, réservé à un petit nombre. Il peut inclure athées et agnostiques et se faire interconvictionnel. Mais il ne concerne déjà plus les indifférents qui n’ont pas de conviction commune. Et le dialogue de l’expérience religieuse ne concerne plus que les fidèles des religions et ceux des incroyants qui se définissent comme spiritualistes
Qui plus est, il faut pour dialoguer la volonté de le faire, des dispositions à l’écoute, au respect, au partage et donc un intérêt pour l’altérité. Des tentatives sont déployées pour intégrer dans le dialogue interreligieux les convictions et les expériences des incroyants ; mais seuls ceux qui, par définition, n’y sont pas indifférents y participent. Et les théologiens qui relèvent des points communs entre croyants et incroyants ne prennent pas vraiment en compte l’altérité radicale des indifférents avec lesquels ils ne voient pas toujours d’ailleurs l’intérêt de dialoguer.
Questions : comment dès lors engager ce dialogue avec les indifférents ? Quel type de dialogue peut-on ouvrir avec eux ? Qu’y a-t-il donc pour le christianisme à comprendre dans l’échange avec les cultures non religieuses ? Comment l’Esprit-Saint est-il ainsi à l’œuvre dans le monde de l’indifférence religieuse ?
Reconnaître et respecter l’indifférence religieuse pour ce qu’elle est, un athéisme pratique véritablement athée, passe par l’abandon de l’idée que les indifférents auraient une foi implicite. Ce concept utilisé pour justifier la possibilité de leur salut n’est pas employé ici à bon escient. Y recourir tend à nier la réalité purement immanente de ce que vivent les indifférents en la rattachant à une expression transcendantale qui leur est totalement étrangère.
Nous pouvons tout d’abord dire que les non-croyants ne peuvent pas être jugés, sauf exception, coupables « d’éliminer Dieu de leur cœur et d’écarter les problèmes religieux » (GS 19). Même quand l’annonce de l’Évangile a eu lieu, ils ne l’ont pas en effet entendu leur être présenté d’une manière qui puisse parler à leur cœur, qui soit pour eux accessible et digne de foi. La très grande majorité des non-croyants est en fait dans une situation d’ignorance qui les disculpe. Mais en revanche, ils ont comme tous les hommes déjà croisé le Christ dans leur vie. Comme l’indique clairement Mathieu 25,31- 46, c’est dans les plus petits parmi les hommes et plus particulièrement dans ceux qui sollicitent par leur pauvreté l’aide de leurs frères que le Christ se rencontre. Car dans leur pauvreté, ils sont le Christ.
Il ne peut y avoir de théologie chrétienne des religions qui ne soit une théologie de l’universalité du salut et donc une théologie du salut des non-chrétiens. La capacité à prendre en compte et à honorer jusqu’à l’indifférence religieuse est bien ce faisant un test de cohérence pour ces théologies. Pour être authentiquement chrétiennes, ces réflexions doivent intégrer religions et cultures… Mais cette double interrogation doit aussi être traitée dans le cadre de la rencontre et du dialogue entre le christianisme et la culture sécularisée contemporaine qui est, par excellence, le lieu de l’indifférence religieuse.
Ce monde est celui d’où Dieu s’est laissé expulser par la mort de Jésus-Christ sur la Croix. Ce faisant, Dieu a libéré l’homme des images et des idées qu’il se faisait de Dieu et lui donne la possibilité de vivre etsi Deus non daretur, « même si Dieu n’était pas donné ». Mais en ce monde autonome, indifférent à Dieu, l’Esprit Saint est présent, à l’œuvre, et il invite tout homme à vivre pleinement son humanité comme l’a fait Jésus-Christ. L’Église des disciples n’est pas un refuge où Dieu se serait retiré. A la rencontre des indifférents, elle est appelée à prendre la pleine mesure de sa mondanité et d’y découvrir et d’y annoncer la présence de Dieu dans la rencontre et l’amour du frère. L’indifférence religieuse n’apparaît pas alors comme une anomalie mais comme une interpellation pour l’Église. Comment celle-ci doit-elle dès lors y répondre ?
Les chrétiens devraient tout d’abord être invités à témoigner d’une proximité particulière dans la vie et les œuvres communes vis-à-vis des indifférents car ils sont eux aussi pauvres et leur pauvreté est de ne pas connaître Dieu. Parce qu’ils leur montrent toute l’importance des choses de ce monde, l’Église serait bien inspirée de plus souvent manifester son émerveillement et sa louange pour ce qui s’accomplit de beau, de bon et de grand dans le monde dit profane, confié aux soins, au travail et au génie des hommes…
Proximité, partage, célébration, échanges avec les indifférents mais en même temps interpellation de l’indifférence notamment au plan collectif. L’indifférence ne doit pas et ne peut pas subrepticement devenir la norme du débat public et de la vie en société. En dehors de ses murs, l’Église se doit de témoigner de ce en quoi elle croit et de ce qui la fait vivre. Elle doit se défier des catégories du privé, du religieux ou du sacré dans lesquelles elle pourrait s’enfermer sous la pression du monde sécularisé. Il lui faut elle aussi prendre le risque d’offrir sa contribution à la vie et à la réflexion communes et le cas échéant, interpeller voire s’opposer au monde tel qu’il va quand il n’est plus qu’indifférence.
