Retour en France, depuis les Etats-Unis
Membre de la Communauté Catholique Francophone de Chicago (Etats-Unis), en couple bi-national, Véronique Caffrey vit le temps de l’Avent avec l’intensité de ses retours en France. #4èmeDimancheAvent #RetourAuPays
Le temps de l’Avent, le temps de l’Attente d’une grande joie, je le connais bien ! Je l’ai vécu chaque année avant de repartir en France et cela fait près de 25 ans que je vis aux États-Unis.
J’ai longtemps souffert de cette distance entre mon pays et celui de mon mari [américain, ndlr] mais, la vie allant, avec ses joies et ses peines, je me suis aperçue qu’il y avait une part de qualité et de quantité dans le temps passé de nos vies.
C’est donc en faisant un vrai “Tour de France”, que j’ai pu revoir famille et amis chaque été. Et la magie a opéré. Que de joie de se retrouver! Bien sûr, la tristesse de se quitter à nouveau m’a fait verser bien des larmes, mais, quel privilège de se revoir, un véritable cadeau du Seigneur !
Mon regard sur mon pays a évolué
J’ai été plus attentive à son histoire. D’abord parce que j’étais, de fait, la personne référente au sein de ma famille bi-nationale, mais aussi parce qu’une curiosité toute nouvelle me faisait envisager mon pays avec des yeux neufs. Je revenais donc en France, certes comme une touriste, pour profiter pleinement des beautés et des saveurs du pays mais, au-delà, avec un véritable intérêt pour chaque maison, chaque région, essayant de deviner ce qu’elles pouvaient me révéler d’histoire et, plus encore, me dire sur ma propre histoire.
Et puis, comme il se devait, cette sensibilité s’est étendue aux personnes que je croisais, car un pays est vivant de ses habitants. Comment être insensible à ces personnes qui avaient la chance inouïe de faire leurs courses au marché local ou au Monoprix du coin? Du regard indifférent ou envieux lors de mes premiers retours en France, j’ai appris à regarder les autres avec bienveillance, à les voir vraiment, chacun avec son histoire triste ou heureuse; ce jeune homme plein d’énergie, cette vieille dame au visage ridé, cette femme si belle, ce monsieur sans-abri, ces enfants rieurs et coquins, ce monsieur assis la tête dans les mains et encore cette femme qui tend la main… J’ai pris le temps de les voir et c’était merveilleux!
Aller à l’essentiel
Plus encore, cette fois sous l’influence de ma vie américaine, j’ai voulu partager leur histoire : “Votre robe vous va si bien!”, “Est-ce que vous voulez que je vous achète à manger?”, “Que votre enfant est mignon!”, “Vous avez une idée de recette pour ces légumes?”
Au début, des regards étonnés car ce n’est pas trop dans les mœurs françaises d’intervenir spontanément, mais très vite, j’ai vu apparaître de larges sourires et s’engager une conversation chaleureuse. On peut trouver de la beauté dans un regard échangé et comme il est bon d’avoir une histoire simple à partager!
Tout se passe finalement comme avec la famille ou les amis : le fait d’avoir très peu de temps disponible vous oblige à aller à l’essentiel.
Ce temps de l’Avent qui me permet de me préparer à la grande joie de Noël, je le vis tout compte fait comme ce temps passé en France, où je prends le temps de porter, sur chacune des personnes croisées, le regard du Seigneur, où je me souviens et je partage d’où je viens et ce que je suis.
Je retourne en France avec bonheur, heureuse de vivre à l’étranger où j’ai découvert cette grande richesse de partage, d’amour et d’amitiés que j’ai pu réapprendre à découvrir en France.
Véronique Caffrey
Ce que je retiens de Noël aux Etats-unis Aux US, on voit toujours plus grand , et surtout encore plus grand que son voisin ! Du coup, pour Noël, c'est l'occasion de décorer sa maison de la rendre "lumineuse et merveilleuse". Même si au départ, je suis plutôt contre le principe, le résultat est incroyable, surtout pour les enfants qui n'en croient pas leurs yeux ! A côté de ce gaspillage incroyable, le jour de Noël est toujours tourné vers l'autre, le plus petit et son service. Combien j'ai vu de ces personnes aux maisons illuminées aller servir un repas aux sans-abris le jour de Noël !