P. Carlo Salvadori, 2ème en partant de la gauche, avec le groupe de jeunes des missionnaires xavériens de Tavernerio (Italie)

Carlo Salvadori, missionnaire xavérien et prêtre depuis dix ans, est aujourd’hui en mission à Tavernerio (diocèse de Côme, Italie), après avoir passé plusieurs années à Douala (Cameroun). Pendant que le « Congrès Mission » avait lieu à Paris, Milan organisait un « Festival de la Mission » (29/09-2/10/2022), sur le thème : « Vivre par le DON » (Vivere perDONO).

Etait-il possible de vivre le « Festival de la Mission » en tant que volontaire ? Assembler, démonter, se déplacer, inscrire les gens, monter, prendre le tram, rencontrer, changer de programme et bien d’autres activités, voilà qui pouvait être l’occasion de vivre le don de la mission au milieu des gens.

Avec le groupe de jeunes des missionnaires xavériens de Tavernerio, j’ai distribué des dépliants à la gare de Cadorna (Milan) et au parc Sempione. Revêtu du tee-shirt du Festival, le badge au cou, il s’agissait de proposer aux passants une invitation au Festival. D’un côté, un regard craintif, un sourire, une main tendue. De l’autre, un regard hésitant, parfois une main accueillante, d’autres fois de l’indifférence.

« Pardon. Est-ce que cela vous intéresse, le Festival de la Mission ?

– C’est quoi ?

– C’est une initiative où les missionnaires rencontrent les gens pour leur raconter leur mission en Afrique, en Asie, etc. »

Parfois, les gens répondent. D’autres fois, ils s’arrêtent pour parler. Certains confient leurs peines, d’autres remercient et continuent leur chemin…

Au salon des agriculteurs, j’ai rencontré Remo, un agriculteur et éleveur de Bergame. Il parle de sa souffrance de la perte de son fils de 30 ans, Mirco, qui s’est suicidé après la rupture avec sa fiancée. Paul, c’est un sans-abri de Cadorna, jadis professeur en économie et depuis dix ans à la retraite. Il vit dans la rue depuis la mort de son fils Francesco. Je me suis demandé : « Qu’est-ce qui s’est passé dans sa tête et dans son cœur ? » Paul, les larmes aux yeux, me pose cette question : « Père, sais-tu ce que ça veut dire, perdre un enfant ? »

Vivere perDONO

Le thème du Festival, c’était « Vivre par le DON ». Et si ce don nous attendait à la croisée des chemins ? Nous n’avons pas eu la chance d’assister aux belles rencontres qui se tenaient aux Colonnes de Saint-Laurent, mais nous avons vécu le don du Festival.

Nos voisins de distribution de dépliants étaient les Témoins de Jéhovah. Eux n’admettent pas le pardon pour ceux qui n’acceptent pas la vérité. Alfredo, un de responsables, dit que « Jésus est mort sur la croix car le monde n’a pas accepté la vérité ». Après dix minutes de conversation, sa femme me propose une brochure et moi, j’accepte tout, en posant la condition qu’ils acceptent une des miennes. Rien à faire, le don n’est pas passé…

D’après moi, le mot qui résume le Festival, c’est : « rencontre ». Rencontre des volontaires, rencontre avec les personnes auprès de qui nous étions envoyés, avec les jeunes en balade, avec les yeux des missionnaires et avec ceux des différents intervenants qui ont fait de cet évènement un moment de grâce pour nous.

Dans son homélie, Mgr Mario Delpini, l’archevêque de la ville, nous a invités à repartir de Milan « comme des personnes qui, par la grâce de Dieu, sont porteuses de l’originalité chrétienne. Les mots qui doivent vous conduire sont : reconnaissance, miséricorde, réconciliation, vocations. C’est ainsi que le Seigneur nous accueille dans sa maison de prière et nous comble de joie ».

C’est cela que nous voulons vivre pour donner plein sens à notre vie.

Père Carlo Salvadori, missionnaire xavérien

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