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Reconstruction en Syrie : Sœur Samia à l’œuvre avec le Centre Senevé

Soeur Samia, dans le Centre Senevé d'Homs

De passage en France en ce mois de juin 2024, Sœur Samia, religieuse des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie depuis 24 ans, multiplie à Homs (Syrie) des projets auprès de la population syrienne. Son objectif ? Soutenir la reconstruction du pays en multipliant les actions éducatives et sociales.

Douze ans après le début de la guerre en Syrie, Sœur Samia ne perd pas espoir. Originaire d’Homs (Syrie), supérieure de la communauté des Saints-Cœurs de Jésus et de Marie à Homs, Sœur Samia s’active pour trouver de nouveaux donateurs. De passage à Paris quelques jours, elle vient à l’invitation de deux associations : l’Œuvre d’Orient et l’Aide à l’église en détresse (AED), avant de retourner dans son pays. Aidées de six religieuses et d’une équipe de 40 salariés laïcs, Sœur Samia est à la tête depuis 2006 du Centre Senevé, un centre d’accueil de jour pour les 145 personnes porteuses de handicaps mentaux, souffrant de trisomie, d’autisme ou d’autres pathologies. Un projet qui a vu le jour en 2006 dans le couvent de la congrégation. Outre l’apprentissage scolaire, le Centre Senevé propose des ateliers de bois, de bougies et de couture… « aussi bien à des chrétiens qu’à des musulmans. »

Situé dans la vieille ville d’Homs, au sein du quartier chrétien de Bustan al-Diwan, le centre situé au sein de la congrégation, est touché à de nombreuses reprises par les bombardements violents, notamment en 2011-20122. « Un choc », se souvient-elle. La supérieure de la maison-mère de la Congrégation qui se situe de l’autre côté de la frontière, au Liban, s’inquiète. Elle l’incite à revenir. Sœur Samia préfère rester à Homs, refusant d’abandonner la population. Malgré les difficultés, elle accepte de poursuivre sa mission d’éducation et d’aide sociale dans un autre quartier de la ville, à Al-Nuzah, où la situation est plus calme. A cette même période, les détentions arbitraires, tortures sévissent dans la vieille ville au point qu’en 2013, le Père Frans Van der Lugt, prêtre jésuite néerlandais qui vivait en Syrie, est assassiné et le Père Paolo Dall’ Oglio disparait.

Garder l’espérance

Après douze ans de conflit, la Syrie est exsangue. Le pays souffre d’une crise humanitaire et économique. « Comment garder espoir ? Comment faire pour aider la population à rester ? », s’interroge Sœur Samia. L’enjeu est de « faire rester les jeunes qui rêvent de voyage et d’exil » et d’aider les veuves à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants mais les conditions sont rudes, les hivers rigoureux. Les manques sont criants :  manque de gaz, de mazout pour les générateurs, accès restreint à l’électricité. Le centre Senevé comme la ville d’Homs subit de plein fouet ces pénuries.

centre senevé à Homs pour les enfants handicapés

Sœur Samia multiplie les projets de reconstruction. « La ville a été dévastée à plus de 60% », constate-t-elle. Elle a ainsi mis en place un centre de réhabilitation pour les déplacés internes en reconstruisant plus de 1000 maisons. Grâce aux aides d’associations, un centre médical composé de médecins, pharmaciens, infirmiers et psychologues s’est installé dans la vieille ville. « C’est pour la reconstruction des âmes », souligne-t-elle.

Puisque « la vie est plus forte que la mort », Sœur Samia « espère que la paix revienne et refleurisse de nouveau ».

Biographie de Sœur Samia

1980 : naissance

2000 : entrée au Couvent des Saint-Cœurs de Jésus et de Marie,

2002 : noviciat à Bikfaya suivi d’études religieuses à l’Université La Sagesse de Beyrouth (Liban),

2006 : arrivée à Homs (Syrie),

2011 : début de la guerre.

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