Ouverture
L’indifférence religieuse est un défi non seulement pour les théologiens des religions mais aussi pour l’Église et pour tout chrétien. Et ce défi peut et doit être relevé non pas seulement au plan intellectuel mais aussi (et peut-être d’abord) au plan pratique.
L’indifférence religieuse est un défi parce que elle échappe à la saisie.
- A la saisie des théologiens des religions pour lesquelles elle est au mieux un impensé, le plus généralement un objet hors champ d’étude.
- A la saisie de l’Église qui avait l’habitude de se mesurer à l’incroyance puis qui a découvert les voies et moyens d’un dialogue avec les autres religions, mais qui ne sait pas comment agir vis-à-vis d’un phénomène qui n’a pas de consistance institutionnelle, ni d’existence collective puisqu’il n’est qu’une absence.
- A la saisie des chrétiens qui, notamment en Occident, la rencontrent au quotidien mais qui sont, face à ce phénomène, bien démunis.
Mais ce défi ne peut pas être ignoré. La théologie des religions se doit de pouvoir le relever pour intégrer ce fait incontestable dans ses raisonnements : il s’agit pour elle d’un test de cohérence et de complétude. L’Église ne peut laisser de côté l’indifférence religieuse : elle se doit de trouver la voie qui lui permettra de rejoindre cette réalité humaine qui à la fois se dérobe et se répand. Et les chrétiens ne peuvent pas être indifférents aux indifférents qui sont leurs frères en humanité.
Ignorer ce défi reviendrait à accepter une partition du monde en deux, entre un monde commun à tous les hommes qui de près ou de loin, par adhésion ou opposition, seraient ou ne seraient pas croyants et un autre pour qui la question du croire ne se poserait pas. Comment les chrétiens pourraient-ils renoncer à penser et à rencontrer l’altérité de cette partie du monde qui se définit ainsi par son indifférence à leurs préoccupations et à leurs convictions ?
Bien au contraire, il nous semble avoir montré qu’il était non seulement possible mais nécessaire de ne pas se satisfaire de cette situation. L’enjeu est double : il s’agit de nous laisser déplacer par l’indifférence religieuse, de nous laisser interpeller et enseigner par elle. Et il s’agit en même temps pour nous de déplacer l’indifférence religieuse, de l’interpeller.
Ce monde est aussi le nôtre et les indifférents nous sont de ce fait semblables : eux comme nous vivons dans ce monde sans Dieu. Et ils nous sont d’autant plus semblables que, comme nous, Dieu les a créés tels qu’ils sont et veut leur salut, que le Christ vient anonymement mais bien réellement à leur rencontre et que l’Esprit Saint est en eux à l’œuvre. Les théologies chrétiennes des religions se doivent de penser à la fois cette altérité (tous différents) et cette similitude (tous appelés au salut).
Tout en laissant ouvertes aux recherches et développements théologiques les questions des ressources salvifiques et des éléments de vérité des différentes traditions religieuses, les réflexions que nous avons étudiées permettent de penser la possibilité du salut de tous les non-chrétiens, qu’ils soient ou non croyants, et la nécessité pour les chrétiens d’aller à leur rencontre. L’Église doit en effet se mêler à l’indifférence religieuse pour y découvrir les manifestations de Dieu qu’elle ne peut pas ne pas prendre en compte, car il y va de son édification et de sa sanctification.
À la lumière de cette réflexion théologique, il s’agit donc pour les chrétiens d’accepter de se laisser interpeller par l’indifférence qu’ils rencontrent et de ne pas simplement l’ignorer sans lui prêter attention, la considérer comme un fait étranger ou la rejeter comme incompréhensible. Il s’agit de se laisser toucher par le témoignage que les indifférents donnent qu’il est effectivement possible de vivre etsi Deus non daretur. Cette interprétation prend alors la forme d’un ébranlement, celui que toute identité ressent quand elle rencontre une altérité qu’elle accepte de reconnaître comme modalité alternative d’être au monde.
Plusieurs réactions doivent alors se conjuguer :
Une interrogation réflexive : qu’est-ce qui ébranle ainsi le chrétien et qu’est-ce qui est ainsi ébranlé en lui ? En quoi le constat de l’absence de toute interrogation religieuse est-il de nature à ébranler la foi ? Ce Dieu en qui le chrétien met sa confiance ne serait-il pas illusion puisqu’il est possible de vivre non pas seulement en ne lui accordant pas sa foi mais en ne le considérant même pas comme digne d’intérêt ou plutôt en ne considérant que le monde tel qu’il est dans sa seule manifestation immanente ?
