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Ukraine : L’Aumônerie slovaque cherche un véhicule

Mgr Imrich Tóth, aumônier des Slovaques en France, est prêt à faire 2.000 km pour transporter du matériel médical jusqu’à Košice, diocèse dont il est originaire et deuxième ville de Slovaquie, après la capitale Bratislava. Il recrute aussi un deuxième chauffeur !

Depuis le début de la guerre en Ukraine, plus de 200.000 personnes sont arrivées en Slovaquie. « Ce n’est pas autant qu’en Pologne – qui en accueille plus d’un million, ndlr – mais c’est un petit pays ». La Slovaquie partage sa frontière Est avec l’Ukraine.

« En première ligne, on trouve l’Eglise catholique, les Grecs-catholiques et l’Eglise orthodoxe, ainsi que des bénévoles laïcs, comme des étudiants, et des organisations caritatives, même des volontaires étrangers », rapporte le prêtre accompagnateur de l’Aumônerie nationale des Slovaques. Maisons diocésaines, internats catholiques et autres gymnases hébergent des réfugiés.

A Paris, Mgr Tóth enchaîne les célébrations à La Madeleine et les réunions sur l’aide humanitaire en Ukraine. Il a pu échanger avec l’ancien Supérieur des Sœurs de la Charité qui a vécu en France pendant une dizaine d’années. « Les Sœurs de la Charité et les Lazaristes sont présents dans 35 lieux en Ukraine, ajoute-t-il. Dans les hôpitaux, les orphelinats, les maisons de retraite, dans l’éducation ».

Il a identifié trois types de migrants : « Ceux qui transitent par la Slovaquie, avant de rejoindre de la famille dans un autre pays du monde ; Ceux qui demandent l’asile en Slovaquie et ceux qui souhaitent rentrer en Ukraine très vite ».

Comme la Pologne et la Tchéquie, la Slovaquie est indépendante depuis la chute du Mur de Berlin, il y a plus de 30 ans, rappelle-t-il. Elle est membre de l’Union européenne depuis 2004. En revanche, l’Ukraine voisine souffre de la misère et de la corruption, et a déjà connu une forte émigration.

Son appel : trouver un véhicule et un chauffeur

« Un ami médecin a déjà envoyé en Pologne du matériel médical et de la nourriture. La diaspora polonaise est plus nombreuse en France que celle venue de Slovaquie. Mais il est prêt à donner des médicaments et du matériel respiratoire ». Ses contacts médecins en Slovaquie demandent notamment des couches pour les enfants.

« Je peux conduire un 4,25 tonnes mais une camionnette pour 9 personnes ou un minibus serait plus pratique » explique l’aumônier, prêt à faire entre vingt et vingt-deux heures de route, avec deuxième chauffeur, pour se rendre à la frontière avec l’Ukraine. Une centaine de personnes suivent son projet.

Le coût d’une telle opération ? 2.000 euros pour le carburant et les péages. « Je peux aussi rentrer avec 7 personnes en France. J’ai fait onze ans de russe, alors je le parle couramment ! Ma génération a appris le russe à l’école car c’était la langue obligatoire ».

Il mentionne le conflit dans la région du Donbas, à la frontière avec la Russie, et au néonazisme en Ukraine. « Depuis soixante-dix ans, confie-t-il, nous n’avons pas connu la guerre en Europe. Nous y sommes aujourd’hui confrontés. Les Slovaques ont peur aussi. Nous ne savons pas si cette guerre va s’entendre. Le gaz et le pétrole russes passent par la Slovaquie. Or on parle de couper l’approvisionnement… en hiver ». L’augmentation des prix en Slovaquie accroît encore l’inquiétude.

Son message : construire la paix

« Il faut vraiment prier pour la paix, insiste-t-il. Je sais qu’il existe une initiative de prière à la même heure. J’étais mardi dernier aux Vêpres à la cathédrale grecque-catholique de Paris. J’ai partagé la prière du chapelet ». Cette communauté est notamment présente dans l’Est de la Slovaquie.

« Dieu unit mais le Démon divise. Il faut garder l’espérance ! Nous avons l’expérience historique dans le monde que la guerre n’apporte jamais le bien mais toujours le mal. Il faut créer la paix, être artisan de paix », conclut-il.

A l’heure actuelle, les Ukrainiens du monde entier sont appelés à rentrer se battre, tandis que les hommes de 18 à 65 ans ne peuvent plus quitter le pays.

Claire Rocher (SNMM)

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