Voilà qui ramène l’homme de foi à la réalité de la mondanité du monde. Ceci lui fait alors percevoir que si la foi peut lui sembler être le fruit d’une décision raisonnée, réfléchie, elle est d’abord et essentiellement grâce reçue. Face à l’autonomie apparente de l’indifférent, le chrétien ne peut que ressentir qu’il n’a fait, lui, que reconnaître sa dépendance absolue, sa condition filiale et que pour lui, effectivement, tout est grâce.
Un accueil inconditionnel : cet accueil de celui qui nous ébranle ainsi ne peut pas prendre d’entrée la forme d’un dialogue tel que le chrétien le conçoit et le met en œuvre avec les croyants ou les incroyants qui lui ressemblent. Il ne peut s’agir que d’accueillir cette indifférence même et de partager un compagnonnage dans la mondanité.
Une capacité de discernement : en l’indifférent se rend présent à nous le Dieu qui nous ébranle, lui qui est ce Christ méconnu, ignoré, éliminé qui est aussi le Christ démuni, livré, souffrant, mis à mort. Ceux qui nous ébranlent sont autant de visages de Celui qui nous ébranle.
Il s’agit d’accueillir cet ébranlement et d’y reconnaitre l’œuvre de Dieu pour nous qui sommes ébranlés. Les indifférents nous révèlent ce faisant qui est Dieu. Et les chrétiens ne peuvent pas faire l’impasse sur ce qui leur est ainsi enseigné par l’intermédiaire des frères en humanité que sont pour eux les indifférents religieux.
Mais cette rencontre est aussi le lieu où Dieu se manifeste pour les indifférents par le ministère des chrétiens qui cheminent avec eux au milieu de ce monde. Les disciples du Christ rejeté du monde ne peuvent pas ne pas se faire les témoins émerveillés de la présence de Dieu Père de toute création dans les œuvres des hommes en ce monde et de l’action de l’Esprit Saint au cœur de toute humanité. Et ils savent que le Christ ressuscité est vivant en ce monde et qu’il se donne à rencontrer dans tous ceux qui nous entourent. Ce témoignage doit s’affirmer, au rebours d’une tendance à la discrétion qui se fait parfois mutisme.
L’Église ne peut pas accepter de se conformer à l’indifférence institutionnalisée qui se traduit par l’imposition d’une obligation de neutralité et du primat du respect inconditionnel de la loi commune qui tendent à devenir les conditions préalables à toute reconnaissance du droit à participer au débat public et même à pouvoir exister dans l’espace commun. L’Église ne peut pas, sans se renier elle-même, se plier à ces injonctions. Annonçant à temps et contretemps l’Évangile, elle se doit d’avoir le courage de pratiquer quand il le faut et comme elle l’a fait souvent dans l’histoire, l’objection de conscience voire la dissidence.
Quant aux chrétiens, ils se doivent d’oser interpeller les indifférents afin de les déplacer, de les sortir de l’ignorance ou du désintérêt dans lesquelles ils sont enfermés sans le réaliser. Cette interpellation peut prendre de multiples formes selon les charismes, les circonstances, les personnes concernées. Il ne s’agit pas de tenir un discours (sur l’indifférent ou sur Dieu) mais d’entrer dans un dialogue (comme avec Dieu) en ne cherchant pas à s’immuniser contre la brûlure que tout échange en vérité produit.
Car il s’agit pour nous dans ce dialogue de rendre compte de notre espérance, de partager le trésor que nous portons en nous, vases d’argile, de témoigner du goût de croire, de la joie de se savoir inconditionnellement aimé, de la certitude d’être pardonnés et sauvés, de l’attente de la vie éternelle… bref d’engendrer un désir. Car, pour susciter l’intérêt, la vérité ne doit pas seulement être démontrée, elle doit se révéler attirante. Et il s’agit donc d’engendrer un désir qui, paradoxalement, n’est pas directement un désir de Dieu mais un désir du désir de Dieu, un désir de cette relation avec un Dieu de désir.
L’enjeu est de donner à découvrir que Dieu, lui, n’est jamais indifférent à l’homme mais qu’il vient à lui car il le désire. Il ne s’agit donc pas de faire renaître un désir de Dieu que l’indifférence aurait enfoui mais, en témoignant de sa propre expérience croyante, de faire réaliser à l’indifférent qu’il est, lui aussi, désiré par Dieu, de lui donner l’envie d’en faire lui-même l’expérience en entrant dans une relation dialogale avec celui qui lui demande à boire et de lui donner ainsi la possibilité et la joie de rencontrer le seigneur, le Maître de l’eau vive.
Ambroise Laurent,
Secrétaire général adjoint de la CEF (extrait de son mémoire de Master en théologie, 2018)
(Ce résumé de son mémoire de Master en théologie a été rédigé par Antoine Sondag)
Lire la synthèse de chacune des trois parties ainsi que la conclusion du mémoire d'Ambroise Laurent : Le défi pastoral de l’indifférence religieuse
Lire la présentation des statistiques de la non-affiliation religieuse en France.